Algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi du cancer du sein

I. Rédaction
I.I Auteurs

Auteurs

Professionnels scientifiques, Unité d’évaluation en cancérologie, Direction des services de santé, INESSS

Mme Mélanie Béland, Ph. D.
M. Gino Boily, Ph. D.
Mme Vanessa Dufour, Ph. D.
Mme Cathy Gosselin, M. Sc.
Mme Marie-Christine Paquin, Ph. D.
Mme Véronique Provost, Ph. D.
Mme Marie-Claude Roy, M. Sc.

Avec la collaboration de :

Dr Jamil Asselah, hémato-oncologue, Hôpital Royal Victoria, CUSM
Dr Jean-Sébastien Aucoin, hémato-oncologue, Centre hospitalier affilié universitaire régional, CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec
Dre Julie Beaudet, hémato-oncologue, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Dr Sylvain Beaulieu, nucléiste, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Dr Jean-Francois Boileau, chirurgien général et oncologue, Hôpital Général Juif, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal
Dre Dominique Boudreau, chirurgienne générale et oncologue, Hôpital Saint-Sacrement, CHU de Québec
Dr Louis Gaboury, anatomopathologiste, CHUM
Dre Isabelle Gingras, hémato-oncologue, Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
Dre Carole Lapointe, hémato-oncologue, Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval, CISSS de Laval
Dr Ari Meguerditchian, chirurgien général et oncologue, Hôpital Royal Victoria, CUSM
Dre Brigitte Poirier, chirurgienne générale et oncologue, Hôpital Saint-Sacrement, CHU de Québec
Dre Louise Provencher, chirurgienne générale et oncologue, Hôpital Saint-Sacrement, CHU de Québec
Dre Isabelle Roy, radio-oncologue, Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval, CISSS de Laval
Dre Valérie Théberge, radio-oncologue, Hôtel-Dieu de Québec, CHU de Québec
Dre Isabelle Trop, radiologue diagnostique, CHUM
Dr François Vincent, radio-oncologue, Centre hospitalier affilié universitaire régional, CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec

Direction scientifique

Catherine Truchon, Ph. D., directrice, Direction des services de santé, INESSS

Coordination scientifique

Jim Boulanger, Ph. D., coordonnateur scientifique de l’Unité d’évaluation en cancérologie, Direction des services de santé, INESSS

 

Pour citer ce document : Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) et Groupe d’étude en oncologie du Québec (GEOQ). Algorithme : cancer du sein.

Rédigé par Mélanie Béland, Gino Boily, Jim Boulanger, Vanessa Dufour, Cathy Gosselin, Marie-Christine Paquin, Véronique Provost et Marie-Claude Roy. Québec, Qc: INESSS et GEOQ; 2020.

L’INESSS et le GEOQ remercient les membres de leur personnel qui ont contribué à l’élaboration du présent document.

Programmation Web  : Créations Touché Inc. et GEOQ
Révision linguistique : Révision Littera Plus
Soutien documentaire : Flavie Jouandon
 

I.II Déclaration de conflits d'intérêts

Aucun conflit à déclarer

Responsabilité

L’INESSS assume l’entière responsabilité de la forme et du contenu définitifs du présent document. Les conclusions et les recommandations qu’il contient ne reflètent pas forcément les opinions des lecteurs externes ou celles des autres personnes consultées aux fins de son élaboration.

II. Introduction

Données épidémiologiques canadiennes et québécoises

Il est estimé qu’au cours de l’année 2022, 233 900 Canadiens recevront un diagnostic de cancer et que 85 100 en mourront. Le cancer du poumon et des bronches (poumon), le cancer du sein, le cancer de la prostate et le cancer colorectal devraient représenter 46 % des nouveaux cas de cancer diagnostiqués [1].

En 2022, la Société canadienne du cancer estimait que 6 970 nouveaux cas de cancer du sein seraient diagnostiqués au Québec (28 600 au Canada) et que 1 360 décès seraient enregistrés (5 500 au Canada). Le cancer du sein représente le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme et la seconde cause de décès par cancer au Québec et au Canada. Les Canadiennes risquent davantage d’être atteintes d’un cancer du sein que de tout autre cancer : il est estimé qu’une femme sur 8 recevra ce diagnostic au cours de sa vie [1].

 

1. Brenner DR, Poirier A, Woods RR, Ellison LF, Billette JM, Zhang SX, Yao C, Finley C, Fitzgerald N, Saint-Jacques N, Shack L, Turner D, Holmes E, for the Canadian Cancer Statistics Advisory Committee. Projected estimates of cancer in Canada in 2022. CMAJ 2022; May 2;194:E601-7.

II.I Algorithme de traitement

Les différents algorithmes proposés sont destinés à faciliter la prise de décisions concernant les soins en cancer, par les médecins, les infirmières et les pharmaciens. Dans un premier temps développés sous la forme d'un document PDF, les algorithmes sont maintenant présentés dans un format Web. Ce dernier favorise une mise à jour qui tient compte des récents développements pour la prise en charge du cancer. L'enrichissement des algorithmes se fait désormais selon un processus continu fondé sur l'examen critique des meilleurs données probantes disponibles et sur l'élaboration de recommandations avec la praticipation des experts du Québec dans le domaine du cancer.

II.II Navigation

Le contenu est divisé en trois sections. D’abord, des algorithmes décisionnels sont présentés (section 1). Ceux-ci regroupent différents liens cliquables (écriture en bleu) qui permettent d’avoir accès aux recommandations rapportées par thématique (section 2). Enfin, la troisième et dernière section présente une synthèse des principales données probantes disponibles et des éléments de discussion qui soutiennent les algorithmes et les recommandations formulées (section 3). Cette section permettra au lecteur d’évaluer la qualité et l’impact clinique des données probantes qui appuient certaines des recommandations.

Des liens cliquables placés à la fin des recommandations (section 2) avec la mention « détails » permettent de faire le pont vers la synthèse des données (section 3). L’absence de cette mention signifie qu’une synthèse des données appuyant la recommandation n’a pas été préparée. Ainsi, à partir d’une thématique dans un algorithme, il est possible de naviguer rapidement entre chacune des sections.

Les recommandations proposées sont modulées par les meilleures données probantes disponibles et elles ne prennent pas en considération les aspects se rapportant aux retombées sur le système de santé (économiques et organisationnels).

Les modifications apportées au contenu  lors des mises à jour seront identifiées par une étiquette visuelle « Mise à jour » et seront regroupées à la section Mises à jour au début de l’algorithme afin de les repérer facilement.

II.III Méthodologie

Un résumé des différentes étapes de réalisation de l’algorithme est présenté ici.

Mises à jour et nouveautés
Tableaux des médicaments

Nouvelles listes des médicaments d’exception de la RAMQ (en date du 16 août 2023)

Résumé des nouveautés (mise à jour: 30 août 2023)

Algorithme néo/adjuvant Médicament Type de modification (date de la modification)
RH+ HER2- Abémaciclib Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (16 août 2023)
RH+/RH- HER2+ Pertuzumab Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec (29 décembre 2021)

RH+ HER2-

RH- HER2- (TN)

Olaparib Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec (30 août 2023) 
RH- HER2- (TN) Pembrolizumab

Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (1 mars 2023)

Algorithme métastatique Médicament Type de modification (date de la modification)
RH+ HER2-  Alpélisib

Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec (4 janvier 2022)

RH+/RH- HER2+ Tucatinib Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (9 novembre 2022)
RH+/RH- HER2+ Trastuzumab déruxtécan Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (6 juillet 2023)

RH+ HER2 faible expression 

RH- HER2 faible expression

Trastuzumab déruxtécan

Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec (30 août 2023)

RH- HER2- (TN) Sacituzumab govitécan Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (13 avril 2023)
RH- HER2- (TN) Pembrolizumab Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec (6 juillet 2023)

Médicaments utilisés pour le traitement du cancer du sein selon l'intention de traitement
(mise à jour: 30 août 2023)

Liste des médicaments d'exception : indication, statut d'évaluation et remboursement au Québec
(mise à jour: 30 août 2023)

Algorithmes

1.1 Algorithmes/trajectoires d’investigation, de traitement et de suivi (mise à jour: 27 juin 2023)

1.2 Algorithme d'investigation (nouveau: 27 juin 2023)

 

Algorithmes de traitement de la maladie locorégionale: 

1.3 RH+ HER2- (mise à jour: 29 août 2023)

1.4 RH+ HER2+ (mise à jour: 26 mars 2021)

1.5 RH- HER2+ (mise à jour: 26 mars 2021)

1.6 RH- HER2-  (mise à jour: 6 mars 2023)

Algorithmes de traitement de la maladie métastatique:  

1.9 Maladie métastatique RH+ HER2- et HER2 faible expression (mise à jour: 24 juillet 2023)
1.10 Maladie métastatique RH+/RH- HER2+ (mise à jour: 31 mai 2023)
1.11 Maladie métastatique RH- HER2- et HER2 faible expression (mise à jour: 1er juin 2023)
Dépistage
Dépistage du cancer du sein en présence d'une densité mammographique élevée (BI-RADS D ou plus de 75 % parenchyme) (2 septembre 2021)
Traitement systémique néoadjuvant
Hormonothérapie néoadjuvante (6 avril 2020)
Indications d'une chimiothérapie néoadjuvante (30 juillet 2020)
Protocoles de chimiothérapie néoadjuvante (28 octobre 2021)
Radiothérapie adjuvante
Radiothérapie du sein complet en 5 fractions (5 mai 2022)
Radiothérapie partielle du sein (Nouveau: 19 juillet 2023)
Traitement systémique adjuvant

Thérapie adjuvante à la suite d'un traitement néoadjuvant (24 mars 2021)

Traitement systémique de la maladie métastatique

Traitement de la maladie RH+ HER2- (16 avril 2021, mise à jour en cours)

Traitement de la maladie RH+/RH- HER2+ (mise à jour: 1er juin 2023)

 

 

Traitement de la maladie RH- HER2- et HER2 faible expression (TN) (à venir)
1. Algorithmes
1.1 Algorithmes/trajectoires d’investigation, de traitement et de suivi

(mise à jour: 27 juin 2023)

1.2 Algorithme d'investigation

(Nouveau: 27 juin 2023)

1.2.1 Investigation d’une pathologie mammaire – Suivant une mammographie anormale (sans signes ou symptômes)

1. Certaines femmes à risque plus élevé de cancer du sein peuvent se voir offrir une mammographie de dépistage annuellement (p. ex : antécédents familiaux, histoire personnelle d’atypie ou recommandation médicale, après discussion avec la femme).

2. Des incidences complémentaires par mammographie, notamment la tomosynthèse ou des clichés agrandis, sont indiquées pour compléter l’investigation mammaire et préciser l’anomalie décelée à la mammographie chez les femmes rappelées à la suite d’une mammographie de dépistage anormale. Une tomosynthèse est l’option privilégiée pour la caractérisation des distorsions architecturales et des asymétries, alors que des clichés agrandis sont plutôt recommandés pour la caractérisation des microcalcifications. L'échographie de tout le sein, incluant l’examen physique, est indiquée pour l’investigation complémentaire de masse, asymétrie ou distorsion.

3. Dans certaines situations cliniques particulières, une biopsie pourrait être offerte en présence d’un BI-RADS-3, notamment en présence d’un foyer tumoral au sein controlatéral ou ipsilatéral nécessitant une évaluation immédiate, s’il y a désir de grossesse prochaine, des antécédents familiaux ou des difficultés de suivi (p. ex. patiente en région éloignée).

4. Le bilan de tout BI-RADS 4C/5 nécessite l’échographie de l’aisselle et du sein ipsilatérale (si non réalisée préalablement). De plus, pour les BI-RADS 4C/5, l’échographie du sein controlatéral est indiquée pour les patientes avec une densité mammaire de type C et D, préalablement à la référence en biopsie, à moins qu'un bilan par IRM soit prévu. L’échographie peut être parfois indiquée dans le bilan des microcalcifications indéterminées (4b), préalablement ou au moment de la biopsie.

* Selon les recommandations du radiologiste

1.2.2 Investigation d’une pathologie mammaire – En présence de signes ou symptômes

1. Une mammographie diagnostique, idéalement en 3 dimensions (tomosynthèse), est indiquée en présence de signes et de symptômes cliniques, nouveaux ou progressifs. Dans la grande majorité des situations, l'échographie est indiquée pour l’investigation d’une anomalie palpable ou d’un écoulement suspect.

2. Dans certaines situations cliniques particulières, une biopsie pourrait être offerte pour un BI-RADS 3, notamment en présence d’un foyer tumoral au sein controlatéral ou ipsilatéral nécessitant une évaluation immédiate, s’il y a désir de grossesse prochaine, des antécédents familiaux ou des difficultés de suivi (p. ex. patiente en région éloignée).

3. Le bilan de tout BI-RADS 4C/5 nécessite l’échographie du sein et de l’aisselle ipsilatérale. De plus, pour les BI-RADS 4C/5, l’échographie du sein controlatéral est indiquée pour les seins de densité type C et D, préalablement à la référence en biopsie, à moins qu'un bilan par IRM soit prévu. L’échographie est parfois indiquée dans le bilan des microcalcifications indéterminées (4b), préalablement ou au moment de la biopsie.

1.2.3 Investigation d’une pathologie mammaire – Investigation suivant la biopsie

a. Toute discordance devrait faire l’objet d’une reprise de biopsie, idéalement par macrobiopsie par aspiration. La discussion avec le pathologiste est recommandée avant la reprise. Une IRM peut parfois s’avérer utile en présence d’une discordance, mais elle ne doit pas retarder l’investigation.

b. Une exérèse chirurgicale demeure recommandée en présence d’une hyperplasie canalaire atypique. Un avis chirurgical déterminera la nécessité de réaliser ou non une biopsie chirurgicale en présence d’autres types d’anomalies (p. ex. une cicatrice radiaire, un papillome, une lésion à cellules cylindriques atypique [flat epithelial atypia], une néoplasie lobulaire).

c. Conformément aux lignes directrices canadiennes, l’INSPQ suggère (sauf exceptions) de ne pas réaliser l’examen de contrôle radiologique avant un délai de 12 mois à la suite d’une biopsie au trocart ou macrobiopsie par aspiration concordante (INSPQ 2023).

d. Une consultation chirurgicale est recommandée si une discordance persiste après 2 biopsies

1.2.4 Investigation pour un cancer du sein confirmé

a. La recherche de métastases n’est généralement pas requise pour une maladie de stade I. Toutefois, en présence d’une suspicion de métastases (par ex. signes et symptômes cliniques) ou d’un cancer à haut risque, la recherche de métastases est indiquée. Une recherche de métastase est recommandée pour tous les stades III.

1.3 Maladie locorégionale : RH+ HER2-
1.3.1 Approche adjuvante
       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

1 La chimiothérapie pourrait être omise dans certaines situations où la tumeur est considérée à faible risque.
2 Les options d’inhibiteurs de l’aromatase sont le létrozole, l’anastrolzole ou l’exémestane. Ils doivent être administrés en concomitance avec un inhibiteur LHRH chez les patientes non ménopausées.

Pour les patientes avec atteinte ganglionnaire, dont la maladie présente un risque élevé de récidive, à en juger par ses caractéristiques clinicopathologiques (atteinte de 1 à 3 ganglions axillaires ipsilatéraux combinée à une maladie de grade 3 ou à une tumeur ≥ 5 cm; Ou atteinte de ≥ 4 ganglions axillaires ipsilatéraux) et des niveaux d'expression du Ki-67 ≥ 20 %. 

4 Pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé de récidive (défini en contexte adjuvant par l’atteinte pathologique de ≥ 4 ganglions avant l'initiation d'une chimiothérapie adjuvante), porteuses d'une mutation germinale d'un gène BRCA et ayant reçu un traitement de chimiothérapie à base d'anthracycline ou d'une taxane (≥ 6 cycles).

1.3.2 Approche néoadjuvante (chimiothérapie)
       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

1 Les options d’inhibiteurs de l’aromatase sont le létrozole, l’anastrolzole ou l’exémestane. Ils doivent être administrés en concomitance avec un inhibiteur LHRH chez les patientes non ménopausées.

Pour les patientes avec atteinte ganglionnaire, dont la maladie présente un risque élevé de récidive, à en juger par ses caractéristiques clinicopathologiques (atteinte de 1 à 3 ganglions axillaires ipsilatéraux combinée à une maladie de grade 3 ou à une tumeur ≥ 5 cm; Ou atteinte de ≥ 4 ganglions axillaires ipsilatéraux) et des niveaux d'expression du Ki-67 ≥ 20 %

3 Pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé de récidive (défini en contexte néoadjuvant par l'absence de réponse pathologique complète et un score CPS-EG ≥ 3 à la suite de la chimiothérapie néoadjuvante), porteuses d'une mutation germinale d'un gène BRCA et ayant reçu un traitement de chimiothérapie à base d’anthracycline ou de taxane (>6 cycles).

1.3.3 Approche néoadjuvante (Hormonothérapie*)
         Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

 

* L’hormonothérapie néoadjuvante est plus rarement employée, mais peut être une option de traitement en présence d’une tumeur RH+ HER2- à faible risque (sans indication pour la chimiothérapie ou si la patiente présente une contre indication à la chimiothérapie) et qu’une chirurgie conservatrice du sein est désirée alors qu’une mastectomie totale s’impose (voir section Hormonothérapie néoadjuvante).
1 Les options d’inhibiteurs de l’aromatase sont le létrozole, l’anastrolzole ou l’exémestane. Ils doivent être administrés en concomitance avec un inhibiteur LHRH chez les patientes non ménopausées.

1.4 Maladie locorégionale : RH+ HER2+
1.4.1 Approche adjuvante*
         Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

 

* Une approche néoadjuvante doit être envisagée en présence d’une tumeur HER2+.
1 Les options d’inhibiteurs de l’aromatase sont le létrozole, l’anastrozole ou l’exémestane. Ils doivent être administrés en concomitance avec un inhibiteur LHRH chez les patientes non ménopausées.

1.4.2 Approche néo-adjuvante
       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

1 Les options d’inhibiteurs de l’aromatase sont le létrozole, l’anastrozole ou l’exémestane. Ils doivent être administrés en concomitance avec un inhibiteur LHRH chez les patientes non ménopausées.

1.5 Maladie locorégionale : RH- HER2+
1.5.1 Approche adjuvante*
         Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

 

* Une approche néoadjuvante doit être envisagée en présence d’une tumeur HER2+

1.5.2 Approche néo-adjuvante
         Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec
       

 Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

1.6 Maladie locorégionale : RH- HER2-
1.6.1 Approche adjuvante*
       

 Inscrits aux listes des médicaments au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

* Une approche néoadjuvante doit être envisagée en présence d’une tumeur triple négative.

1 Pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé de récidive (défini en contexte adjuvant par un stade pathologique ≥ pN1 ou ≥ pT2 avant l'initiation de la chimiothérapie adjuvante), porteuses d'une mutation germinale d'un gène BRC et ayant reçu un traitement de chimiothérapie adjuvante à base d'anthracycline ou de taxane (≥ 6 cycles).

1.6.2 Approche néo-adjuvante
       

 Inscrits aux listes des médicaments au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

Pour le traitement néoadjuvant des patientes présentant une maladie de stade T1cN1-2 ou T2-4N0-2 selon les critères de l’Américan Joint Commitee on Cancer (sans égard au niveau de PD-L1). Poursuivre le pembrolizumab (en monothérapie) comme traitement adjuvant.

Dans le cas où une maladie résiduelle est décelée à la suite d’une chimiothérapie néoadjuvante chez une patiente atteinte d’un cancer du sein HER2-, un traitement adjuvant avec la capécitabine peut être considéré.

3 Pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce à risque élevé de récidive (défini en contexte néoadjuvant par l’absence de réponse pathologique complète à la suite de la chimiothérapie néoadjuvante), porteuse d'une mutation germinale d'un gène BRCA et ayant reçu un traitement de chimiothérapie à base d'anthracycline ou d'une taxane (≥ 6 cycles).

1.7 Exérèse du ganglion sentinelle lorsque la chirurgie est le premier traitement
CTI : cellules tumorales isolées
Cx : chirurgie
gg : ganglion
ggS : ganglion sentinelle
* : interprétation non consensuelle; voir section 2.3.4 Évaluation axillaire
1.8 Exérèse du ganglion sentinelle dans un contexte de traitement néoadjuvant
CTI : cellules tumorales isolées
gg : ganglion
ggM : ganglion marqué (p. ex. avec clip)
ggS : ganglion sentinelle
TSNA : traitement systémique néoadjuvant
1. ggS avant le TSNA est également acceptable, bien que cette approche soit rarement privilégiée; si ggS fait avant et qu’il est +, le curage axillaire doit être fait.
2. Évaluation avec le même type d’imagerie que celle qui a permis de détecter une atteinte avant le TSNA.
1.9 Maladie métastatique : RH+ HER2- / HER2 faible expression (1)

(Mise à jour: 24 juillet 2023)

       

 Inscrits aux listes des médicaments au Québec pour cette indication

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 En cours d'évaluation à l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Indication reconnue par Santé Canada, non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

1. Le HER2 est considéré faible si son niveau d’expression évalué par immunohistochimie (HIS) est de 1+ ou, s’il est de 2+ et sans expression détectée par hybridation in situ (HIS).

2. Le ribociclib, combiné à un IA, est à ce jour le seul inhibiteur CDK4/6 à avoir montré un avantage significatif de survie globale. Les options d’IA sont le létrozole ou l’anastrozole.

3. Selon les critères de la RAMQ, un inhibiteur CDK4/6 n’est pas autorisé à la suite d’un échec à un inhibiteur CDK4/6, si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein. L’échec se définie généralement comme une récidive ou une progression pendant le traitement ou dans les 6 mois suivant la fin de celui-ci (opinion d’experts). Toutefois, aucune donnée probante ne permet d’établir la longueur optimale de cet intervalle. Dans certaines situations, un délai de 12 mois entre la fin du traitement et la récidive pourrait être préféré.

4. Cette combinaison est aussi disponible pour le traitement de la maladie métastatique de novo.

5. Indiqué en présence d’une mutation PIK3CA et si le cancer a progressé suivant l'administration d'un inhibiteur CDK4/6 combiné à un IA.

6. Les options d’hormonothérapie sont le létrozole, l’anastrozole, l’exémestane ou le tamoxifène.

7. Non recommandé à la suite d’un échec à ce traitement.

8. Pour le traitement des patientes atteintes d'un cancer du sein inopérable ou métastatique à faible expression du HER2. Au moins une chimiothérapie et une hormonothérapie doivent avoir été administrées antérieurement. La chimiothérapie doit avoir été administrée pour une maladie métastatique ou la patiente doit avoir présenté une récidive pendant une chimiothérapie adjuvante ou dans les 6 mois suivant la fin de ce traitement. De plus, les patientes ne doivent plus être admissibles à l’hormonothérapie.

9. Les données de l’étude Paloma-2 n’ont pas montré un avantage de survie globale pour le palbociclib/IA utilisé comme traitement de 1re intention. Les données pour l’abémaciclib sont immatures à ce jour.

10. L’utilisation d’une hormonothérapie en 1re intention (IA ou tamoxifène) est une option si en présence d’une contre-indication aux inhibiteurs CDK4/6.

11. La chimiothérapie est plus rarement employée pour cette intention, mais pourrait être une option de traitement lorsqu’en présence d’une crise viscérale au départ et qu’une réponse rapide au traitement est désirée. Un traitement de première intention pourra être administré suivant la stabilisation de la crise viscérale.

12. Les options possibles sont l’olaparib ou le talazoparib. Indiqué en présence d’une mutation BRCA suivant l’administration d’une chimiothérapie antérieure (néo/adjuvante ou métastatique) et si la maladie a progressé après avoir suivi au moins un traitement endocrinien.

13. Les options d’inhibiteurs CDK4/6 sont le palbociclib, le ribociclib (inscrits aux listes des médicaments au Québec) ou l’abémaciclib (valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec).

14. Indiqué en cas d’évolution de la maladie après une hormonothérapie et au moins deux chimiothérapies antérieures, dont une pour une maladie métastatique. Au moins une chimiothérapie à base de taxane doit avoir été administrée. L’abémaciclib est une option de traitement en l'absence de progression antérieure sous un inhibiteur CDK4/6.

15. Les meilleurs soins de soutien comprennent la radiothérapie palliative et le traitement des métastases osseuses.

1.10 Maladie métastatique : RH+/RH- HER2+

(Mise à jour: 31 mai 2023)

       

 Inscrits aux listes des médicaments au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 En cours d'évaluation à l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Indication reconnue par Santé Canada, non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

** Le trastuzumab deruxtécan (T-DXd) est le traitement privilégié dans cette intention. Toutefois, le trastuzumab emtansine demeure une option de 2e intention pour les patientes non éligibles au T-DXd

1 Indiqué chez les personnes qui ont reçu un traitement anti-HER2 contre une maladie métastatique ou comme traitement néoadjuvant ou adjuvant et qui ont présenté une récidive de la maladie pendant ce traitement, ou dans les 6 mois suivants la fin de ce dernier.   

2 Indiqué chez les personnes qui ont déjà reçu un traitement avec le trastuzumab et une taxane; et qui ont reçu au moins un traitement antérieur pour un cancer du sein métastatique ou qui ont présenté une récidive durant le traitement

3 Non autorisé à la suite d’un échec à ce traitement.
À privilégier en présence de métastases cérébrales actives. Il est indiqué chez les personnes ayant reçu un traitement par le pertuzumab, le trastuzumab et le T-DM1. Le tucatinib/trastuzumab/capécitabine est aussi disponible en 2e intention pour les patients qui ont reçu le T-DM1 en adjuvant et le trastuzumab/pertuzumab en 1re intention.
5 Étant donné une efficacité inférieure au T-DM1 et un profil d’effets indésirables défavorable, la combinaison lapatinib/capécitabine est une option généralement utilisée en 3e intention ou plus pour les patientes qui ont une contre-indication au trastuzumab ou si la maladie est en progression malgré un traitement par le trastuzumab. Toutefois, selon les critères de remboursement de la RAMQ, cette combinaison est aussi disponible en 2e intention.

En présence de récepteurs hormonaux positifs, la combinaison lapatinib/IA est une option disponible dès la première intention en présence d’une contre-indication au trastuzumab.   

7 Les meilleurs soins de soutien comprennent la radiothérapie palliative et le traitement des métastases osseuses.

1.11 Maladie métastatique : RH- HER2- / HER2 faible expression (1)

(Mise à jour: 1er juin 2023)

       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 En cours d'évaluation à l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Indication reconnue par Santé Canada, non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

Le HER2 est définie comme faible si son niveau d’expression évalué par immunohistochimie (IHC) est de 1+ ou s’il est de 2+ et sans expression détectée par hybrisation in situ (HIS-).

Pour le traitement des patientes qui n'ont jamais reçu une chimiothérapie pour la maladie métastatique et dont la tumeur exprime PD-L1 (score ≥ 10).

3 Non autorisé à la suite d'un échec à ce traitement.

4 Un doublet de chimiothérapie à base de platine est à considérer.
5 Les options possibles sont l’olaparib ou le talazoparib. Indiqué en présence d’une mutation BRCA suivant l’administration d’une chimiothérapie antérieure (néo/adjuvante ou métastatique).
6 Pour le traitement des patientes qui ont reçu au minimum deux traitements antérieurs dont un pour une maladie métastatique ou localement avancée.

7 Pour le traitement des patientes atteintes d'un cancer du sein inopérable ou métastatique à faible expression du HER21 qui ont déjà reçu au moins une chimiothérapie pour une maladie métastatique; ou qui ont présenté une récidive pendant une chimiothérapie adjuvante ou dans les 6 mois suivant la fin de ce traitement.
8 Les meilleurs soins de soutien comprennent la radiothérapie palliative et le traitement des métastases osseuses.

1.12 Médicaments utilisés pour le traitement du cancer du sein selon l’intention de traitement

Statuts de remboursement provenant des listes des médicaments d’exception de la RAMQ (en date du 16 août 2023).

Intention

RH+

RH-

HER2- et HER2 faible expression1

HER2+

HER2- et HER2 faible expression1

HER2+

Néoadjuvant / Adjuvant

 

 Chimiothérapie

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Chimiothérapie

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Inhibiteur de l’aromatase2

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

Capécitabine

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

Tamoxifène 

Pertuzumab / trastuzumab / chimiothérapie (néo)

Pembrolizumab /  chimiothérapie

Pertuzumab / trastuzumab / chimiothérapie (néo)

Abémaciclib / hormonothérapie (adjuvant)

Trastuzumab emtansine (adjuvant)

Olaparib (adjuvant)

Trastuzumab emtansine (adjuvant)

Olaparib (adjuvant)

Chimiothérapie

 

Chimiothérapie

 

Inhibiteur de l’aromatase1

Pertuzumab / trastuzumab (adjuvant)

Tamoxifène

 

Nératinib (adjuvant)

Pertuzumab / trastuzumab (adjuvant)

Métastatique

1re

 

 

Palbociclib / IANS

Pertuzumab / trastuzumab (ou biosimilaire) / taxane

Chimiothérapie

Pertuzumab / trastuzumab (ou biosimilaire) / taxane

Ribociclib / IANS

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Pembrolizumab / chimiothérapie

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Abémaciclib / IANS

Trastuzumab / hormonothérapie

Olaparib

Trastuzumab sous cutané
/ chimiothérapie

Palbociclib / fulvestrant

Lapatinib / inhibiteur de l’aromatase

Talazoparib

 

Ribociclib / fulvestrant

Trastuzumab sous cutané / chimiothérapie

 

Abémaciclib / fulvestrant

 

Chimiothérapie

Inhibiteur de l’aromatase2

Tamoxifène

Olaparib

Talazoparib

Fulvestrant (monothérapie)

2e

Évérolimus / exémestane

Trastuzumab emtansine

Chimiothérapie

Trastuzumab emtansine

Palbociclib / fulvestrant

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Sacituzumab govitécan

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Ribociclib / fulvestrant

Trastuzumab / hormonothérapie

Trastuzumab déruxtécan

Lapatinib / capécitabine

Abémaciclib / fulvestrant

Lapatinib / capécitabine

Olaparib

Tucatinib / trastuzumab / capécitabine

Chimiothérapie

Tucatinib / trastuzumab / capécitabine

Talazoparib

Trastuzumab déruxtécan

Inhibiteur de l’aromatase2

Trastuzumab déruxtécan

 

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

Tamoxifène

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

 

Alpélisib / fulvestrant

 

Fulvestrant (monothérapie)3

Olaparib

Talazoparib

Abémaciclib

3e et plus

Chimiothérapie

Chimiothérapie

Chimiothérapie

Chimiothérapie

Inhibiteur de l’aromatase2

Trastuzumab / hormonothérapie

Sacituzumab govitécan

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Tamoxifène

Trastuzumab (ou biosimilaire) / chimiothérapie

Trastuzumab déruxtécan

Lapatinib / capécitabine

Évérolimus / exémestane

Lapatinib / capécitabine

Olaparib

Trastuzumab emtansine

Palbociclib / fulvestrant

Trastuzumab emtansine

Talazoparib

Tucatinib / trastuzumab / capécitabine

Ribociclib / fulvestrant

Tucatinib / trastuzumab / capécitabine

 

Trastuzumab déruxtécan

Abémaciclib / fulvestrant

Trastuzumab déruxtécan

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

Alpélisib / fulvestrant

Trastuzumab sous-cutané / chimiothérapie

 

Trastuzumab déruxtécan

 

Fulvestrant (monothérapie)3

Olaparib

Talazoparib

Abémaciclib

Évènements

osseu

Pamidronate

Acide zolédronique

Denosumab

HER2 : Human epidermal growth factor receptor-2; IANS : inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien; RH : récepteurs hormonaux.

1 Le HER2 est considéré faible si son niveau d’expression évalué par immunohistochimie (HIS) est de 1+ ou, s’il est de 2+ et sans expression détectée par hybridation in situ (HIS).

Les choix de traitement sont le létrozole, l’anastraozole ou l’exémestane. L'administration doit se faire en concomitance avec un inhibiteur LHRH pour les femmes non ménopausées.
La valeur thérapeutique du fulvestrant utilisé en 2e intention a été reconnue par l’INESSS. Toutefois, il n’est pas inscrit aux listes des médicaments.

 

       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 En cours d'évaluation à l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Indication reconnue par Santé Canada, non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Valeur thérapeutique non reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

 

1.13 Liste des médicaments d’exception : indications, statut d’évaluation et remboursement au Québec

Selon les listes des médicaments d'exception de la RAMQ (en date du 16 août 2023)

Médicaments

Extrait d’avis au ministre

Décision

INESSS

Statut au Québec*

Chimiothérapie

Éribuline
(HALAVENMC)

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(15 novembre 2012)

Ajout à la Liste établissements – Médicament d’exception

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

3e intention et plus

En monothérapie, pour le traitement de 3e intention ou plus du cancer du sein métastatique chez les personnes :

  • ayant progressé malgré l’administration d’une anthracycline et d’une taxane administrées dans le contexte adjuvant ou métastatique, à moins d’une contre-indication à l’un de ces agents; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG de 0 à 2.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de la progression de la maladie.

Paclitaxel en nanoparticules
(ABRAXANEMC)

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(1er juin 2009)

Ajout à la Liste établissements – Médicament d’exception

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

 

Pour le traitement du cancer du sein métastatique chez les personnes présentant une intolérance sérieuse au docetaxel, au paclitaxel conventionnel ou encore aux médicaments utilisés comme prémédication pour ces traitements, et ce, au point de remettre en question l’initiation ou la poursuite du traitement.

Hormonothérapie

Fulvestrant
(FASLODEXMC)

Extrait d’avis
(9 mai 2018)

Avis de refus – Valeur thérapeutique

Ne pas inscrire aux listes des médicaments

 

1re intention

 

Pour le traitement des femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade localement avancé ou métastatique, qui n’ont jamais reçu de traitement endocrinien.

2e intention

Extrait d’avis
(1er octobre 2008) 

Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

VT reconnue mais non inscrit aux listes des médicaments

 

Pour le traitement de deuxième intention des femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade avancé ou métastatique.

 

Thérapies ciblées – Inhibiteurs CDK 4/6

Abémaciclib / Hormonothérapie
(VERZENIOMC)

Extrait d’avis
(3 mai 2023)
Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Adjuvant

En association avec une hormonothérapie, pour le traitement adjuvant du cancer du sein précoce, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2, chez les personnes :

• dont le cancer a été complètement réséqué et qui ont terminé les traitements de radiothérapie et de chimiothérapie, si prescrits; et

• dont le pourcentage de cellules tumorales exprimant le Ki-67 est d’au moins 20 %; et

• qui satisfont aux critères suivants : atteinte de 1 à 3 ganglions axillaires ipsilatéraux combinée à une maladie de grade 3 ou à une tumeur primaire d’au moins 5 cm; ou atteinte de 4 ganglions axillaires ipsilatéraux ou plus; et

• dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

L’abémaciclib doit être amorcé au cours des 16 mois suivant la chirurgie définitive et pas plus de 12 semaines après le début d’une hormonothérapie. La durée maximale de l’autorisation est de 24 mois.

Abémaciclib / IANS
(VERZENIOMC)

Extrait d’avis
(10 juillet 2019)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Surseoir à la décision
(15 août 2019)

1re intention

En association avec un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien, pour le traitement de première intention du cancer du sein au stade avancé non résécable ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 chez les femmes ménopausées dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que l’abémaciclib n’est pas autorisé en cas de résistance à un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien administré dans le contexte néoadjuvant ou adjuvant du cancer du sein. La résistance est définie par une progression survenant pendant la prise ou au cours des 12 mois suivant la fin de la prise d’un inhibiteur de l’aromatase.

Abémaciclib / fulvestrant
(VERZENIOMC / FASLODEXMC)

Extrait d’avis
(10 juillet 2019)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Surseoir à la décision
(27 mai 2020)

1re et 2e intention

En association avec le fulvestrant, pour le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2, chez les femmes :

  • dont la maladie a progressé :
    • durant un traitement endocrinien néo-adjuvant ou;
    • durant un traitement endocrinien adjuvant ou dans les 12 mois suivant son arrêt ou;
    • durant un traitement contre la maladie métastatique;
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que l’abémaciclib n’est pas autorisé à la suite de l’échec d’un inhibiteur CDK4/6, si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Abémaciclib
(VERZENIOMC)

Motifs de décision

Non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

Indication reconnue par Santé Canada

2e intention et +

En monothérapie, pour le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 en cas d'évolution de la maladie après une endocrinothérapie et au moins deux chimiothérapies antérieures, dont au moins une à base de taxane. Par ailleurs, l'une de ces chimiothérapies doit avoir été administrée dans un contexte métastatique.

Palbociclib / IANS
(IBRANCEMC)

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(15 mars 2017)

Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re intention

En association avec un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien, pour le traitement de première intention du cancer du sein au stade localement avancé non résécable ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 chez les femmes ménopausées dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 à 2.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que la combinaison du palbociclib et d'un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien n’est pas autorisé en cas de résistance à un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien administré dans le contexte néoadjuvant ou adjuvant du cancer du sein. La résistance est définie par une progression survenant pendant la prise ou au cours des 12 mois suivant la fin de la prise d’un inhibiteur de l’aromatase.

Il est à également à noter que le palbociclib n’est pas autorisé à la suite de l’échec d’un inhibiteur CDK 4/6, si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Palbociclib / fulvestrant
(IBRANCEMC / FASLODEXMC)

Extrait d’avis
(8 mai 2019)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re et 2e intention

En association avec le fulvestrant, pour le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 chez les femmes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1 :

  • dont la maladie a progressé durant un traitement endocrinien adjuvant ou dans les 12 mois suivants son arrêt;ou
  • dont la maladie métastatique a progressé durant un traitement endocrinien.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que le palbociclib n’est pas autorisé à la suite de l’échec d’un inhibiteur CDK4/6, si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Ribociclib / IANS
(KISQALIMC)

Extrait d’avis
(14 mai 2020)
Extrait d’avis
(6 juin 2018)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re intention

En association avec un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien, comme thérapie endocrinienne initiale pour le cancer du sein au stade localement avancé non résécable ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 chez les femmes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie confirmée par imagerie.

Les femmes en préménopause ou en périménopause doivent recevoir un agoniste de l’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires (LHRH).

Il est à noter que la combinaison du ribociclib et d'un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien n’est pas autorisé en cas de résistance à un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien administré dans le contexte néoadjuvant ou adjuvant du cancer du sein. La résistance est définie par une progression survenant pendant la prise ou au cours des 12 mois suivant la fin de la prise d’un inhibiteur de l’aromatase.

Il est à également à noter que le ribociclib n’est pas autorisé à la suite d’un de l’échec d’un inhibiteur CDK 4/6, si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Ribociclib / fulvestrant
(KISQALIMC/ FASLODEXMC)

Extrait d’avis
(14 mai 2020)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re et 2e intention

En association avec le fulvestrant, pour le traitement du cancer du sein localement avancé non résécable ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2, chez les femmes ménopausées présentant un statut de performance selon l’ECOG de 0 ou 1, et dont :

  • le cancer est nouvellement diagnostiqué; ou
  • le cancer a progressé durant un traitement endocrinien ou à la suite de celui-ci.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que le ribociclib n’est pas autorisé à la suite de l’échec d’un inhibiteur des CDK4/6 si celui-ci a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Thérapies ciblées – Inhibiteurs de la voie de signalisation PIK3/AKT/mTOR

Inhibiteur mTOR

Évérolimus
(AFINITORMC)

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(3 février 2014)

Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re et 2e intention

En association avec l’exémestane, pour le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2 chez les femmes ménopausées :

  • dont le cancer a progressé malgré l’administration d’un inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien (anastrozole ou létrozole) administré dans le contexte adjuvant ou métastatique; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 à 2.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Inhibiteur PIK3CA

Alpelisib
(PIQRAYMC)

Extrait d’avis
(4 février 2022)
Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Surseoir à la décision (2 mars 2022)

En association avec le fulvestrant, pour le traitement d’un cancer du sein localement avancé ou métastatique, porteur d’une mutation du gène PIK3CA, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas le récepteur HER2, chez les personnes :

  •  dont le cancer a progressé après l’administration d’un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4 et 6 en association avec un inhibiteur de l’aromatase; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 à 2.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Thérapies ciblées − Anti-HER (HER1, HER2, HER3, HER4)

Inhibiteur des tyrosines kinases associées au HER

Nératinib
(NERLYNXMC)

Extrait d’avis
(11 décembre 2019)

Avis de refus – Valeur thérapeutique

Ne pas ajouter une indication reconnue sur la liste des médicaments d’exception

Adjuvant

Indication demandée : Pour le traitement adjuvant prolongé des patients adultes atteints de cancer du sein de stade peu avancé, positif pour les récepteurs hormonaux et surexprimant le récepteur HER2, dans l’année suivant la fin d’un traitement adjuvant à base de trastuzumab.

Lapatinib
(TYKERBMC)

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(1er février 2012)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

1re intention

En association avec un inhibiteur de l’aromatase pour le traitement de première intention des femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein métastatique positif pour les récepteurs hormonaux et surexprimant le récepteur HER2 :

  • qui ne peuvent recevoir le trastuzumab en raison d’une fraction d’éjection du ventricule gauche inférieure ou égale à 55 % ou d’une intolérance sérieuse; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 à 2.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de la progression de la maladie.

2e intention

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(1er juin 2012)

Avis d'inscription aux listes des médicaments d'exception - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Pour le traitement du cancer du sein métastatique dont la tumeur surexprime le récepteur HER2, en association avec la capécitabine, chez les personnes présentant un cancer du sein ayant progressé après l’administration d’une taxane et d’une anthracycline, à moins d’une contre-indication à l’un de ces agents. De plus, la maladie doit être en progression malgré un traitement par le trastuzumab administré au stade métastatique, à moins d’une contre-indication. Le statut de performance selon l’ECOG doit être de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de la progression de la maladie.

Toutefois, le lapatinib demeure couvert par le régime général d’assurance médicaments pour les personnes assurées ayant utilisé ce médicament au cours des 3 mois précédant le 3 juin 2013, en autant que le médecin fournisse la preuve d’un effet bénéfique par l’absence de la progression de la maladie

Tucatinib
(TUKYSAMC)

Extrait d’avis
(8 octobre 2021)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

 

2e intention et plus

 

En association avec le trastuzumab et la capécitabine pour le traitement de deuxième intention ou plus des personnes atteintes d’un cancer du sein localement avancé non résécable ou métastatique, et surexprimant le récepteur HER2 : ayant reçu un traitement par le trastuzumab, le pertuzumab et le trastuzumab emtansine, pris séparément ou en association; et dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 à 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Conjugué anti-HER2

Trastuzumab emtansine
(KADCYLAMC)

Extrait d’avis
(5 février 2020)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Adjuvant

En monothérapie, pour le traitement adjuvant du cancer du sein précoce surexprimant le récepteur HER2, chez les personnes qui présentent une maladie résiduelle invasive après un traitement néoadjuvant incluant une taxane et du trastuzumab dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

Le trastuzumab emtansine doit être amorcé au cours des 12 semaines suivant la chirurgie.

La durée maximale de l’autorisation est de 14 cycles de traitement.

2e intention et plus

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(2 juin 2014)

 

Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

En monothérapie, pour le traitement du cancer du sein localement avancé inopérable ou métastatique surexprimant le récepteur HER2, chez les personnes :

  • qui ont déjà reçu un traitement avec le trastuzumab et une taxane, à moins d’une contre-indication ou d’une intolérance sérieuse; et
  • qui ont reçu au moins un traitement antérieur pour un cancer du sein métastatique ou qui ont présenté une récurrence durant le traitement adjuvant ou les 6 mois qui suivent l'arrêt de ce traitement; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que le trastuzumab emtansine n’est pas autorisé à la suite d’un échec à celui-ci s’il a été administré pour le traitement du cancer du sein.

Trastuzumab déruxtécan (ENHERTUMC)

Extrait d’avis

(1 février 2023)

Inscription - Avec conditions Inscrit aux listes des médicaments d’exception
2e intention et plus

En monothérapie, pour le traitement du cancer du sein localement avancé non résécable ou métastatique surexprimant le récepteur HER2, chez les personnes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1 et:

  • qui ont déjà reçu un traitement à base de trastuzumab et d’une taxane pour une maladie métastatique; ou 
  • qui ont reçu un traitement anti-HER2 comme traitement néoadjuvant ou adjuvant et qui ont présenté une récidive pendant le traitement ou dans les 6 mois suivant la fin de ce dernier. 

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois. Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

HER2 faible expression

Extrait d’avis

(30 août 2023)

Inscription - Avec conditions À venir

En monothérapie, pour le traitement du cancer du sein localement avancé non résécable ou métastatique surexprimant légèrement HER2, chez les personnes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1 et :

  • qui ont déjà reçu au moins une chimiothérapie pour une maladie métastatique ou qui ont présenté une récidive pendant une chimiothérapie adjuvante ou dans les 6 mois suivant la fin de ce traitement; et
  • qui ont reçu au moins une hormonothérapie, si atteintes d’un cancer à récepteurs hormonaux positifs (RH+), et ne sont plus considérées comme admissibles à ce type de traitement.

L’absence de surexpression du récepteur HER2 est définie par un score de 0 à l’immunohistochimie (IHC) ou un résultat négatif à l'hybridation in situ (ISH). La légère surexpression du récepteur HER2 est définie par un score de 1+ à l’IHC ou un score de 2+ à l’IHC avec un résultat négatif à l’ISH.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Anticops ciblant HER2 (anti-HER2)

Pertuzumab
(PERJETAMC)

Extrait d’avis

(28 décembre 2022)

Inscription - Avec conditions

Surseoir à la décision (2 février 2022)

 

Néoadjuvant

 

En association avec le trastuzumab et une taxane, pour le traitement néoadjuvant du cancer du sein précoce, localement avancé ou inflammatoire, surexprimant le HER2, chez les personnes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1 et :

  • présentant une tumeur d’un diamètre de plus de 2 centimètres; ou
  • présentant une atteinte ganglionnaire.

L'autorisation est donnée pour un maximum de 6 cycles en contexte néoadjuvant.

Pertuzumab / trastuzumab
(PERJETAMC / HERCEPTINMC)

Extrait d’avis
(8 novembre 2018)

 

Avis de refus – Valeur thérapeutique

Ne pas ajouter une indication reconnue sur la liste des médicaments d’exception

 

Adjuvant

 

Indication demandée : Traitement adjuvant du cancer du sein HER2+

1re intention

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(15 juillet 2015)

Avis d’inscription sur la liste Établissement – Médicament d’exception – avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

En association avec une taxane, pour le traitement de première intention du cancer du sein métastatique surexprimant le récepteur HER2, chez les personnes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Lors des demandes pour la poursuite de traitements, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie.

Pertuzumab / trastuzumab biosimilaires
(OGIVRIMC)(TRAZIMERAMC)(HERZUMAMC)(KANJINTIMC)

 

1re intention

 

OGIVRI: Extrait d’avis
(4 mai 2022)

TRAZIMERA : Extrait d’avis
(29 décembre 2021)

HERZUMA : Extrait d’avis
(4 février 2022

KANJINTI : Extrait d’avis
(2 juin 2021)

Inscription - Avec conditions Inscrit aux listes des médicaments d’exception

En association avec le pertuzumab et une taxane, pour le traitement de première intention du cancer du sein métastatique surexprimant le récepteur HER2, chez les personnes dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Trastuzumab
(HERCEPTINMC)

 

 

Adjuvant

 

 

Extrait d’avis
(5 juin 2019, modification de l’indication)
Extrait d’avis
(1er février 2006)

Médicaments d'exception – Ajout d'un critère d'utilisation

Inscrit aux listes des médicaments d’exception (pour les personnes ayant commencé le traitement avant le 19 août)

Pour le traitement adjuvant du cancer du sein invasif complètement réséqué, HER2 positif, chez les personnes :

  • avec une atteinte ganglionnaire ou sans atteinte ganglionnaire, mais avec une tumeur d’au moins 1 cm (stade ≥ T1c); et
  • qui ont une fraction d’éjection du ventricule gauche normale (FEVG ≥ 55 %).

Le trastuzumab peut être administré en concomitance ou à la suite d’une chimiothérapie adjuvante reconnue. La durée maximale de traitement est de 52 semaines

Métastatique

Non disponible

 

Inscrit aux listes des médicaments d’exception (pour les personnes ayant commencé le traitement avant le 19 août)

Pour le traitement du cancer du sein métastatique en présence d’un degré élevé de surexpression de la protéine HER2, en association à la chimiothérapie.

Trastuzumab biosimilaires
(OGIVRIMC)(TRAZIMERAMC)(HERZUMAMC)(KANJINTIMC)

OGIVRI : Extrait d’avis
(10 juillet 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

TRAZIMERA : Extrait d’avis
(16 octobre 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Néoadjuvant et Adjuvant

HERZUMA : Extrait d’avis
(6 novembre 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

KANJINTI : Extrait d’avis
(5 août 2020)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Pour le traitement du cancer du sein invasif précoce surexprimanat le récepteur HER2.

Les autorisations sont données pour un maximum de 17 cycles de traitement

Métastatique

OGIVRI : Extrait d’avis
(10 juillet 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

TRAZIMERA : Extrait d’avis
(16 octobre 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

HERZUMA : Extrait d’avis
(6 novembre 2019)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

KANJINTI : Extrait d’avis
5 août 2020)

Inscription - Avec conditions

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Pour le traitement du cancer du sein métastatique surexprimant le récepteur HER2. 

Trastuzumab sous-cutané
(HERCEPTIN SCMC)

Extrait d’avis

(13 février 2019)

Inscription - Avec conditions

Surseoir à la décision

(7 mars 2019)

Adjuvant

Pour le traitement adjuvant du cancer du sein invasif complètement réséqué, HER-2 positif, chez les personnes :

  • avec une atteinte ganglionnaire ou sans atteinte ganglionnaire, mais avec une tumeur d’au moins 1 cm (stade ≥ T1c);
    et
  • qui ont une fraction d’éjection du ventricule gauche normale (FEVG ≥ 55 %).

Le trastuzumab peut être administré en concomitance ou à la suite d’une chimiothérapie adjuvante reconnue.

La durée maximale de traitement est de 52 semaines

Métastatique

Extrait d’avis
(13 février 2019)

 

Avis de refus – Valeur thérapeutique

Ne pas inscrire sur la liste des médicaments d’exception

Indication demandée : Traitement du cancer du sein métastatique HER-2 positif.

 

Thérapie ciblée – Inhibiteurs des PARP

Olaparib
(LYNPARZAMC)
Extrait d’avis
(30 août 2023)
À venir

Adjuvant

1- Cancer RH+ HER2-:

En monothérapie ou en association avec une hormonothérapie, pour le traitement adjuvant du cancer du sein précoce, positif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas ou ne surexprimant que légèrement le récepteur HER2, chez les personnes porteuses d’une mutation germinale d’un gène BRCA :

  • dont le cancer a été complètement réséqué et n’est pas considéré comme étant résistant aux inhibiteurs de la PARP; et
  • qui ont terminé les traitements de radiothérapie, si prescrits, et au moins 6 cycles de chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante à base d’anthracycline ou de taxane depuis au moins 3 semaines; et
  • dont le risque de récidive est élevé. Le risque élevé est défini par l’absence de réponse pathologique complète et un score CPS-EG ≥ 3 à la suite de la chimiothérapie néoadjuvante ou par l’atteinte pathologique de ≥ 4 ganglions avant l’amorce de la chimiothérapie adjuvante; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

2-Cancer RH- HER2-:

En monothérapie, pour le traitement adjuvant du cancer du sein précoce, négatif pour les récepteurs hormonaux et ne surexprimant pas ou ne surexprimant que légèrement le récepteur HER2, chez les personnes porteuses d’une mutation germinale d’un gène BRCA :

  • dont le cancer a été complètement réséqué et n’est pas considéré comme étant résistant aux inhibiteurs de la PARP; et
  • qui ont terminé les traitements de radiothérapie, si prescrits, et au moins 6 cycles de chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante à base d’anthracycline ou de taxane depuis au moins 3 semaines; et
  • dont le risque de récidive est élevé. Le risque élevé est défini par l’absence de réponse pathologique complète à la suite de la chimiothérapie néoadjuvante ou par un stade pathologique ≥ pN1 ou ≥ pT2 avant l’amorce de la chimiothérapie adjuvante; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

L’absence de surexpression du récepteur HER2 est définie par un score de 0 à l’immunohistochimie (IHC) ou un résultat négatif à l'hybridation in situ (ISH). La légère surexpression du récepteur HER2 est définie par un score de 1+ à l’IHC ou un score de 2+ à l’IHC avec un résultat négatif à l’ISH.

L’olaparib doit être amorcé au cours des 12 semaines suivant la fin du dernier traitement parmi la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie. La durée maximale de l’autorisation est de 12 mois.

La durée maximale de l’autorisation est de 12 mois

 

 

Métastatique

 

 

Avis de conformité émis le 8 mai 2018

Non évalué par l’INESSS

Indication reconnue par Santé Canada

Indication reconnue : en monothérapie pour le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer du sein métastatique négatif pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain qui sont porteuses d’une mutation BRCA germinale délétère ou présumée délétère et qui ont déjà reçu une chimiothérapie comme traitement néoadjuvant ou adjuvant ou comme traitement de la maladie métastatique.

Les personnes atteintes d'une tumeur à récepteurs hormonaux positifs (RH+) ne peuvent recevoir ce traitement que si leur maladie a progressé après avoir suivi au moins un traitement endocrinien ou si le médecin traitant juge qu'un tel traitement est inapproprié pour leur maladie.

Talazoparib (TALZENNAMC)

Avis de conformité émis le 6 septembre 2019

Non évalué par l’INESSS

Indication reconnue par Santé Canada

 

Indication reconnue : en monothérapie pour le traitement des adultes atteints d'un cancer du sein localement avancé (cas ne se prêtant pas à la radiothérapie ni à la chirurgie curative) ou métastatique HER2- (absence de récepteurs 2 du facteur de croissance épidermique humain) avec mutation germinale délétère ou soupçonnée d'être délétère d'un gène de prédisposition au cancer du sein BRCA, qui ont déjà reçu une chimiothérapie néoadjuvante, adjuvante ou visant une atteinte métastatique, à moins d'avoir été jugés inadmissibles à de tels traitements.

Thérapie ciblée – Conjugué anti-TROP2 - drogue

Sacituzumab govitécan (TRODELVYMC)

Extrait d’avis
(4 mai 2022)

Inscription - Avec conditions Inscrit aux listes des médicaments d’exception

2e intention et plus

En monothérapie, pour le traitement du cancer du sein triple négatif localement avancé non résécable ou métastatique, chez les personnes:

  • qui ont déjà reçu 2 traitements systémiques ou plus, dont au moins 1 dans un contexte de maladie localement avancée non résécable ou métastatique; si l’un de ces traitements est une chimiothérapie administrée dans un contexte néoadjuvant ou adjuvant, la progression vers la maladie localement avancée non résécable ou métastatique devait survenir dans les 12 mois suivant la dernière dose de chimiothérapie; et
  • dont le cancer a progressé pendant ou après l’administration d’une chimiothérapie à base de taxane; et
  • dont le statut de performance selon l’ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Immunothérapie

Pembrolizumab (KEYTRUDAMC)

Extrait d’avis
(28 décembre 2022)
VT reconnue - Avis de refus d'inscription (ensemble des aspects prévus par la loi) Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Néoadjuvant / adjuvant

En association avec une chimiothérapie pour le traitement néoadjuvant du cancer du sein triple négatif (CSTN), puis en monothérapie pour le traitement adjuvant après la chirurgie, chez les personnes:

  • présentant une maladie de stade T1c/N1-2 ou T2-4/N0-2 selon les critères de l'American Joint Committee on Cancer; ET
  • n'ayant jamais reçu de thérapie systémique pour le traitement du CSTN; ET
  • dont le statut de performance selon l'ECOG est de 0 ou 1.

La chimiothérapie néoadjuvante doit inclure une anthracycline, une taxane ainsi qu'un sel de platine.

La durée maximale de l'autorisation en contexte néoadjuvant et adjuvant est de 9 cycles de traitement de 42 jours ou 17 cycles de traitement de 21 jours.

Métastatique

Extrait d’avis
(25 mai 2023)
Inscription - Avec conditions Inscrit aux listes des médicaments d’exception

En association avec la chimiothérapie, pour le traitement du cancer du sein triple négatif (CSTN) localement récidivant non résécable ou métastatique, chez les personnes :

  • n’ayant jamais reçu de chimiothérapie pour la maladie métastatique; ET
  • dont les tumeurs expriment le PD-L1 (score combiné positif ≥ 10); ET
  • dont le statut de performance selon l'ECOG est de 0 ou 1.

La durée maximale de chaque autorisation est de 4 mois.

Lors des demandes pour la poursuite du traitement, le médecin devra fournir la preuve d’un effet clinique bénéfique par l’absence de progression de la maladie selon les critères iRECIST, confirmée par imagerie.

La durée maximale totale du traitement par le pembrolizumab est de 24 mois ou 35 cycles de traitement de 21 jours ou 18 cycles de traitement de 42 jours, selon l’éventualité la plus tardive, en l’absence de progression de la maladie.

Il est à noter que le pembrolizumab n’est pas autorisé à la suite de l’échec d’un anticorps ciblant le PD-1 ou le PD-L1, si celui-ci a été administré pour le traitement néoadjuvant ou adjuvant du CSTN. Dans le cas présent, l’échec est défini par la progression de la maladie au cours du traitement néoadjuvant ou adjuvant ou dans les 6 mois suivant son arrêt.

Traitement des métastases osseuses – anticorps monoclonal (anti-RANKL)

Denosumab
(XGEVAMC)

Extrait d’avis
(8 août 2018)

Avis de modification d'une indication reconnue aux listes des médicaments d'exception

Inscrit aux listes des médicaments d’exception

Prévention des événements osseux chez les personnes atteintes d’un cancer du sein et présentant au moins une métastase osseuse, en cas d’intolérance au pamidronate ou à l’acide zolédronique.

BRCA: BReast CAncer genes (gènes du cancer du sein); CDK 4/6 : cyclin-dependent kinase 4 and 6; ECOG : Eastern Cooperative Oncology Group; HER2 : Human epidermal growth factor receptor-2; FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche; IANS : inhibiteur de l’aromatase non stéroïdien.

 

       

 Inscrits aux listes des médicaments pour cette indication au Québec

       

 Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, sursoir à la décision du ministre, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 En cours d'évaluation à l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Indication reconnue par Santé Canada, non évalué par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

       

 Valeur thérapeutique non reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec

2. Recommandations pour la pratique clinique
2.1 Dépistage

Dans le but de réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein, le Programme québécois de dépistage du cancer du sein invite les Québécoises âgées de 50 à 69 ans à passer une mammographie de dépistage du cancer du sein tous les ans. L’information sur la population cible ainsi que sur les bénéfices et risques du dépistage par mammographie se retrouve ici : Programme québécois de dépistage du cancer du sein

2.1.1 Tomosynthèse mammaire et dépistage du cancer du sein
  • L’utilisation de la tomosynthèse combinée à la mammographie n’est pas recommandée pour le dépistage du cancer du sein (détails).
2.1.2 Dépistage du cancer du sein en présence d'une densité mammographique élevée (BI-RADS D ou plus de 75 % parenchyme)

Septembre 2021

Densité mammographique et risque de cancer (détails)

  • La densité mammographique est associée à un risque accru de cancer du sein;
  • Le risque de cancer d’intervalle augmente avec la présence de tissu dense visible à la mammographie, en raison de l’effet masquant de la densité qui réduit la sensibilité de la mammographie;
  • L’ampleur du risque varie, entre autres, selon l’ajustement pour les facteurs de confusion, la définition employée pour référer aux seins denses et la composition du groupe de référence dans les différentes études. Pour cette raison, l’ampleur du risque (celui de développer un cancer et celui qu’un cancer échappe au dépistage) est incertaine.

Fréquence de la mammographie de dépistage chez les femmes aux seins extrêmement denses (détails)

  • Les données concernant la performance de divers intervalles de dépistage par mammographie numérique chez les femmes aux seins extrêmement denses sont insuffisantes;
  • La sensibilité réduite de la mammographie dans cette population suggère que le recours à des examens complémentaires plus sensibles pourrait s’avérer plus efficace comme stratégie de dépistage que de modifier la fréquence de la mammographie.

Examens complémentaires à la suite d’un résultat négatif à la mammographie de dépistage chez les femmes aux seins extrêmement denses (détails)

  • Aucune étude n’a examiné l’efficacité de l’échographie spécifiquement chez les femmes aux seins extrêmement denses et présentant un résultat négatif à la mammographie de dépistage. Par conséquent, l’efficacité de l’échographie mammaire dans la population ciblée n’est pas connue;
  • Les données probantes disponibles concernant l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) chez les femmes aux seins extrêmement denses qui présentent un résultat négatif à la mammographie de dépistage sont limitées;
  • En comparaison avec la mammographie numérique, la tomosynthèse en mode combiné (3D + 2D) n’apporterait aucune amélioration du taux de détection des cancers et du taux de rappel chez les femmes aux seins extrêmement denses;
  • Plusieurs études évaluant différentes approches de dépistage chez les femmes aux seins denses sont présentement en cours.

Mise en garde

Il est important de préciser que, malgré la sensibilité réduite de la mammographie chez les femmes aux seins extrêmement denses, cette méthode demeure la référence pour le dépistage du cancer du sein. Comme toutes les femmes, celles aux seins extrêmement denses devraient participer au programme de dépistage et rester attentives aux changements observés. Les femmes qui présentent des symptômes doivent consulter un médecin, même si le résultat de la dernière mammographie de dépistage était normal (Programme québécois de dépistage du cancer du sein).

 

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Densité mammaire et dépistage du cancer du sein, INESSS 2021.

2.2 Pathologie

2.2.1 Éléments requis dans le rapport de pathologie (à venir)

2.2.2 Évaluation des récepteurs hormonaux

2.2.3 Évaluation du statut HER2 (à venir)

2.2.4 Évaluation de l’indice Ki67

2.2.5 Tumeur triple négative

2.2.1 Éléments requis dans le rapport de pathologie

 À venir

2.2.2 Évaluation des récepteurs hormonaux
  • L’évaluation du statut des récepteurs hormonaux (RH) est recommandée pour tous les carcinomes infiltrants et les CCIS (détails : CCIS).
  • La pièce biopsique est généralement utilisée pour l'analyse immunohistochimique initiale du statut des RH (détails).
  • Les résultats d'immunohistochimie (IHC) pour les récepteurs œstrogéniques (RO) et progestatifs (RP) sont rapportés en termes de pourcentage de cellules tumorales marquées et d'intensité de la coloration. L'utilisation du H score, Allred score ou Quick score est facultative.
  • L’interprétation des résultats d'IHC pour les RO et RP est faite selon les critères rapportés dans le tableau ci-dessous.

Interprétation des résultats d'IHC pour les récepteurs hormonaux (RO et RP)

Résultat IHC

Critères (ASCO / CAP, 2010  [1])

Notes

Positif

Marquage nucléaire (peu importe l'intensité) dans ≥ 1 % des cellules tumorales

En l'absence de marquage des cellules myoépithéliales et stromales (CTLR intrinsèque négatif)

Négatif

Aucun marquage ou marquage nucléaire (peu importe l'intensité) dans < 1 % des cellules tumorales

En présence de marquage nucléaire des cellules luminales normales (CTRL intrinsèque positif)

ASCO : American Society of Clinical Oncology; CAP : College of American Pathologists; CTRL : contrôle; RO : récepteurs œstrogéniques; RP : récepteurs progestatifs; IHC : immunohistochimie.

Références
1.

Hammond ME, Hayes DF, Dowsett M, Allred DC, Hagerty KL, Badve S, Fitzgibbons PL, Francis G, Goldstein NS, Hayes M, Hicks DG, Lester S, Love R, Mangu PB, McShane L, Miller K, Osborne CK, Paik S, Perlmutter J, Rhodes A, Sasano H, Schwartz JN, Sweep FC, Taube S, Torlakovic EE, Valenstein P, Viale G, Visscher D, Wheeler T, Williams RB, Wittliff JL, Wolff AC. American Society of Clinical Oncology/College Of American Pathologists guideline recommendations for immunohistochemical testing of estrogen and progesterone receptors in breast cancer. J Clin Oncol 2010;28(16):2784-2795.

2.2.3 Évaluation du statut HER2

À venir

2.2.4 Évaluation de l’indice Ki67
  • Il n’est présentement pas justifié d’exiger l’inscription systématique de l’indice Ki67 dans les rapports des biopsies au trocart ou des spécimens chirurgicaux comme mesure indirecte de l’activité proliférative. La standardisation complète de ce test reste à venir (détails).
2.2.5 Tumeur triple négative
  • Une tumeur triple négative ne possède pas forcément un profil basal-like (détails).
  • Par définition, une tumeur faiblement RH+ (1-10 %) et HER2- ne doit pas être considérée comme triple négative (détails).
  • L’option d’une hormonothérapie adjuvante et d’une consultation en génétique devrait être présentée à la patiente dont la tumeur est faiblement RH+ (1-10 %) et HER2- (détails : hormonothérapie; détails : consultation génétique).
2.3 Évaluation
Imagerie préopératoire
2.3.1 Système de classification
  • La stadification doit être faite selon la classification TNM version 8.
2.3.2 Évaluation mammaire
  • La mammographie bilatérale est recommandée pour l’évaluation initiale du cancer du sein.
  • En présence d’un cancer infiltrant, l’échographie mammaire complète du sein ipsilatéral devrait toujours être effectuée.
  • L’échographie du sein controlatéral lors du bilan initial de la maladie n’est pas recommandée. Les cancers bilatéraux synchrones sont rares et l'avantage clinique d’en faire la recherche d’emblée par échographie n’est pas démontré (détails).
2.3.3 IRM préopératoire

L’IRM mammaire est recommandée :

  • lorsque se présente une adénopathie axillaire d’origine mammaire présumée sans tumeur primitive repérable à l’examen clinique et à l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie mammaire) (détails).
  • chez les femmes à haut risque de cancer du sein qui optent pour une mastectomie prophylactique (détails).

Toutefois, il n’est pas nécessaire de répéter une IRM réalisée dans les six mois précédant la mastectomie prophylactique lorsque celle-ci s’est révélée négative (BI-RADS 1 ou 2).


L’IRM mammaire préopératoire peut être envisagée1 :

  • dans les cas de maladie de Paget du mamelon pour lesquels une lésion tumorale associée n’a pu être repérée ni à l’examen clinique, ni à l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie mammaire) lorsqu’une chirurgie conservatrice du sein est souhaitée (détails).
  • pour des patientes atteintes d’un cancer du sein chez qui il existe une discordance entre l’imagerie et l’examen clinique (détails).
  • pour préciser l’étendue d’un cancer du sein lorsque l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie mammaire) détecte une atteinte multifocale et qu’une chirurgie conservatrice du sein est souhaitée (détails).
  • dans les cas de carcinome lobulaire infiltrant lorsqu’une chirurgie conservatrice du sein est considérée (détails).
  • lorsqu’un envahissement du muscle grand pectoral ou de la paroi thoracique est suspecté à l’imagerie ou à l’examen clinique (détails).
  • pour planifier le type de chirurgie chez les patientes qui ont obtenu des marges chirurgicales positives multifocales à la suite d’une tumorectomie (détails).
  • pour la sélection des patientes admissibles à une chirurgie conservatrice du sein après une chimiothérapie néoadjuvante – mais l’usage systématique n’est pas indiqué dans ces cas (détails).


Il n’y a pas de preuves scientifiques suffisantes ni de consensus permettant de recommander l’IRM mammaire préopératoire sur la seule base :

1. Le besoin de réaliser une IRM devrait être discuté en comité du diagnostic et du traitement du cancer.

2.3.4 Évaluation axillaire
  • L’examen de l’aisselle par échographie est recommandé dans les situations suivantes (détails) :
    • lorsqu’un traitement systémique néoadjuvant est envisagé;
    • en présence d’une maladie de stade cT3-4;
    • en présence d’une atteinte axillaire suspecte palpable.
  • Pour les patientes atteintes d’un cancer du sein infiltrant de stade clinique T1-2, l’évaluation de l’aisselle par échographie axillaire d’emblée n’est pas nécessaire, mais représente une option (détails). Les options de faire ou non une échographie axillaire d’emblée sont liées à des avantages et des désavantages, notamment ceux présentés dans le tableau suivant :

Option

Avantages

Désavantages

Pas d’échographie axillaire d’emblée

-Si la patiente ne présente pas d’atteinte axillaire palpable, elle demeure admissible, sans ambigüité, à l’omission du curage axillaire, dépendamment de la charge tumorale observée dans les ganglions sentinelles.

-Si le chirurgien considère que le statut axillaire par échographie +/- biopsie pourrait l’aider à prendre une décision concernant le plan de traitement (p. ex. concernant l’utilisation d’une thérapie néoadjuvante), des visites supplémentaires en radiologie et chez le chirurgien seront nécessaires. Le délai avant le traitement pourrait être augmenté.

Échographie axillaire d’emblée +/- biopsie (voir remarque 1 ci-dessous)

-Permet au chirurgien, dès la première visite, de pouvoir considérer le statut axillaire pour la prise de décision d’utiliser ou non une thérapie néoadjuvante.

-Si une atteinte axillaire est découverte par échographie et confirmée par biopsie, le chirurgien fait face au dilemme de prendre en charge la patiente selon les études Z0011, IBCSG 23-01 ou AMAROS ou de procéder directement au curage axillaire (voir remarque 2). La conduite à adopter ne fait pas consensus.

Remarques :
1. Chez les patientes présentant une lésion au sein de grade BI-RADS 5 ou un cancer du sein confirmé, si une lésion axillaire suspecte est observée à l’aisselle par échographie, une biopsie devrait être effectuée.
2. Certains chirurgiens considèrent que les patientes qui ont une atteinte axillaire détectée pas échographie et confirmée par biopsie, mais non palpable, ne sont plus admissibles à une prise en charge selon les études Z0011, IBCSG 23-01 ou AMAROS. D’autres pensent que pour être admissible à une prise en charge selon ces études, il faut s’en tenir strictement aux critères d’admissibilité, dont celui de n’avoir aucune atteinte axillaire palpable. L’étude récente de Morrow et coll. (2017) appuie cette dernière option [1]. L’omission du curage axillaire pourrait aussi être considérée chez certaines patientes sélectionnées si le ganglion contenant des métastases est marqué avec un repère métallique (clip) et que les ganglions sentinelles et le ganglion marqué sont réséqués (confirmation radiographique; total des ganglions atteints ≤ 2). Toutefois, aucune donnée de survie ou de contrôle de la maladie n’est disponible à ce jour pour appuyer cette option. Une thérapie systémique néoadjuvante pourrait aussi être envisagée dans cette situation (détails).

Références
1.

Morrow M, Van Zee KJ, Patil S, Petruolo O, Mamtani A, Barrio AV, et al. Axillary Dissection and Nodal Irradiation Can Be Avoided for Most Node-positive Z0011-eligible Breast Cancers: A Prospective Validation Study of 793 Patients. Ann Surg. 2017;266(3):457-62.

2.3.5 Recherche de métastases à distance lors du bilan initial

Les recommandations suivantes concernent uniquement l’évaluation initiale des patientes atteintes d’un cancer du sein qui ne présentent aucun signe ni symptôme évoquant la présence de métastases à distance.

  • Stade I :
    • La recherche de métastases à distance n’est pas recommandée (détails).
  • Stade II :
    • La recherche de métastases à distance n’est généralement pas recommandée. Toutefois, elle peut être considérée, selon le jugement clinique, chez certains sous-groupes de patientes qui présentent un seul ou une combinaison de facteurs de mauvais pronostic (p. ex. stade clinique N+, grade élevé, histologie triple négative, âge < 40 ans; détails).
  • Stade III :
    • La recherche de métastases à distance devrait être entreprise chez toutes les patientes atteintes d’une maladie de ce stade (détails).
  • Méthodes de recherche de métastases à distance :
    • Les options recommandées pour la recherche de métastases à distance sont les suivantes (seulement l’une de ces options devrait être utilisée; détails) :
      • TDM thoraco-abdomino-pelvienne et scintigraphie osseuse;
      • radiographie thoracique, échographie abdomino-pelvienne et scintigraphie osseuse;
    • L’utilisation de la TEP-TDM pour la recherche de métastases n’est pas recommandée. La preuve suggérant son avantage diagnostique par rapport à la TDM seule repose actuellement sur un petit nombre de patientes et est donc incertaine. De plus, dans un contexte où l’accès à la TEP-TDM est limité, la démonstration de son avantage clinique par rapport aux tests d’imagerie conventionnels serait souhaitée avant de considérer cette méthode comme une option (détails).
  • Les résultats de dosage des marqueurs tumoraux sériques CA 15-3 et CEA ne sont pas susceptibles de changer la conduite du clinicien en matière de traitement; leur utilisation n’est donc pas utile lors du bilan initial de la maladie (détails).
2.3.6 Corrélation radio-pathologique
  • Le radiologiste devrait faire la corrélation radio-pathologique à la suite d’une biopsie percutanée en présence d’une anomalie observée à la mammographie et consigner son évaluation au dossier médical. En présence d’une discordance, un protocole uniformisé de prise en charge devrait être suivi afin de poursuivre l’investigation par des analyses et des tests supplémentaires.
Évaluation génétique
2.3.7 Dépistage des mutations germinales

Déficience en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) et risque de toxicités sévères des traitements à base de fluoropyrimidines
Mutations germinales des gènes BRCA1/2 chez les patientes atteintes du cancer du sein (à venir)

Déficience en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) et risque de toxicités sévères des traitements à base de fluoropyrimidines

  • Le clinicien doit informer le patient des risques associés à la déficience en DPD, des moyens actuels dont on dispose pour la déceler et des conséquences d’un résultat positif ou négatif au génotypage d’allèles DPYD.
  • Le génotypage prospectif des allèles DPYD sélectionnés devrait être intégré dans la planification des traitements à base de fluoropyrimidines.
  • La détection des variantes DPYD c.1679T>G, c.2846A>T et c.1129-5923C>G devrait être ajoutée au test de génotypage existant (c.1905+1G>A; DPYD*2A) (détails).
  • Selon le génotype DPYD identifié, les ajustements posologiques suivants sont suggérés (détails).

Précisions accompagnant les recommandations :

  • Un délai maximal de dix jours ouvrables pour l’accès aux résultats de l’analyse doit être respecté en lien avec la cible ministérielle, pour tous les établissements du Québec qui font la demande de ce test, afin de ne pas retarder le début des traitements.
  • Lors des cycles subséquents, la dose initiale recommandée doit être réajustée en fonction de la tolérance de chaque patient afin d’éviter que le traitement soit administré à une dose non optimale.
  • Un résultat négatif au génotypage d’allèles DPYD spécifiques (même combinés) ne peut garantir l’absence d’altération de l’activité DPD ou de toxicités sévères suivant un traitement à base de fluoropyrimidines. La vigilance doit être maintenue lors d’une première exposition aux fluoropyrimidines.
  • Étant donné que les variations génétiques ciblées par le présent test sont de nature germinale, il est inutile de répéter l’analyse pour un même patient lorsque le résultat est sans ambiguïté.

Mutations germinales des gènes BRCA1/2 chez les patientes atteintes du cancer du sein

À venir

2.3.8 Évaluation du risque génétique et familial

Risque du cancer du sein controlatéral et mutations rares (autres que celles localisées sur les gènes BRCA1/2)
Les recommandations en lien avec le risque du cancer du sein controlatéral et la présence de mutations rares sont présentées à la section Mastectomie prophylactique chez les patientes avec un mutation génétique.

2.4 Traitement systémique néoadjuvant
2.4.1 Considérations générales

Indications d'une thérapie systémique néoadjuvante

  • Les patientes atteintes d’un cancer du sein infiltrant de stade peu avancé opérable, et pour lesquelles une thérapie systémique est indiquée, peuvent être candidates à recevoir un traitement systémique néoadjuvant (chimiothérapie ou hormonothérapie) dans l’une des situations cliniques suivantes : 
    • Une tumeur dont la résécabilité est limite ou douteuse (détails); 
    • La possibilité de transformer une mastectomie en chirurgie conservatrice du sein (détails);
    • La possibilité de réduire ou d’éviter une dissection axillaire;
    • Un sous-type du cancer caractérisé par une prolifération rapide et associé à une plus forte probabilité de réponse à une thérapie systémique (p. ex. triple négatif ou HER2+). Dans ce cas, la chimiothérapie néoadjuvante est l’option à privilégier (détails); 
    • Si le type de traitement systémique choisi (p. ex. le protocole de chimiothérapie) ne devait pas être modifié par l’information obtenue après une chirurgie primaire.  
  • Il n’est pas nécessaire qu'une anomalie décelée à l'examen clinique soit palpable pour envisager une thérapie systémique néoadjuvante. Toutefois, il faut être en mesure de suivre cliniquement ou radiologiquement cette anomalie afin d'évaluer la réponse au traitement (p. ex. si la tumeur progresse en cours de traitement) (détails). 
  • Une sélection appropriée des patientes après concertation pluridisciplinaire est importante.

Prise en charge et traitement de l’extravasation des agents antinéoplasiques

  • L'extravasation est une complication potentiellement grave pouvant survenir au cours de l'adminitration d'un agent antinéoplasique. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant les mesures contribuant 1) à prévenir et à minimiser les conséquences de l’extravasation, 2) à faciliter la détection de cette dernière par les patients et les professionnels de la santé et 3) à traiter efficacement ces effets de manière à en minimiser les conséquences (détails).

Prévention et traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie ou la radiothérapie

  • Les agents antinéoplasiques et la radiothérapie utilisés pour le traitement du cancer peuvent causer des nausées et des vomissements. Ces effets indésirables influent sur leur qualité de vie des patients et peuvent mener à la réduction ou même à l’arrêt des traitements. La maîtrise de ces effets indésirables représente une partie importante du succès des traitements dans la lutte contre le cancer. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant la prophylaxie antiémétique en fonction du potentiel émétisant de la chimiothérapie et de la radiothérapie (détails).
2.4.2 Hormonothérapie néoadjuvante

Indications d’une hormonothérapie néoadjuvante

  • La chirurgie est le traitement initial préconisé pour le traitement d’un cancer du sein infiltrant de stade peu avancé opérable de sous-type RH+/HER2- et de grade 1 ou 2 (apparenté au sous-type luminal A : récepteurs de l’œstrogne et de la progestérone fortement élevés, faible prolifération et statut HER2 négatif).
  • Les patientes qui désirent une chirurgie conservatrice du sein alors qu’une mastectomie totale s’impose pourraient envisager l’hormonothérapie néoadjuvante plutôt que la chimiothérapie néoadjuvante si les conditions suivantes sont respectées (détails) :  
    • Le carcinome est à faible risque et résécable et;
    • La patiente est ménopausée et;
    • La chimiothérapie n’est pas indiquée après la chirurgie, ou la patiente présente une contre-indication à la chimiothérapie.
  • Faute de données probantes, les femmes non ménopausées ne sont pas candidates à l’hormonothérapie néoadjuvante en dehors d’études cliniques. Par contre, chez certaines patientes soigneusement sélectionnées, l’hormonothérapie néoadjuvante administrée en concomitance avec la suppression de la fonction ovarienne (agoniste LHRH) peut être considérée (détails).

Traitements et durée de l’hormonothérapie néoadjuvante

  • Les inhibiteurs de l’aromatase1 (létrozole, anastrozole ou exémestane) devraient être privilégiés par rapport au tamoxifène chez les femmes ménopausées comme traitement néoadjuvant (détails).
  • L’efficacité des différents inhibiteurs de l’aromatase est similaire en termes de réponse clinique, radiologique et de chirurgie conservatrice du sein (détails).
  • L’hormonothérapie néoadjuvante est généralement administrée pendant une période allant de 4 à 8 mois ou jusqu’à l’obtention d’une réponse optimale (détails).
  • En l’absence d’une réponse au traitement ou en présence d’une progression de la maladie, le traitement néoadjuvant doit être interrompu ou modifié, et la chirurgie envisagée si la patiente y est candidate.
  • Chez certaines patientes intolérantes aux inhibiteurs de l’aromatase ou en présence d’une contre-indication, l’administration du tamoxifène doit être considérée.

1. Les traitements et examens associés au maintien de l’intégrité osseuse devraient être considérés dès l’initiation de l’utilisation d’un inhibiteur de l’aromatase. (Voir Hormonothérapie adjuvante; Utilisation du bisphosphonate et du dénosumab chez les patientes qui reçoivent un inhibiteur de l'aromatase (IA))

2.4.3 Chimiothérapie néoadjuvante

Indications d'une chimiothérapie néoadjuvante (détails)

Juillet 2020

  • Une chimiothérapie néoadjuvante doit être envisagée en présence d’une tumeur à risque élevé comme :
    • Un cancer localement avancé résécable ou potentiellement résécable;
    • Une tumeur dont le statut est triple négatif (détails);
    • Une tumeur dont le statut est HER2+ (détails).
  • Une chimiothérapie néoadjuvante peut être envisagée pour le traitement d’un cancer du sein infiltrant de stade peu avancé opérable RH+/HER2- si une chimiothérapie est indiquée (généralement de sous-type luminal B) et dans l’une des situations cliniques suivantes : 
    • Une tumeur dont la résécabilité est limite ou douteuse (détails);
    • La possibilité de transformer une mastectomie en chirurgie conservatrice du sein (détails);
    • La possibilité de réduire ou d’éviter une dissection axillaire.
  • Une chimiothérapie néoadjuvante n’est généralement pas indiquée pour le traitement d’un cancer du sein infiltrant de stade peu avancé opérable présentant l’un ou l’autre des critères individuels suivants : 
    • Une tumeur dont le statut est RH+/HER2- de grade 1 ou 2 (apparenté au sous-type luminal A : RO fortement élevés, faible prolifération et HER2-) (détails); 
    • Un carcinome lobulaire classique infiltrant (détails);
    • Un carcinome tubulaire ou mucineux (détails).

La chimiothérapie néoadjuvante n'est pas contre-indiquée, mais son emploi n'est pas justifié par ces seuls critères. Certains facteurs pronostiques additionnels (caractéristiques cliniques, étendue et biologie de la tumeur) pourraient tout de même favoriser une telle approche chez ces patientes. De plus, dans ces situations cliniques, certaines patientes pourraient être candidates à l'hormonothérapie néoadjuvante.

  • Les caractéristiques cliniques, l’étendue et la biologie de la tumeur ont préséance sur l’âge pour déterminer si une patiente âgée de < 50 ans est candidate à une chimiothérapie néoadjuvante (détails).

Protocoles de chimiothérapie néoadjuvante

octobre 2021

  • Lorsqu’une chimiothérapie néoadjuvante est indiquée pour le traitement du cancer du sein infiltrant, un protocole à base d’anthracycline et de taxane administrées séquentiellement est recommandé pour la plupart des patientes ne présentant pas de contre-indication à un tel traitement (détails).
  • En contexte néoadjuvant, les chimiothérapies moins intensives sans anthracycline (TC), sans taxane (AC), ou sans anthracycline ni taxane (CMF), rarement employées, demeurent des options pour les patientes présentant des contre-indications aux anthracyclines ou aux taxanes (âge, statut de performance, comorbidité ou autres antécédents médicaux) et pour lesquelles un traitement néoadjuvant est tout de même indiqué (détails).
  • Il est recommandé d’administrer tous les cycles du traitement de chimiothérapie avant la chirurgie afin d’optimiser la probabilité d’atteindre une réponse pathologique complète.
  • La décision quant au choix du protocole approprié doit faire l’objet d’une discussion entre le médecin et la patiente.

Particularités de traitement pour un cancer RH+ HER2-:

  • La chimiothérapie anthracycline-taxane dose-dense (AC q2s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) devrait être envisagée lorsqu’une chimiothérapie plus intensive est jugée pertinente (p. ex. pour une tumeur à haut risque de récidive) et que la patiente est apte à tolérer une intensification du traitement (âge, statut de performance, comorbidité ou autres antécédents médicaux). L’administration concurrente de G-CSF en prophylaxie primaire est requise pendant le schéma dose-dense AC pour pallier la toxicité hématologique associée à cette chimiothérapie (détails).

  • Pour les patientes qui ne sont pas candidates à une intensification du traitement, le protocole AC q3s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles est généralement utilisé (détails).

  • En présence d’une tumeur RH+ HER2- à faible risque de récidive (apparentée au sous-type luminal A), l’hormonothérapie est une option disponible pour certaines patientes ménopausées sélectionnées (Indications d’une hormonothérapie néoadjuvante).

Particularités de traitement pour un cancer HER2+ :

  • Les principales options de traitement sont (détails:
    • une chimiothérapie anthracycline-taxane administrée séquentiellement (AC q3s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) en combinaison avec le trastuzumab pour la portion taxane du protocole (détails);
    • l’administration concomitante du docétaxel, du carboplatine et du trastuzumab (TCarboH x 6 cycles) (détails).
  • L’ajout du pertuzumab au trastuzumab et à la portion taxane du traitement est recommandé chez les patientes présentant une tumeur > 3 cm ou avec une atteinte ganglionnaire (valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments). Son administration est possible, mais rarement employée en présence d’une tumeur mesurant entre 2 et 3 cm sans atteinte ganglionnaire (détails).
  • L’administration concomitante du trastuzumab (+/- pertuzumab) et d’une anthracycline n’est pas recommandée (associée à un risque de cardiotoxicité significatif).
  • Très peu d’études ont évalué l’efficacité d’un régime dose-dense (AC q2s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) en présence du trastuzumab. L’efficacité de cette combinaison comparativement à un régime administré de façon standard (AC q3s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) demeure empreinte d’incertitude.

Particularités de traitement pour un cancer triple négatif  (mise à jour en cours):

  • Une chimiothérapie dose-dense (AC q2s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) doit être envisagée en présence d’un cancer du sein triple négatif à haut risque de récidive pour les patientes aptes à tolérer une telle intensification de traitement (âge, statut de performance, comorbidité ou autres antécédents médicaux). L’administration concurrente de G-CSF en prophylaxie primaire est requise pendant le schéma dose-dense pour pallier la toxicité hématologique associée à cette chimiothérapie (détails).

  • Les données sont insuffisantes pour recommander l’addition d’un sel de platine à une chimiothérapie néoadjuvante usuelle, que ce soit chez l’ensemble des patientes atteintes d’un cancer triple négatif ou chez celles porteuses d’une mutation BRCA1/2, car l’efficacité de cette approche au regard du résultat clinique à long terme n’est pas établie (détails).

  • L’ajout d’un sel de platine à la chimiothérapie usuelle peut être considéré chez certaines patientes jugées aptes à tolérer la toxicité additionnelle du traitement, par exemple si celles-ci sont jeunes et que leur maladie TN est associée à d’autres caractéristiques clinicopathologiques qui augmentent le risque de récidive et de décès, ou dans le but de maximiser les chances de cytoréduction si une chirurgie mammaire conservatrice est souhaitée. Cette décision doit faire l’objet d’une discussion éclairée entre le médecin et la patiente, notamment en raison du risque accru d’ajustement ou d’interruption du traitement associé à la prise de carboplatine (détails : innocuité).

Veille scientifique

Une étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 2 :1) a évalué l’efficacité et l’innocuité du pembrolizumab (combiné à une chimiothérapie en néoadjuvant et en monothérapie en adjuvant) pour les patientes atteintes d’un cancer du sein de stade II ou III triple négatif (n = 1 174). Une réponse pathologique complète (paramètre d’évaluation principal) a été atteinte par une proportion significativement plus élevée de patientes recevant le pembrolizumab et une chimiothérapie comparativement à une chimiothérapie seule (64,8 % contre 51,2 %, p < 0,001). Au suivi médian de 15,5 mois, respectivement 7,4 % et 11,8 % des patientes avaient eu une progression de la maladie empêchant la chirurgie, une récidive locale ou à distance, une seconde tumeur au foyer primaire ou étaient décédées (HR = 0,63 [IC 95 % 0,43 – 0,93], p = nd). L’efficacité du pembrolizumab a été indépendante de la présence ou non de PD-L1. Les effets secondaires de grade 3 ou plus ont affecté 78,0 % des patientes du groupe pembrolizumab/chimiothérapie contre 73,0 % du groupe placébo/chimiothérapie. Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec.

 
2.4.4 Traitement de la maladie HER2+
  • Lorsqu’une chimiothérapie néoadjuvante est indiquée pour le traitement d’un cancer du sein infiltrant, les principales options de traitement sont (détails) :
    • une chimiothérapie anthracycline-taxane administrée séquentiellement (AC q3s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) en combinaison avec le trastuzumab pour la portion taxane du protocole (détails);
    • l’administration concomitante du docétaxel, du carboplatine et du trastuzumab (TCarboH x 6 cycles) (détails).
  • L’ajout du pertuzumab au trastuzumab et à la portion taxane du traitement est recommandé chez les patientes présentant une tumeur > 3 cm ou avec une atteinte ganglionnaire (valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments). Son administration est possible, mais rarement employée en présence d’une tumeur mesurant entre 2 et 3 cm sans atteinte ganglionnaire (détails).
  • L’administration concomitante du trastuzumab (± pertuzumab) et d’une anthracycline n’est pas recommandée (associée à un risque de cardiotoxicité significatif).
  • Très peu d’études ont évalué l’efficacité d’un régime dose-dense (AC q2s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) en présence du trastuzumab. L’efficacité de cette combinaison comparativement à un régime administré de façon standard (AC q3s x 4 cycles – P q1s x 12 cycles) demeure empreinte d’incertitude.

 

2.4.5 Réponse à la thérapie néoadjuvante
  • Une réponse pathologique complète à la suite d’une thérapie systémique néoadjuvante est définie comme l’éradication du cancer infiltrant dans le sein et les ganglions, sans égard à la présence d’une maladie canalaire in situ résiduelle (ypT0/is ypN0).
    • L’obtention d’une réponse pathologique complète après la chimiothérapie néoadjuvante est un facteur pronostique du contrôle tumoral et de la survie globale (détails).
  • Des repères métalliques (clips) radio-opaques doivent être installés avant de commencer la thérapie systémique néoadjuvante afin de retrouver le site initial de la tumeur primaire en cas de réponse pathologique complète. L’emploi d’un repère externe est également conseillé.
  • L’utilisation d’un système de classification pour évaluer la réponse à un traitement néoadjuvant sur la pièce opératoire est facultative. Dans le cadre d’études cliniques, le BIG-NABCG et l’ESMO recommandent l’emploi du système RCB (residual cancer burden) (détails).
2.5 Chirurgie
2.5.1 Repérage peropératoire

 Utilisation de la bille radioactive pour la localisation préopératoire de tumeurs mammaires non palpables

  • La localisation à la bille radioactive est équivalente, sur le plan de l’efficacité, à la localisation au harpon (détails).
  • L’implantation de cette technologie de localisation, de par sa nature radioactive, nécessite l’application de procédures réglementaires contrôlées impliquant la collaboration de plusieurs départements (chirurgie, radiologie, pathologie et médecine nucléaire) en vue de permettre son utilisation sécuritaire (détails).
2.5.2 Repères métalliques

 À venir

2.5.3 Chirurgie du primaire, révision chirurgicale et largeur des marges
  • La chirurgie conservatrice (tumorectomie, mastectomie partielle et segmentectomie) est l'approche usuelle favorisée, suivie d'une radiothérapie du sein.
     
  • En présence d'un cancer multicentrique, la mastectomie totale est habituellement recommandée.
     
  • En présence d'un cancer situé au centre près de l'aréole, une mastectomie centrale est habituellement effectuée.
     
  • L’examen extemporané des marges n’est pas recommandé.
  • En présence d’un carcinome canalaire in situ (CCIS) :
    • la largeur optimale de la marge négative pour une chirurgie conservatrice du sein suivie d’une irradiation complète du sein est de 2 mm (détails);
    • la largeur optimale de la marge négative pour une chirurgie conservatrice du sein sans irradiation devrait être d’au moins 2 mm (détails);
    • une révision chirurgicale est nécessaire en présence d’un CCIS à la marge. Dans le cas d’une marge négative inférieure à 2 mm, la décision de procéder à une révision chirurgicale devrait se faire sur une base sélective en considérant le risque de récidive ipsilatérale, l’impact cosmétique d’une révision et l’espérance de vie globale de la patiente (détails).
  • En présence d’un carcinome lobulaire in situ (CLIS) :
    • la largeur de la marge négative n’a pas d’importance;
    • une révision chirurgicale n’est pas nécessaire en présence d’un CLIS à la marge.
  • En présence d’un CLIS pléomorphique :
    • la largeur acceptable de la marge négative pour une chirurgie conservatrice du sein correspond à celle du CCIS, soit 2 mm (détails);
    • une révision chirurgicale pourrait être nécessaire en présence d’un CLIS pléomorphique à la marge (détails).
  • En présence d’un carcinome (canalaire ou lobulaire) infiltrant :
    • la marge négative acceptable correspond à l’absence d’encre sur la tumeur;
    • une révision chirurgicale est nécessaire en présence d’un carcinome (canalaire ou lobulaire) infiltrant à la marge.
       
  • Dans le cas où la marge postérieure est microscopiquement positive et que le fascia a été excisé, une révision chirurgicale ne serait pas nécessaire. Selon le panel d’experts de St-Paul-de-Vence, une marge postérieure ne devrait pas être considérée lorsque le fascia a été excisé.
     
  • En général, il est acceptable de pratiquer deux révisions de marge avant de procéder à une mastectomie totale. Toutefois, il faut également tenir compte de la grosseur du sein, de la taille de la lésion et des préférences de la patiente.
     
  •  Il importe de faire la différence entre une tumeur in situ seule et une composante in situ accompagnant une tumeur inviltrante. En présence d’une tumeur infiltrante accompagnée d’une composante in situ, la largeur des marges par rapport à ce composant doit être bien décrite.
2.5.4 Prise en charge de l’aisselle

Dans un contexte où la chirurgie est le premier traitement :

  • L’exérèse du ganglion sentinelle est considérée comme l’approche chirurgicale axillaire standard pour les cas de cancer du sein de stades cliniques T1-3N0 (détails).
  • En l’absence de métastases à l’examen du ganglion sentinelle, l’omission du curage axillaire est recommandée. (détails)
  • En présence de métastases à l’examen du ganglion sentinelle, les critères et traitements postopératoires minimaux permettant l’omission du curage axillaire, basés sur un bon niveau de preuve, sont les suivants (détails) :
    • Critères
      • Cancer infiltrant unicentrique;
      • Stade cT1-2 (≤ 5 cm);
      • Stade cN0 (non palpable);
      • Métastases dans ≤ 2 ggS (métastases ≤ 2 mm considérées comme [+], sauf si identifiées uniquement par IHC);
      • Absence d’envahissement extracapsulaire macroscopique à la pathologie ou de ganglions fixés (matted nodes).
    • Traitements postopératoires minimaux
      • Radiothérapie
        • Mastectomie totale : radiothérapie à la paroi thoracique et à l’aisselle (3 niveaux axillaires et partie médiane de la fosse supraclaviculaire);
        • Chirurgie conservatrice : radiothérapie au sein complet;
      • Traitement systémique adjuvant.
    • Remarque :
      • L’omission du curage axillaire selon des critères élargis par rapport à ceux-ci n’est pas clairement appuyée par les données probantes actuelles ni par un consensus québécois. Puisqu’il s’agit d’omettre un standard de pratique, la prudence est de mise.


Indication de l’exérèse du ganglion sentinelle dans certaines situations particulières :

  • L’exérèse du ganglion sentinelle ne devrait pas être réalisée dans les situations suivantes :
    • en présence d’un carcinome in situ traité par mastectomie partielle;
    • en présence d’un carcinome lobulaire in situ (aussi nommé néoplasie lobulaire);
    • en présence d’hyperplasie canalaire atypique traitée par mastectomie partielle;
    • dans les cas de mastectomie prophylactique.
  • En présence d’un carcinome canalaire in situ extensif qui requiert une mastectomie totale, l’exérèse du ganglion sentinelle devrait être réalisée en raison de la fréquence des cas présentant une composante infiltrante à la chirurgie (30 %).
  • Un antécédent de réduction mammaire ou d’addition mammaire n’est pas une contre-indication à l’exérèse du ganglion sentinelle.
  • Dans le cas d’une chirurgie récente au sein pour laquelle le rapport de pathologie final montre une histologie infiltrante, il serait approprié de faire une exérèse du ganglion sentinelle.

Dans un contexte de traitement systémique néoadjuvant

Dans un contexte de traitement systémique néoadjuvant (TSNA), il n’est pas démontré que la prise en charge de l’aisselle en fonction du statut du ganglion sentinelle (ggS) est équivalente ou non inférieure au curage axillaire d’emblée en ce qui a trait à la survie ou à l’absence de récidive axillaire. Le taux de repérage du ggS et les taux de faux négatifs (TFN) sont les deux principaux critères selon lesquels l’approche du ggS est jugée adéquate ou non.

  • Dans un contexte de TSNA, le curage axillaire doit toujours être effectué en présence d’un ggS positif ou d’un ganglion marqué (p. ex. avec clip) positif (détails).
  • En l’absence d’une atteinte axillaire à l’évaluation clinique initiale (cN0) (détails) :
    • L’exérèse du ggS réalisée après le TSNA est l’option privilégiée.
      • Remarques :
        • Le taux de repérage du ggS étant élevé (90 % à 95 %) et le taux de faux négatifs (TFN) étant relativement faible (6 % à 10 %), cette option est jugée adéquate et permet aux patientes qui avaient une atteinte axillaire cliniquement et radiologiquement occulte de tirer avantage de la possibilité d’obtenir une réponse axillaire complète au TSNA, et ainsi d’éviter le curage axillaire.
        • Le ggS est négatif chez environ 50 % à 60 % des patientes avant le TSNA, et environ 75 % des patientes n’ont pas de maladie résiduelle axillaire après le TSNA (déterminé par curage axillaire).
    • L’exérèse du ggS réalisée avant le TSNA est une option acceptable, mais rarement privilégiée.
    • Si l’exérèse du ggS est réalisée avant le TSNA et qu’il est positif, une seconde exérèse du ggS après le TSNA est à proscrire; le curage axillaire est indiqué lors de la chirurgie de la tumeur primaire.
      • Remarques :
        • Le taux de repérage du ggS lors de la deuxième intervention est très faible (60 % à 70 %) et le TFN très élevé (25 % à 50 %).
        • À ce jour, aucune donnée ne justifie l’omission du curage axillaire lorsqu’une atteinte axillaire est détectée avant le TSNA et ce, même lorsque les patientes auraient été admissibles à l’étude ACOSOG Z0011.
  • En présence d’une atteinte axillaire à l’évaluation clinique initiale (cN+), le curage axillaire est l’approche standard. L’omission du curage axillaire après le TSNA peut être considérée seulement lorsque les méthodes adoptées et les circonstances observées permettent d’estimer comme très faible la probabilité d’un résultat faussement négatif (détails).
    • Considérations générales :
      • Deux traceurs devraient toujours être utilisés pour le repérage du ggS.
      • Il est recommandé de faire une coloration par immunohistochimie (IHC; cytokératines) lorsque les ggS sont négatifs à la coloration à l’hématoxyline et à l’éosine (H&E), et de considérer comme atteinte positive (N+) les métastases de toutes tailles, y compris les cellules tumorales isolées (CTI).
      • Si seulement 1 ou 2 ggS ont été réséqués, le curage axillaire doit être effectué, à moins qu’une stratégie de marquage pré-TSNA du ganglion atteint ait été employée. Dans ce cas, l’omission du curage axillaire peut être envisagée si le ganglion marqué et le ggS ont été réséqués (un ganglion peut à la fois être marqué et sentinelle) et si les ganglions réséqués sont négatifs.
      • Le curage axillaire doit être effectué en présence d’un ganglion cliniquement positif à l’évaluation post-TSNA.
    • L’omission du curage axillaire peut être considérée lorsque l’une ou l’autre condition suivante est remplie :
      • si ≥ 3 ggS ont été réséqués et qu’ils sont négatifs;
      • si une stratégie de marquage pré-TSNA du ganglion atteint a été employée, que le ganglion marqué est récupéré et qu’il est négatif. Le ggS doit aussi être négatif.
        • Remarques :
          • Puisque certaines patientes à qui un TSNA est administré présentent une maladie très agressive, la décision d’omettre le curage axillaire doit être prise avec prudence.
          • Il est recommandé, pour la prise de décision, de procéder à une révision rigoureuse des résultats des évaluations clinique et radiologique de la patiente en comité de diagnostic et de thérapie du cancer.

Chez les cas de récidive locale (cN0) avec antécédent de stadification axillaire (ggS ou curage axillaire)

  • Pour les cas de récidive locale chez qui une exérèse du ggS a été réalisée lors de la première chirurgie, la plupart des cliniciens consultés sont d’avis que l’approche du ggS est acceptable (détails).
    • Remarque :
      • Bien que l’exérèse du ggS soit techniquement faisable, peu de données sont disponibles en ce qui a trait au pronostic à long terme avec cette approche, et aucune donnée issue d’études randomisées n’offre l’assurance que l’exérèse du ggS est une approche équivalente au curage ganglionnaire. À ce stade de la maladie, les options curatives subséquentes sont limitées et la prudence est de mise.

Considérations techniques générales liées à l’exérèse et à l’examen des ganglions sentinelles (tous contextes confondus)

 

Méthode de repérage du ganglion sentinelle (ggS) (détails)

  • L’utilisation de deux traceurs est recommandée (isotope radioactif + coloration bleue).
  • L’isotope radioactif doit toujours être utilisé.
  • L’utilisation de la coloration bleue seule n’est pas recommandée.
  • Si aucun ggS n’est repéré, le curage axillaire doit être effectué.

Nombre de ggS réséqués (détails)

  • Dans un contexte où la chirurgie est le premier traitement, le nombre de ggS réséqués n’est pas un facteur à prendre en considération dans la mesure où la technique est effectuée de façon optimale et si la prise en charge est en accord avec les devis et résultats des études à l’appui (voir section Prise en charge de l’aisselle).
  • Pour les cas de stade cN0 à l’évaluation initiale qui reçoivent un traitement systémique néoadjuvant (TSNA), le nombre de ggS réséqués n’est pas considéré comme un facteur décisionnel.
  • Pour les cas de stade cN+ à l’évaluation initiale qui reçoivent un TSNA, en adéquation avec les probabilités d’un résultat faussement négatif :
    • le curage axillaire est indiqué si seulement 1 ou 2 ggS ont été réséqués, à moins qu’une stratégie de marquage pré-TSNA du ganglion atteint ait été employée. Dans ce cas, l’omission du curage axillaire peut être envisagée si le ganglion marqué et le ggS ont été réséqués (un ganglion peut à la fois être marqué et sentinelle) et si les ganglions réséqués sont négatifs;
    • l’omission du curage axillaire peut être considérée si ≥ 3 ggS ont été réséqués et qu’ils sont négatifs.

Stratégies pour réduire le taux de faux négatifs des ggS à un minimum (détails)

  • Pour les cas de stade cN+ à l’évaluation initiale qui reçoivent un TSNA, lorsque l’omission du curage axillaire est envisagée, les stratégies suivantes devraient être considérées car elles permettent de réduire la probabilité d’un résultat faussement négatif :
    • colorer des coupes par IHC lorsque les ggS sont négatifs à la coloration H&E et considérer les métastases de toutes tailles, y compris les cellules tumorales isolées, comme une atteinte positive (N+);
    • avant le TSNA, marquer le ganglion atteint (p. ex. avec clip). Avant la chirurgie, si un clip a été utilisé, il est lui-même marqué avec un harpon ou une bille d’I-125, sous guidage échographique, afin de faciliter son repérage lors de l’opération. Au moment de la chirurgie, le ganglion marqué est excisé et une radiographie du spécimen est pratiquée afin de confirmer l’excision.
      • Remarque :
        • le clip utilisé pour le marquage pré-TSNA du ganglion atteint doit contenir une quantité de gel suffisante pour permettre son repérage sous échographie après le TSNA. L’hémoclip n’est pas adéquat dans ce contexte.

Pertinence de l’examen peropératoire des ganglions sentinelles

  • L’examen peropératoire des ganglions sentinelles (ggS) n’est pas nécessaire, mais il est pertinent lorsque le résultat pourrait permettre à la patiente d’éviter une deuxième intervention chirurgicale (détails).
    • Dans un contexte où la chirurgie est le premier traitement et que la patiente est admissible à l’omission du curage axillaire si ≤ 2 ggS sont positifs, l’examen peropératoire des ggS n’est pas pertinent.
    • Dans toutes les autres situations, l’examen peropératoire n’est pas nécessaire, mais il est pertinent.
2.5.5 Mastectomie prophylactique controlatérale

Mastectomie prophylactique chez les patientes âgées de moins de 35 ans

  • Une mastectomie prophylactique controlatérale ne devrait pas être offerte de façon systématique à toutes les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral, indépendamment de l’âge (détails).
  • Une mastectomie prophylactique controlatérale est recommandée pour les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral porteuses de mutations BRCA1/2 qui auront une mastectomie thérapeutique (détails).
  • Une mastectomie prophylactique controlatérale est recommandée pour les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral qui auront une mastectomie thérapeutique et qui ont eu un traitement de radiothérapie supradiaphragmatique (Mantle field radiation) pour un lymphome de Hodgkin avant l’âge de 30 ans.
  • Une mastectomie prophylactique controlatérale n’est pas une stratégie reconnue pour améliorer le pronostic des femmes atteintes de cancer du sein unilatéral qui ont un risque modéré de récidive locale.
  • Les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral qui n’ont pas une mutation génétique avérée mais qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein devraient être informées qu’il n’y a pas de données supportant le fait qu’une mastectomie prophylactique controlatérale diminuera la mortalité reliée au cancer du sein (détails).
  • La pertinence clinique d’une mastectomie prophylactique controlatérale doit toujours être pesée contre le pronostic du cancer du sein primaire et la probabilité d’évolution de celui-ci 3 à 5 ans suivant l’intervention.
  • La réalisation d’une mastectomie prophylactique controlatérale ne doit jamais avoir de caractère d’urgence dans le cadre du traitement initial du cancer du sein.
  • Les femmes qui opteront pour une mastectomie prophylactique controlatérale devraient être informées des impacts potentiels de ce type d’intervention sur leur image corporelle et leur sexualité (détails).
  • Une discussion sur les taux de récidive de cancer du sein controlatéral peut faire partie de la discussion initiale avec la patiente. Des stratégies supplémentaires telles qu’un traitement d’hormonothérapie, une consultation psychologique, l’adoption d’un mode de vie sain ainsi que la participation à des essais cliniques pour expérimenter de nouvelles stratégies de réduction du risque de cancer du sein peut être envisagées de façon individuelle à la suite d’une évaluation et de conseils appropriés d’une équipe multidisciplinaire.

Mastectomie prophylactique chez les patientes avec une histoire familiale positive

  • Une mastectomie prophylactique controlatérale simultanée à une mastectomie totale ipsilatérale ne devrait pas être offerte d’emblée à une patiente sans mutation génétique qui présente des antécédents familiaux de cancer du sein.

Mastectomie prophylactique chez les patientes avec une mutation génétique
 

  • Une mastectomie prophylactique controlatérale n’est pas recommandée chez les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral et porteuses de mutations rares (gènes ATM, CDH1, CHEK2, NBN, NF1, PALB2, PTEN, STK1 et TP53) autres que celles localisées sur les gènes BRCA1/2 (détails).
  • Le pronostic du cancer du sein primaire peut influencer la décision d’avoir recours à une mastectomie prophylactique controlatérale chez les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral et porteuses de mutations rares.
  • Toutefois, une mastectomie prophylactique controlatérale peut être discutée et considérée de façon individuelle chez les femmes atteintes de cancer du sein unilatéral et porteuses de ces mutations selon les antécédents familiaux de cancer du sein.
     

Mastectomie prophylactique et complexe aréolo-mamelonnaire
 

  • Il est sécuritaire de conserver le complexe aréolo-mamelonnaire lors d’une mastectomie prophylactique controlatérale chez une femme porteuse d’une mutation, si l’anatomie de la patiente le permet.
2.5.6 Reconstruction mammaire

Chirurgie de reconstruction contre chirurgie oncologique

  • Une chirurgie de reconstruction peut être réalisée en même temps qu’une chirurgie oncologique. Si une reconstruction simultanée à une mastectomie a été jugée possible, cette procédure n’aura pas d’effet négatif sur le devenir de la patiente.

Reconstruction en situation d’une radiothérapie/chimiothérapie en soins postopératoires
 

  • Les femmes qui auront une mastectomie devraient avoir accès à une consultation multidisciplinaire pour élaborer la planification d’une reconstruction mammaire et avoir les informations relatives aux options chirurgicales adaptées à leur situation médicale personnelle, et notamment être avisées des risques, des complications chirurgicales de même que des résultats esthétiques attendus.
  • Une reconstruction mammaire ne devrait pas influencer la gestion thérapeutique du cancer du sein en termes de délais et de types de chirurgies utilisés.
  • Peu de preuve supporte une généralisation des recommandations quant au type de reconstruction mammaire à privilégier et au temps optimal pour effectuer une reconstruction lorsqu’une radiothérapie est prévue en soins postopératoires. Un manque d’unanimité au sein des experts persiste en raison de données probantes contradictoires quant aux résultats esthétiques obtenus (détails).
  • La décision finale d’une reconstruction devrait revenir au chirurgien oncologue/plasticien et à la préférence de la patiente en tenant compte des avantages et des inconvénients de chaque procédure ainsi que de certaines morbidités telles que l’obésité, le diabète et le tabagisme et de l’indication de radiothérapie en soins postopératoires.
  • Chez les patientes qui ont eu précédemment une radiothérapie, une reconstruction par lambeaux serait la méthode à privilégier. Toutefois, des données probantes scientifiques de meilleure qualité sont nécessaires afin d’éclaircir ce point (détails).
  • L’ajout d’une radiothérapie après une reconstruction, quel que soit le type de reconstruction, aura un impact majeur en termes de complications plus fréquentes, plus d’échecs de reconstruction et plus de réopérations comparativement à celles qui n’auront pas de radiothérapie après une reconstruction. Ce taux de complications, plus élevé en situation de radiothérapie nécessaire à la suite d’une reconstruction, est constant dans les études et devrait être discuté avec la patiente avant de choisir cette option de chirurgie simultanée dans une telle situation (détails).
  • En raison d’un manque de données probantes sur les complications chirurgicales d’une chimiothérapie adjuvante administrée à la suite d’une reconstruction mammaire, aucune recommandation ne peut être formulée à ce propos (détails).
     

Temps optimal pour une reconstruction à la suite d’une radiothérapie
 

  • Une reconstruction mammaire peut être offerte aux femmes qui ont reçu une radiothérapie.
  • Les femmes qui envisagent une reconstruction à la suite d’une radiothérapie devraient être informées des risques, des complications postopératoires et des résultats esthétiques attendus reliés aux effets radiques qui pourraient survenir après une reconstruction (détails).
  • Actuellement, le délai d’une reconstruction différée à la suite d’une radiothérapie est principalement laissé à la discrétion et au jugement du chirurgien selon la situation clinique ainsi qu’à la préférence de la patiente. Un intervalle de temps d’environ de 6 à 12 mois est généralement observé afin de réduire les effets délétères tissulaires associés à la radiation. De plus, moins de complications postopératoires sont observées lorsque le délai est supérieur à douze mois.
  • Le délai optimal pour pratiquer une reconstruction mammaire différée chez les femmes qui ont reçu précédemment une radiothérapie n’est pas déterminé.
     

Tabagisme actif et reconstruction
 

  • Le tabagisme actif est un facteur prépondérant dans le choix de faire ou non une reconstruction simultanée ou tardive à une mastectomie.
2.5.7 Indications de chirurgie pour une histologie particulière
  • Si la biopsie percutanée d’un résultat anormal observé à la mammographie montre de l’atypie, une chirurgie pourrait être envisagée en raison du risque de découvrir une histologie sous-jacente plus agressive.
2.6 Radiothérapie adjuvante

2.6.1 Considérations générales

Prévention et traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie ou la radiothérapie

2.6.2 Radiothérapie du sein

Omission de la radiotérapie du sein

Radiothérapie hypofractionnée du sein

Radiothérapie ultra-hypofractionnée du sein (5 fractions) (5 mai 2022)

Radiothérapie partielle du sein (Nouveau: 19 juillet 2023)

2.6.3 Radiothérapie de la paroi thoracique

En présence d'un carcinome canalaire in situ avec marges positives

En présence d'un cancer du sein de stade T1-2N1 (avec curage axillaire)

2.6.4 Surimpression du lit tumoral

2.6.5 Radiothérapie des aires ganglionnaires

Selon l'atteinte ganglionnaire

Radiothérapie hypofractionnée des aires ganglionnaires

2.6.6 Radiothérapie concomitante à un traitement systémique

2.6.7 Repères métalliques

2.6.1 Considérations générales

Prévention et traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie ou la radiothérapie

  • Les agents antinéoplasiques et la radiothérapie utilisés pour le traitement du cancer peuvent causer des nausées et des vomissements. Ces effets indésirables influent sur leur qualité de vie des patients et peuvent mener à la réduction ou même à l’arrêt des traitements. La maîtrise de ces effets indésirables représente une partie importante du succès des traitements dans la lutte contre le cancer. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant la prophylaxie antiémétique en fonction du potentiel émétisant de la chimiothérapie et de la radiothérapie (détails). 
2.6.2 Radiothérapie du sein
  • Une addition mammaire antérieure n’est pas une contre-indication à la radiothérapie à la suite d’une chirurgie conservatrice.
  • La radiothérapie n’est pas indiquée à la suite d’un traitement chirurgical en présence d’un carcinome lobulaire in situ (aussi nommé néoplasie lobulaire).

Omission de la radiothérapie du sein:

  • Bien que la radiothérapie du sein complet soit généralement la norme à la suite du traitement chirurgical (chirurgie conservatrice) d’un carcinome canalaire in situ (CCIS), il peut être raisonnable de l'omettre chez certaines patientes atteintes d’une tumeur de petite taille et de bas grade réséquée avec des marges saines d’au moins 2 mm, avec une espérance de vie limitée ou qui présentent des comorbidités importantes. Dans ces cas, les risques de récidive doivent être discutés avec la patiente (détails).
  • L’omission de la radiothérapie peut être envisagée chez les patientes âgées de 65 ans et plus atteintes d’un cancer infiltrant de stade peu avancé à faible risque de récidive répondant à tous les critères suivants : stade T1N0M0, grade 1 ou 2, récepteurs œstrogéniques positifs (RO+), marges chirurgicales négatives et disposées à suivre une hormonothérapie pendant au moins 5 ans (détails).
  • Les femmes devraient être informées que la radiothérapie réduit davantage le risque de récidive mammaire, mais qu’elle ne procure pas d’avantage de survie à long terme (détails).
  • Il peut être préjudiciable d'éviter à la fois la radiothérapie et l’hormonothérapie. Ainsi, l'observance de la thérapie hormonale doit être fortement encouragée en cas d’omission de la radiothérapie du sein complet suivant une chirurgie conservatrice du sein.


Radiothérapie hypofractionnée du sein:

  • À la suite d’une chirurgie conservatrice du sein, l’irradiation complète du sein par hypofractionnement (40 Gy/15 fractions ou 42,5 Gy/16 fractions, par exemple) est recommandée pour traiter un cancer du sein infiltrant (détails).
  • L’hypofractionnement est privilégié par rapport à un fractionnement conventionnel (50 Gy/25 fractions) pour l’irradiation complète du sein chez les patientes atteintes d’un carcinome canalaire in situ (détails).

Radiothérapie ultra-hypofractionnée du sein (5 fractions)

mai 2022

L’irradiation complète du sein administrée selon un schéma ultrahypofractionné (26 Gy en 5 fractions sur 5 jours consécutifs [étude FAST-Forward]) serait tout aussi efficace et présenterait un profil de toxicité qui semble similaire (pour un suivi de 5 ans) à un schéma hypofractionné conventionnel (40 Gy en 15 fractions). Les experts consultés sont d’avis que les données de toxicité cutanée à 5 ans devraient être représentatives de la toxicité à plus long terme. L’utilisation de l’ultra-hypofractionnement comporterait aussi plusieurs avantages pour le système de santé (par ex. réduction des listes d’attente, diminution de l’utilisation des ressources humaines et matérielles par patiente, réduction des coûts par mise en traitement) et pour les patientes (par ex. réduction des coûts liés aux déplacements, facilité d’accès dû à un traitement plus court, réduction de l’absentéisme au travail).

 

Les indications et modalités de traitement suivantes sont recommandées (détails):

  • Suivant une chirurgie conservatrice du sein, l’irradiation du sein complet selon un protocole d’ultra-hypofractionnement (26 Gy en 5 jours consécutifs [étude FASTForward]) doit être envisagée pour le traitement des patientes atteintes d’un carcinome canalaire in situ (CCIS, avis d’experts) ou d’un cancer du sein de stade précoce (T1-3N1-M0) pour lesquelles une irradiation ganglionnaire n’est pas prescrite.
  • Un protocole d’irradiation de 28,5 Gy en 5 fractions administré hebdomadairement est une alternative au protocole de 26 Gy administré sur 5 jours consécutifs. Ce protocole peut notamment être considéré pour les patientes qui ne sont pas disposées, pour des raisons de santé ou des raisons pratiques, à recevoir un traitement quotidien (par ex. patientes âgées, perte d’autonomie).
  • L’utilisation de l’ultra-hypofractionnement chez les patientes atteintes d’un cancer T3, avec une atteinte ganglionnaire (N1 sans irradiation des ganglions) ou âgées de moins de 50 ans devrait se faire avec prudence considérant qu’elles étaient peu représentées dans l’étude FAST-Forward.
  • La décision d’administrer un protocole d’irradiation ultra-hypofractionnée doit se prendre en concertation avec la patiente en tenant compte des avantages (par ex. réduction des déplacements et de la durée du traitement, diminution probable de la toxicité aigüe, etc,) ainsi que des désavantages potentiels (ex. incertitude face à la toxicité cutanée, pulmonaire et cardiaque au dela de 5 ans).
  • Le plan de traitement des patientes doit répondre aux contraintes dosimétriques d’irradiation pulmonaire et cardiaque ainsi qu’aux critères d’homogénéité du plan comme indiqué dans les études cliniques. En absence de données à plus long terme, ces précautions sont prescrites en considérant la toxicité cutanée présente aux doses de 27 Gy (étude FAST-Forward) et de 30 Gy (étude FAST).
  • Les données disponibles ne permettent pas de recommander l’irradiation par ultra-hypofractionnement pour le traitement des patientes qui ont subi ou qui désirent une reconstruction mammaire (incertitude face à la qualité de la reconstruction et du résultat cosmétique) ou celles devant recevoir une irradiation ganglionnaire, sauf dans le cadre d’études cliniques.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Radiothérapie adjuvante pour le traitement du cancer du sein de stade précoce : efficacité et innocuité d’une irradiation complète du sein en 5 fractions (ultrahypofractionnement), INESSS 2022.

Radiothérapie partielle du sein

Nouveau: 19 juillet 2023

Suivant une chirurgie conservatrice du sein, une irradiation partielle (IP) du sein par radiothérapie externe ou par curiethérapie devrait être envisagée pour le traitement des patientes à faible risque de récidive répondant aux critères d’admissibilité (tableau ci-dessous). Considérant l’absence d’étude comparant les différentes modalités d’IP, le protocole optimal n’est pas établi.

  • Radiothérapie externe (détails) :
    • La radiothérapie externe accélérée administrant une dose totale de 30 Gy en 5 fractions (6 Gy tous les deux jours, étude Florence) est le protocole généralement utilisé lorsqu’une IP est l’option choisie. L’administration d’une dose totale de 26 Gy en 5 fractions sur 5 jours est aussi une option disponible, recommandée par certains guides de pratique. Toutefois, ce protocole est basé sur une extrapolation de l’étude FAST-Forward réalisée en irradiation complète du sein.
    • Basé sur l’étude IMPORT-LOW, le protocole de 40 Gy en 15 fractions administré sur 3 semaines peut aussi être utilisé.
    • Un protocole de 38,5 Gy administré en 10 fractions (deux fois par jour) n’est pas recommandé puisqu’il semble lié à une toxicité accrue en comparaison avec une IC du sein (études RAPID et IRMA).
  • Curiethérapie (détails) :
    • La curiethérapie est une alternative pouvant être utilisée chez certaines patientes. Les protocoles suivants sont généralement utilisés :
      • Curiethérapie interstitielle multicathéters à haute dose : 32,5 Gy en 8 fractions ou 30,3 Gy en 7 fractions (deux fois par jour) (étude GEC-ESTRO).
      • Curiethérapie interstitielle multicathéters à dose pulsée : 50 Gy de 0,6-0,8 Gy/heure (1x par heure, 24 heures/jour, sur 2,5 à 3,5 jours) (étude GEC-ESTRO).
      • Curiethérapie interstitielle par ballonnet ou multicathéters : 34 Gy en 10 fractions (deux fois par jour) (étude NSABP-39).
  • Radiothérapie peropératoire (détails) :
    • La radiothérapie peropératoire ne devrait pas devenir une pratique courante dans les conditions actuelles, car elle nécessite un encadrement rigoureux dans le contexte de protocoles institutionnels couplés à des registres de suivi bien structurés (INESSS, 2015).

Les critères suivants devraient être pris en compte dans la sélection des patientes admissibles à une irradiation partielle du sein (détails) :

Critères d’admissibilité à l’irradiation partielle selon l’ASTRO 20171

Caractéristique

Admissible

À considérer avec prudence

Non admissible

Âge

≥ 50 ans

40-49 ans avec tous les critères inclus dans la catégorie « admissible »;

ou 

≥ 50 ans et au moins un des facteurs ci-dessous :

< 40 ans;

ou 

40-49 ans et ne répondant pas aux autres critères inclus dans la catégorie « admissible »

Histologie

CCI ou CCIS

Carcinome lobulaire infiltrant 

--

Si CCIS

De bas grade ou intermédiaire, découvert à l’imagerie.

 ≤ 2,5 cm, marges de résection négative ≥ 3 mm

≤ 3,0 cm si la patiente ne répond pas à tous les critères dans la catégorie « admissible »

> 3,0 cm

Marges chirurgicales

≥ 2 mm

< 2 mm

Positives

Volume de la tumeur

Tis ou T1

T2 (2,0-3,0 cm)

T2 (> 3,0 cm), T3-4

Atteinte ganglionnaire

pN0

--

pN+

Statut RH

Positif

Négatif

--

Envahissement lymphovasculaire

Non

Limité/focal

Extensif

Composante extensive in situ

Non

≤ 3,0 cm

> 3,0 cm

Tumeur unicentrique / unifocale

Oui /oui

--

Multicentrique / multifocale > 3,0 cm

Mutation BRCA 1/2

Négatif

--

Positif

Thérapie néoadjuvante antérieure

Non

--

Oui

ASTRO : American Society for Radiology Oncology; CCI : carcinome canalaire infiltrant; CCIS : carcinome canalaire in situ; pN0 : sans atteinte ganglionnaire selon l’analyse pathologique; RH : récepteurs hormonaux.

1. Adapté de Correa et coll., 2017.

2.6.3 Radiothérapie de la paroi thoracique

En présence d'un carcinome canalaire in situ avec marges positives:

  • Une irradiation postmastectomie totale de la paroi thoracique peut être envisagée chez les patientes atteintes d’un CCIS qui présentent des marges chirurgicales positives, en fonction de l’âge au diagnostic, du grade tumoral, de l’étendue de la maladie, de la quantité de tissu mammaire résiduel et de l’histologie. La décision doit être individualisée. L’avantage de la radiothérapie postmastectomie totale n’a toutefois pas été établi clairement (détails).
  • Compte tenu du faible avantage démontré de l’irradiation de la paroi thoracique postmastectomie totale dans le cas d’un CCIS, le clinicien doit aussi tenir compte de l’impact du traitement pour une reconstruction éventuelle et en discuter avec la patiente.
  • Une surimpression de la paroi thoracique est considérée comme appropriée si la décision de traiter est prise et si le site de la marge peut être reconnu de façon objective.

En présence d'un cancer du sein de stade T1-2N1 (avec curage axillaire):

  • La décision de recommander ou non une radiothérapie aux patientes de stade T1-2N1 après une mastectomie totale (avec curage axillaire) doit être individualisée selon les facteurs de risque de récidive. Les patientes à haut risque de récidive pourraient tirer un avantage considérable de la radiothérapie alors que, chez les patientes à faible risque de récidive, la toxicité potentielle de la radiothérapie pourrait l’emporter sur les avantages. Cette décision doit être prise de façon interdisciplinaire et elle doit tenir compte des valeurs de la patiente (détails).
2.6.4 Surimpression du lit tumoral
  • Une surimpression du lit tumoral est recommandée pour les femmes atteintes d’un cancer du sein infiltrant âgées de 70 ans et moins traitées par une chirurgie conservatrice du sein et un traitement conventionnel de radiothérapie complète du sein (détails). Toutefois, l’ampleur d’une surimpression du lit tumoral pourrait être davantage observée chez les patientes à risque plus élevé.
  • Une surimpression du lit tumoral peut être envisagée pour celles âgées plus de 70 ans en présence de facteurs de risque (maladie de grade élevé, envahissement lymphovasculaire ou marges chirurgicales positives).
2.6.5 Radiothérapie des aires ganglionnaires

Selon l'atteinte ganglionnaire:

  • Aucune preuve de haut niveau ne permet de préciser les volumes cibles de radiothérapie pour traiter une patiente atteinte d’un cancer du sein T1-T2N1 présentant 1 à 3 ganglions positifs à la suite d’une chirurgie conservatrice du sein et d’une procédure du ganglion sentinelle sans curage axillaire.
  • Pour les patientes qui présentent de 1 à 3 ganglions positifs ou des caractéristiques défavorables (≤ 40 ans, absence ou faible expression du récepteur de l’estrogène, grade 3, envahissement lymphovasculaire étendu, tumeur centrale/médiale), l’irradiation du sein, des ganglions sus-claviculaires, des niveaux supérieurs axillaires et de la chaine mammaire interne pourrait être considérée à la suite d’une chirurgie conservatrice du sein et d’un curage axillaire (détails). En l’absence de caractéristiques défavorables, la décision d’irradier les aires ganglionnaires régionales devrait être évaluée sur une base individuelle.
  • Aux patientes présentant ≥ 4 ganglions positifs, une radiothérapie locorégionale incluant les aires ganglionnaires devrait être proposée.

Radiothérapie hypofractionnée des aires ganglionnaires:

  • Un fractionnement conventionnel (50 Gy/25 fractions) est privilégié par rapport à un hypofractionnement (40 Gy/15 fractions ou 42,5 Gy/16 fractions, par exemple) pour traiter les aires ganglionnaires régionales chez les femmes atteintes d’un cancer du sein (détails).
2.6.6 Radiothérapie concomitante à un traitement systémique
  • D’un point de vue médical, il n’y a pas de contre-indication à commencer une hormonothérapie en même temps que la radiothérapie.
2.6.7 Repères métalliques
  • Positionner des repères (clips) métalliques lors de la chirurgie permet de mieux délimiter le lit tumoral et de réaliser une radiothérapie mieux ciblée et, conséquemment, moins toxique. En cas de surimpression du lit tumoral, le champ irradié sera plus grand pour un sein sans repère métallique et le résultat cosmétique pourrait être moins satisfaisant.
2.7 Traitement systémique adjuvant
2.7.1 Considérations générales

Préservation de la fertilité

  • Une modalité de préservation de la fertilité peut être proposée aux femmes en âge de procréer qui doivent être traitées par chimiothérapie.

Déficience en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) et risque de toxicités sévères des traitements à base de fluoropyrimidines

  • Le clinicien doit informer le patient des risques associés à la déficience en DPD, des moyens actuels dont on dispose pour la déceler et des conséquences d’un résultat positif ou négatif au génotypage d’allèles DPYD.
  • Le génotypage prospectif des allèles DPYD sélectionnés devrait être intégré dans la planification des traitements à base de fluoropyrimidines.
  • La détection des variantes DPYD c.1679T>G, c.2846A>T et c.1129-5923C>G devrait être ajoutée au test de génotypage existant (c.1905+1G>A; DPYD*2A) (détails).
  • Selon le génotype DPYD identifié, les ajustements posologiques suivants sont suggérés (détails).

Précisions accompagnant les recommandations :

  • Un délai maximal de dix jours ouvrables pour l’accès aux résultats de l’analyse doit être respecté en lien avec la cible ministérielle, pour tous les établissements du Québec qui font la demande de ce test, afin de ne pas retarder le début des traitements.
  • Lors des cycles subséquents, la dose initiale recommandée doit être réajustée en fonction de la tolérance de chaque patient afin d’éviter que le traitement soit administré à une dose non optimale.
  • Un résultat négatif au génotypage d’allèles DPYD spécifiques (même combinés) ne peut garantir l’absence d’altération de l’activité DPD ou de toxicités sévères suivant un traitement à base de fluoropyrimidines. La vigilance doit être maintenue lors d’une première exposition aux fluoropyrimidines.
  • Étant donné que les variations génétiques ciblées par le présent test sont de nature germinale, il est inutile de répéter l’analyse pour un même patient lorsque le résultat est sans ambiguïté.

Prise en charge et traitement de l’extravasation des agents antinéoplasiques

  • L'extravasation est une complication potentiellement grave pouvant survenir au cours de l'adminitration d'un agent antinéoplasique. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant les mesures contribuant 1) à prévenir et à minimiser les conséquences de l’extravasation, 2) à faciliter la détection de cette dernière par les patients et les professionnels de la santé et 3) à traiter efficacement ces effets de manière à en minimiser les conséquences (détails).

Prévention et traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie ou la radiothérapie

  • Les agents antinéoplasiques et la radiothérapie utilisés pour le traitement du cancer peuvent causer des nausées et des vomissements. Ces effets indésirables influent sur leur qualité de vie des patients et peuvent mener à la réduction ou même à l’arrêt des traitements. La maîtrise de ces effets indésirables représente une partie importante du succès des traitements dans la lutte contre le cancer. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant la prophylaxie antiémétique en fonction du potentiel émétisant de la chimiothérapie et de la radiothérapie (détails).
2.7.2 Hormonothérapie adjuvante

Hormonothérapie et seuil de positivité de RO ou RP

  • En accord avec les recommandations de l’ASCO/CAP, une hormonothérapie peut être offerte aux patientes atteintes d'un cancer du sein qui exprime des RO ou des RP dans ≥ 1 % des cellules tumorales.

Carcinome canalaire in situ

  • Chez les patientes atteintes d’un carcinome canalaire in situ hormonodépendant, non ménopausées, et qui ont eu une chirurgie mammaire conservatrice, le tamoxifène peut être offert en traitement adjuvant de 5 ans (détails).
  • Chez les patientes atteintes d’un carcinome canalaire in situ hormonodépendant, ménopausées et âgées de moins de 60 ans, qui ont eu une chirurgie mammaire conservatrice, l’anastrozole peut être offert en traitement adjuvant de 5 ans (détails).
  • Chez les patientes atteintes d’un carcinome canalaire in situ hormonodépendant, ménopausées et âgées de plus de 60 ans, qui ont eu une chirurgie mammaire conservatrice, le tamoxifène ou l’anastrozole peuvent être offerts en traitement adjuvant de 5 ans (détails).

Hormonothérapie adjuvante chez l’homme

  • Le tamoxifène peut être offert comme traitement adjuvant aux hommes atteints d’un cancer du sein hormonodépendant non métastatique. Aucune étude n’a démontré l’efficacité d’un inhibiteur de l’aromatase chez ces patients (détails).

Patiente non ménopausée : suppression de la fonction ovarienne (SFO)

  • Chez les patientes non ménopausées atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant, l’ajout d’une SFO à l’hormonothérapie adjuvante peut être considéré, particulièrement chez les femmes toujours non ménopausées après une chimiothérapie. Selon les experts du Québec et des analyses de sous-groupes de l’étude SOFT, chez les patientes âgées de < 35 ans ou qui présentent un cancer avec l’atteinte de ≥ 4 ganglions, l’ajout d’une SFO peut être considéré (détails).

Patiente ménopausée : utilisation d'un inhibiteur de l'aromatase (IA) dès le début

  • Chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant, un inhibiteur de l'aromatase est généralement considéré comme premier choix. Chez les femmes qui ont une contre-indication ou qui refusent un inhibiteur de l'aromatase, le tamoxifène est une option valable (détails) .

Patiente ménopausée : utilisation d'un inhibiteur de l'aromatase (IA) en séquence

  • Chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant, un inhibiteur de l'aromatase administré en début de traitement peut être changé pour le tamoxifène après 2 ans, sans risque accru pour la patiente (détails).
  • Chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant qui ont reçu 2-3 ans de tamoxifène, une complétion de l’hormonothérapie de 5 ans avec un inhibiteur de l'aromatase est recommandée. Cependant, un changement d’hormonothérapie a été associé à une diminution de l’observance du traitement (détails).
  • Chez les patientes devenues ménopausées durant un traitement avec le tamoxifène, le statut de ménopause devrait être vérifié avant de proposer un inhibiteur de l'aromatase. Après l’exclusion d’une grossesse, les niveaux d’estradiol (E2), de FSH et de LH devraient être vérifiés après l’arrêt du tamoxifène.

 Utilisation du bisphosphonate et du dénosumab chez les patientes qui reçoivent un inhibiteur de l'aromatase (IA)

  • Les patientes qui reçoivent un inhibiteur de l'aromatase devraient aussi recevoir des suppléments de vitamine D et de calcium, et la densité minérale osseuse ainsi que le risque de fracture devraient être surveillés périodiquement. Un traitement avec un bisphosphonate oral peut être considéré. Un traitement avec le dénosumab peut être considéré selon le risque de fracture. La densité minérale osseuse des patientes qui reçoivent un bisphosphonate ou le dénosumab devrait être surveillée afin de s’assurer de l’efficacité du traitement (détails).

Durée de l’hormonothérapie adjuvante

  • Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant et qui ont reçu une hormonothérapie adjuvante pendant 5 ans avec le tamoxifène, une hormonothérapie additionnelle de 5 ans devrait être considérée (détails).
    • Chez les patientes ménopausées, une hormonothérapie additionnelle de 5 ans avec un IA ou le tamoxifène est recommandée.
    • Chez les patientes non ménopausées, une hormonothérapie additionnelle de 5 ans avec le tamoxifène est recommandée.
       
  • Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein infiltrant hormonodépendant et qui ont reçu une hormonothérapie adjuvante pendant 5 ans avec un IA, l'avantage associé à l’ajout d’une hormonothérapie additionnelle avec un IA est incertain. Les experts du Québec considèrent qu’une hormonothérapie additionnelle devrait être offerte aux femmes qui présentent un cancer à risque élevé de récidive, alors qu’elle ne devrait pas être proposée aux femmes dont le cancer est à faible risque de récidive (détails).

Veille scientifique :

Une étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 1 :1) a évalué l’efficacité et l’innocuité de l’abémaciclib combiné à une hormonothérapie pour le traitement adjuvant des patientes atteintes d’un cancer du sein RH+ HER2- à haut risque de récidive et atteinte ganglionnaire (n = 5 637). Au suivi médian de 27 mois, la survie sans maladie (SSM) et la survie sans récidive à distance (SSRD) ont été significativement supérieures avec la combinaison abémaciclib / hormonothérapie comparativement à l’hormonothérapie seule (SSM à 3 ans : 88,8 % contre 83,4 %; HR = 0,70 [IC 95 % 0,59-0,82], p < 0,0001; SSRD à 3 ans : 90,3 % contre 86,1 %; HR = 0,69 [IC 95 % 0,57-0,83], p < 0,0001).  Les effets secondaires de grade 3 ou plus ont affecté 45,5 % des patientes du groupe abémaciclib/hormonothérapie contre 12,7 % du groupe hormonothérapie. La neutropénie (18,0 % contre 0,6 %), la leukopénie (10,8 % contre 0,4 %) et les diarrhées (7,6 % contre 0,1 %) ont été les effets secondaires de grade 3 et plus les plus fréquents avec l’abémaciclib. Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, inscrit aux listes des médicaments dans cette indication au Québec.

2.7.3 Chimiothérapie adjuvante

Indications de chimiothérapie adjuvante

À venir

Évaluation du risque de récidive à distance dans les cas de cancer du sein infiltrant de stade peu avancé

  • L’INESSS recommande que les tests EndoPredictMC et ProsignaMC ne soient pas inclus dans le Répertoire québécois et système de mesure des procédures de biologie médicale. Une réévaluation pourra être faite à la suite de la publication de nouvelles données (détails).
  • Les meilleures stratégies permettant de stratifier le pronostic de patientes atteintes de cancer du sein (RH+, HER2-, N0 ou N+), d’évaluer le risque de récidive à distance et de déterminer la nécessité ou non de donner une chimiothérapie restent empreintes d’incertitudes.

Protocoles de chimiothérapie adjuvante

  • Lorsqu’une chimiothérapie adjuvante est indiquée pour le traitement du cancer du sein infiltrant de stade peu avancé, un protocole à base d’anthracycline et de taxane (paclitaxel ou docétaxel) administrés séquentiellement est recommandé chez la plupart des patientes ne présentant pas de contre-indication à un tel traitement (détails).
    • Les données d’efficacité disponibles sont insuffisantes pour affirmer qu’un protocole en particulier se démarque nettement des autres parmi les options de chimiothérapie anthracycline - taxane usuelles. La décision quant au choix du protocole approprié doit faire l’objet d’une discussion entre l’oncologue et la patiente. Afin de faire un choix éclairé, la patiente doit avoir reçu l’information nécessaire concernant l’efficacité attendue, le profil d’effets indésirables et la durée de la chimiothérapie, ainsi que les traitements systémiques complémentaires envisagés lorsque ceux-ci sont indiqués.
    • L’équilibre entre l’efficacité attendue et le profil d’effets indésirables semble favoriser l’AC q3s x 4 – P q1s x 12 (opinion d’experts).
    • Le FEC q3s x 3 – D q3s x 3 est une option envisagée surtout chez les patientes jeunes ou en très bon état de santé général et qui désirent un traitement de plus courte durée. L’administration concurrente de G-CSF en prophylaxie primaire est recommandée pour pallier la toxicité hématologique associée à cette chimiothérapie (opinion d’experts).
    • Les chimiothérapies anthracycline-taxane dose-dense (AC q2s x 4 – P q2s x 4 ou AC q2s x 4 – P q1s x 12, EC q2s x 4-P q2s x 4 ou FEC q2s x 4-P q2s x 4) sont des options envisagées lorsqu’une chimiothérapie plus intensive est jugée pertinente ou lorsqu’une durée plus courte de traitement est souhaitée. Les patientes doivent être aptes à tolérer une telle intensification de traitement (âge, statut de performance, comorbidité ou autres antécédents médicaux). L’administration concurrente de G-CSF en prophylaxie primaire est requise pendant les schémas dose-dense (q2s) pour pallier la toxicité hématologique associée à cette chimiothérapie. Il est à noter qu’aucune étude n’a évalué l’efficacité de telles chimiothérapies spécifiquement pour une maladie à risque défavorable.
  • Les données sont insuffisantes pour recommander l’addition d’un sel de platine à une chimiothérapie adjuvante chez les patientes porteuses d’une mutation BRCA1/2.
  • En contexte adjuvant, des options de chimiothérapie sans anthracycline (TC), sans taxane (AC), ou sans anthracycline ni taxane (CMF) peuvent être employées :
    • lorsqu’une chimiothérapie est indiquée chez les patientes présentant un risque de récidive faible à modéré et qu’une option de traitement moins intensive est jugée adéquate; ou
    • chez les patientes présentant des contre-indications aux anthracyclines ou aux taxanes (âge, statut de performance, comorbidité ou autres antécédents médicaux).
  • La décision d’offrir une chimiothérapie moins intensive doit faire l’objet d’une discussion entre l’oncologue et la patiente. Afin de faire un choix éclairé, la patiente doit avoir reçu l’information nécessaire concernant l’efficacité attendue et le profil d’effets indésirables de la chimiothérapie ainsi que les traitements systémiques complémentaires envisagés lorsque ceux-ci sont indiqués.
  • Si elle est indiquée, une hormonothérapie adjuvante est offerte après la chimiothérapie (cf. Recommandations relatives à l’Hormonothérapie adjuvante).

Particularités pour un cancer triple négatif:

  • Les protocoles à base d’anthracycline et taxane seraient des choix appropriés de chimiothérapie si cliniquement indiqué compte tenu du risque habituellement élevé de récidive des cancers de type triple négatif, en présence ou non d’une atteinte ganglionnaire.
  • Les données sont insuffisantes pour recommander l’addition d’un sel de platine à une chimiothérapie adjuvante usuelle, que ce soit chez l’ensemble des patientes atteintes d’un cancer triple négatif ou chez celles porteuses d’une mutation BRCA1/2 (détails).

Particularités pour un cancer HER2 positif:

  • L’administration concomitante du trastuzumab et d’une anthracycline n’est pas recommandée puisqu’elle a été associée à un risque de cardiotoxicité significatif. Dans ce cas, le trastuzumab et l’anthracycline sont administrés de manière séquentielle.
  • Lorsqu’un régime sans anthracycline est souhaité, le docétaxel, carboplatine, trastuzumab (TCarboH) peut être employé.
  • Pour les cancers du sein HER2 + de stade T1N0, le paclitaxel q1sem (12 cycles) combiné au trastuzumab ou le docétaxel, cyclophosphamide combiné au trastuzumab (TCH) peuvent être considérés (niveau de preuve faible). (détails)

Thérapie systémique à la suite d’une chimiothérapie néoadjuvante (CTNA)

2.7.4 Traitement de la maladie HER2+

Traitement de la maladie selon le risque

  • Le trastuzumab combiné à la chimiothérapie constitue le traitement standard des patientes atteintes d’un cancer HER2+ à risque élevé (N+ ou T > 1 cm).
  • Bien que la majorité des données disponibles à ce jour suggèrent un bénéfice en faveur du trastuzumab dans tous les sous-groupes de cancer HER2+, elles ne permettent pas d’affirmer avec certitude que la maladie de stade T1ab bénéficie d’un réel avantage de survie, lorsque traitée avec un régime à base de trastuzumab. Les décisions thérapeutiques concernant les patientes atteintes d’un cancer HER2+ de stade T1ab devraient être individualisées en fonction de la taille et de la biologie de la tumeur, du gain potentiel associé au traitement et de son profil de toxicité (détails).
  • Selon la taille de la tumeur, le traitement adjuvant de la maladie RH+HER2+ est composé d'hormonothérapie avec ou sans chimiothérapie associée au trastuzumab. Il n’existe aucune donnée pour appuyer l'utilisation d'une combinaison hormonothérapie/agent anti-HER2 sans chimiothérapie chez ce groupe de patientes (détails).

Sélection du régime de chimiothérapie chez les patientes recevant le trastuzumab

  • L’administration concomitante du trastuzumab et d’une anthracycline n’est pas recommandée puisqu’elle a été associée à un risque de cardiotoxicité significatif. Dans ce cas, le trastuzumab et l’anthracycline sont administrés de manière séquentielle.
  • Lorsqu’un régime sans anthracycline est souhaité, le docétaxel, carboplatine, trastuzumab (TCarboH) peut être employé.
  • Très peu de données sont disponibles pour le traitement des cancers du sein HER2+ de stade T1abN0; par exemple, le paclitaxel q1sem (12 cycles) combiné au trastuzumab ou le docétaxel et la cyclophosphamide combiné au trastuzumab (TCH) (détails).

Utilisation du pertuzumab dans le contexte adjuvant

  • Les données disponibles ne permettent pas d'inclure le pertuzumab dans le traitement adjuvant standard de la maladie HER2+ (détails).
2.7.5 Thérapie adjuvante ciblée - Inhibiteurs PARP

Veille scientifique :

Une étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 1 :1) a évalué l’efficacité et l’innocuité de l’olaparib administré en monothérapie comme traitement adjuvant suivant une chimiothérapie (néoadjuvante ou adjuvante) et un traitement local pour les patientes atteintes d’un cancer du sein précoce à haut risque de récidive, HER2- et exprimant une mutation germinale du gène BRCA1 ou BRCA2 (n = 1 836). Après un suivi médian de 2,5 ans, la survie sans maladie invasive à 3 ans (SSMI, paramètre d’évaluation principal) et la survie sans maladie à distance (SSMD) ont été significativement plus élevée pour les patientes recevant l’olaparib comparativement à celles recevant un placébo (SSMI: 85,9 % contre 77,1 %, HR = 0,58 [IC 99,5 % 0,41-0,82], p < 0,001); SSMD: 87,5 % contre 80,4 %, HR = 0,57 [IC 99,5 % 0,39-0,83], p < 0,001). Aucune différence significative n’a été présente lors de l’analyse intérimaire de la survie globale (HR = 0,68 [IC 99 % 0,44-1,05]). Les effets secondaires de grade 3 les plus fréquents ont été l’anémie (8,7 %), la neutropénie (4,8 %), la leucopénie (3,0 %), la fatigue (1,8 %) et la lymphopénie (1,2 %). (Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec).

2.7.6 Thérapie adjuvante à la suite d'un traitement néoadjuvant

Maladie locorégionale RH+ HER2-

  • Après une réponse pathologique complète à une chimiothérapie néoadjuvante pour un cancer du sein RH+ HER2-, une hormonothérapie adjuvante seule est l’option préconisée pour la poursuite du traitement (recommandations relatives à l'Hormonothérapie adjuvante).
  • Dans le cas où une maladie résiduelle est décelée à la suite d’une chimiothérapie néoadjuvante, l’ajout d’une chimiothérapie adjuvante ne semble pas procurer un avantage quant à la survie sans maladie et à la survie globale. Une hormonothérapie adjuvante seule est l’option généralement préconisée pour la poursuite du traitement.

Maladie locorégionale HER2+ (détails)

  • En présence d’une réponse pathologique complète à la suite d’un traitement néoadjuvant composé d’une chimiothérapie à base de taxane et de trastuzumab, il est recommandé de poursuivre le trastuzumab comme traitement adjuvant.
  • Dans le cas où une maladie résiduelle est décelée à la suite du traitement néoadjuvant, il est recommandé de remplacer le trastuzumab par le trastuzumab emtansine (T-DM1) en monothérapie comme traitement adjuvant.

Maladie locorégionale triple négative (RH- HER2-)

  • Dans le cas où une maladie résiduelle est décelée à la suite d’une chimiothérapie néoadjuvante chez une patiente atteinte d’un cancer du sein HER2-, un traitement adjuvant avec la capécitabine peut être considéré, particulièrement chez celles atteintes d’une maladie RH-HER2- (TN) (détails). En raison des effets indésirables associés à une telle chimiothérapie, les bénéfices et les risques associés doivent être discutés afin que la patiente puisse faire un choix éclairé. Il est à noter que l’étude a été réalisée chez une population strictement asiatique; il existe une incertitude sur la transférabilité de ces résultats à la population non asiatique.
2.8 Suivi
  • Les patientes devraient faire l’objet d’un suivi régulier comprenant un examen physique des seins et des aisselles.
  • Seule une mammographie annuelle (deux vues standard) est recommandée, sauf en présence d’un syndrome génétique.
  • En l’absence de signes ou de symptômes, aucune évaluation radiologique ne devrait être faite.
  • Les patientes doivent être conscientisées par l’équipe traitante à la nécessité de signaler tout nouveau symptôme.
2.9 Traitement systémique de la maladie métastatique
2.9.1 Considérations générales

Déficience en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) et risque de toxicités sévères des traitements à base de fluoropyrimidines

  • Le clinicien doit informer le patient des risques associés à la déficience en DPD, des moyens actuels dont on dispose pour la déceler et des conséquences d’un résultat positif ou négatif au génotypage d’allèles DPYD.
  • Le génotypage prospectif des allèles DPYD sélectionnés devrait être intégré dans la planification des traitements à base de fluoropyrimidines.
  • La détection des variantes DPYD c.1679T>G, c.2846A>T et c.1129-5923C>G devrait être ajoutée au test de génotypage existant (c.1905+1G>A; DPYD*2A) (détails).
  • Selon le génotype DPYD identifié, les ajustements posologiques suivants sont suggérés (détails).

Précisions accompagnant les recommandations :

  • Un délai maximal de dix jours ouvrables pour l’accès aux résultats de l’analyse doit être respecté en lien avec la cible ministérielle, pour tous les établissements du Québec qui font la demande de ce test, afin de ne pas retarder le début des traitements.
  • Lors des cycles subséquents, la dose initiale recommandée doit être réajustée en fonction de la tolérance de chaque patient afin d’éviter que le traitement soit administré à une dose non optimale.
  • Un résultat négatif au génotypage d’allèles DPYD spécifiques (même combinés) ne peut garantir l’absence d’altération de l’activité DPD ou de toxicités sévères suivant un traitement à base de fluoropyrimidines. La vigilance doit être maintenue lors d’une première exposition aux fluoropyrimidines.
  • Étant donné que les variations génétiques ciblées par le présent test sont de nature germinale, il est inutile de répéter l’analyse pour un même patient lorsque le résultat est sans ambiguïté.

Prise en charge et traitement de l’extravasation des agents antinéoplasiques

  • L'extravasation est une complication potentiellement grave pouvant survenir au cours de l'adminitration d'un agent antinéoplasique. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant les mesures contribuant 1) à prévenir et à minimiser les conséquences de l’extravasation, 2) à faciliter la détection de cette dernière par les patients et les professionnels de la santé et 3) à traiter efficacement ces effets de manière à en minimiser les conséquences (détails).

Prévention et traitement des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie ou la radiothérapie

  • Les agents antinéoplasiques et la radiothérapie utilisés pour le traitement du cancer peuvent causer des nausées et des vomissements. Ces effets indésirables influent sur leur qualité de vie des patients et peuvent mener à la réduction ou même à l’arrêt des traitements. La maîtrise de ces effets indésirables représente une partie importante du succès des traitements dans la lutte contre le cancer. Une série de recommandations ont été émises par l’INESSS concernant la prophylaxie antiémétique en fonction du potentiel émétisant de la chimiothérapie et de la radiothérapie (détails).
2.9.2 Traitement de la maladie RH+ HER2- et HER2 faible expression

Traitement de première intention

Avril 2021 (mise à jour en cours)

  • Pour les patientes ménopausées sensibles aux IANS1, l’administration d’un inhibiteur de CDK4/6 (palbociclib, ribociblib et abémaciclib) en association avec un IANS (ou le ribociblib/fulvestrant) est recommandée (détails). Pour les patientes non ménopausées, la combinaison ribociclib/IANS administrée en concomitance avec un agoniste LHRH a montré un avantage significatif quant à la survie globale spécifiquement au sein de cette population. Cette option est offerte au Québec (détails).
  • Pour les patientes résistantes aux traitements endocriniens2, il est recommandé d’administrer un inhibiteur de CDK4/6 (palbociclib, ribociclib, abémaciclib) en concomitance avec le fulvestrant. Les mêmes options de traitement peuvent être proposées aux femmes ménopausées et non ménopausées (avec suppression de la fonction ovarienne) (exception: ribociclib/fulvestrant dont l'indication est limitée aux femmes ménopausées) (détails).
  • Les autres options de traitement disponibles sont un inhibiteur de l’aromatase (avec une suppression de la fonction ovarienne pour les femmes non ménopausées) ou le tamoxifène (détails). Ces options sont considérées comme moins efficaces que les inhibiteurs de CDK4/6, mais pourraient être utilisées en présence d’une contre-indication aux inhibiteurs de CDK4/6.
  • La chimiothérapie est moins employée pour cette intention, mais demeure une option de traitement, particulièrement en présence d’une crise viscérale nécessitant une réponse rapide au traitement.
  • Les particularités spécifiques à chacune des molécules (toxicité, profil pharmacologique) et les caractéristiques de la patiente (comorbidités, statut ménopausique, préférences) doivent être prises en compte dans la décision d’utiliser l’une ou l’autre de ces options (détails).

1. La patiente est considérée sensible aux traitements endocriniens si elle est atteinte d’une maladie métastatique de novo ou qu’elle la développe plus de 12 mois suivant un traitement endocrinien adjuvant.

2. La patiente est considérée résistante aux traitements endocriniens si elle développe une maladie métastatique pendant ou dans les 12 mois suivant un traitement endocrinien adjuvant.

Traitement de deuxième intention et plus

Avril 2021 (mise à jour en cours)

  • Suivant l’administration d’un inhibiteur de CDK4/6, la séquence optimale de traitement à la progression n’a pas été évaluée dans des études cliniques randomisées et demeure empreinte d’incertitudes. Les options suivantes sont disponibles:
    • La combinaison de l'alpélisib et du fulvestrant, en présence d'une mutation PIK3CA (détails).
    • La combinaison de l’évérolimus et de l’exémestane pour les femmes ménopausées réfractaires à un IANS (détails).
    • Une hormonothérapie telle un IA, le tamoxifène ou le fulvestrant (en combinaison avec une suppression de la fonction ovarienne (SFO) chez les patientes non ménopausées) est une option supplémentaire considérée comme moins efficace que la combinaison évérolimus/exémestane ou alpélisib/fulvestrant, mais présente un profil de toxicité favorable
  • Pour les patientes qui n’ont jamais reçu un inhibiteur de CDK4/6 pour le traitement du cancer du sein, l’administration d’un inhibiteur de CDK4/6 (palbociclib, ribociclib, abémaciclib) en concomitance avec le fulvestrant est recommandée en deuxième intention ou plus. Les mêmes options peuvent être offertes aux femmes ménopausées et non ménopausées (avec suppression de la fonction ovarienne) (exception : ribociclib/fulvestrant dont l’indication est limitée aux femmes ménopausées) (détails).
  • La chimiothérapie est moins employée pour cette intention, mais demeure une option de traitement en présence d’une résistance au traitement hormonal ou d’une crise viscérale nécessitant une réponse rapide au traitement.
  • Les particularités spécifiques à chacune des molécules (toxicité, profil pharmacologique) et les caractéristiques de la patiente (comorbidités, statut ménopausique, préférences) doivent être prises en compte dans la décision d’utiliser l’une ou l’autre de ces options (détails).

Veille scientifique :

L’étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 2 : 1) et à devis ouvert DESTINY-Breast04 a évalué l’efficacité et l’innocuité du trastuzumab déruxtécan (T-DXd), en comparaison avec une chimiothérapie au choix du clinicien, pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique préalablement traitées, dont le HER2 est faiblement exprimé (IHC 1+ ou IHC 2+/HIS-). Parmi les 557 patientes à l’étude, 88,7 % étaient positives pour les récepteurs hormonaux (RH+) et 11,3 % étaient négatives (RH-). Chez les patientes RH+, le T-DXd a prolongé significativement la survie sans progression (SSP, paramètre d’évaluation principal) et la survie globale (SG, paramètre d’évaluation secondaire) en comparaison avec la chimiothérapie (SSP : 10,1 mois contre 5,4 mois, HR = 0,51 [IC 95 % 0,40 – 0,64], p < 0,001; SG: 23,9 mois contre 17,5 mois, HR = 0,64 [IC 95 % 0,48 – 0,86], p = 0,003). Le T-DXd a semblé procurer une efficacité similaire dans la population RH-. Toutefois, cette analyse a été réalisée sur une faible proportion des patientes à l’étude et est exploratoire. Les effets secondaires de grade 3 ou plus ont affecté 52,6 % des patientes du groupe T-DXd contre 67,4 % du groupe chimiothérapie. Une pneumopathie interstitielle ou une pneumonite, considérée comme liée au traitement, est survenue chez 12,1 % des patientes ayant reçu T-DXd. Un décès lié aux effets secondaires est survenu chez 3,8 % des patientes du groupe T-DXd contre 2,9 % du groupe contrôle. (Valeur thérapeutique reconnue par l’INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec).

 

2.9.3 Traitement de la maladie RH+/RH- HER2+

mise à jour: juin 2023

 

Traitement de première intention

  • Les traitements standards pour la maladie métastatique RH+ HER2+ sont les mêmes que pour les patientes RH- HER2+. Cependant, l’hormonothérapie combinée à un agent anti-HER2 demeure une option thérapeutique réservée à certaines patientes RH+ HER2+ sélectionnées surtout lorsque le traitement standard est contre-indiqué (détails).

Maladie métastatique de novo ou récidive plus de 12 mois après l’arrêt du traitement adjuvant à base de trastuzumab :

  • En première intention, l’option thérapeutique privilégiée est l’association du trastuzumab et du pertuzumab avec une taxane. Le traitement avec ces deux agents anti-HER2 devrait être maintenu jusqu'au moment de la progression ou de l’apparition de manifestations inacceptables de toxicité (détails).
  • Pour le traitement de la maladie métastatique RH+ HER2+, l’hormonothérapie combinée à un agent anti-HER2 demeure une option thérapeutique réservée à certaines patientes sélectionnées (p. ex. atteinte osseuse uniquement), surtout lorsque le traitement standard est contre-indiqué (détails).

Récidive pendant ou moins de 12 mois après l’arrêt du traitement pour une maladie locorégionale à base de trastuzumab :

  • Considérer un traitement de deuxième intention avec l’utilisation d’un autre agent anti-HER2 (détails).

Traitement de deuxième intention

  • Le trastuzumab déruxtécan (T-DXd) est l'option privilégiée pour le traitement de deuxième intention de la maladie métastatique RH+/RH- HER2+ qui a progressé pendant ou suivant un traitement de première intention à base de trastuzumab et d’une taxane (détails).
  • Le trastuzumab emtansine (T-DM1) est une option disponible en deuxième intention pour les patientes non éligibles au T-DXd (détails).
  • Le tucatinib, administré en combinaison avec le trastuzumab et la capécitabine, est disponible en deuxième intention ou plus pour les patientes traitées antérieurement avec le trastuzumab, le pertuzumab et le T-DM1. Il est généralement utilisé en 3e intention ou plus, suivant le T-DXd et devrait être privilégié en présence de métastases cérébrales actives (détails).
  • Les options suivantes sont aussi disponibles pour certaines patientes avec des contre-indications aux traitements privilégiés: trastuzumab/chimiothérapie (p. ex. : capécitabine, vinorelbine), lapatinib/capécitabine, chimiothérapie seule.

 

Traitement de troisième intention

  • Suivant l’administration du T-DXd, le tucatinib (administré en combinaison avec le trastuzumab et la capécitabine) ou le trastuzumab emtansine (T-DM1) sont des options de traitement de troisième intention de la maladie métastatique RH+/RH- HER2+ (détails). 
  • Le tucatinib devrait surtout être privilégié en présence de métastases cérébrales actives. Pour être admissibles au tucatinib (remboursement RAMQ), les patientes doivent avoir été traitées antérieurement avec le trastuzumab, le pertuzumab et le T-DM1 (détails).
  • Les options suivantes sont aussi disponibles pour certaines patientes avec des contre-indications aux traitements privilégiés: trastuzumab/chimiothérapie (p. ex. : capécitabine, vinorelbine), lapatinib/capécitabine, chimiothérapie seule.

 

Traitement de quatrième intention et plus 

La séquence de traitement de quatrième intention ou plus suivant l’administration du pertuzumab/trastuzumab/taxane, du T-DXd, du T-DM1 et du tucatinib est variable. Les particularités spécifiques à chacune des molécules (toxicité, profil pharmacologique) et les caractéristiques de la patiente (comorbidités, préférences, présence de métastases cérébrales) doivent être prises en compte dans la décision d’utiliser l’une ou l’autre de ces options. Les options suivantes sont disponibles : trastuzumab/chimiothérapie (p. ex. : capécitabine, vinorelbine), lapatinib/capécitabine, chimiothérapie seule.

  • La combinaison du trastuzumab et d’une chimiothérapie est une option possible. En présence d’une progression sous ce traitement, le trastuzumab peut être poursuivi seul ou en concomitance avec un nouvel agent chimiothérapeutique.
  • La combinaison lapatinib/capécitabine, associé à un profil de toxicité défavorable, peut être envisagée dans certaines situations particulières (p. ex. présence de métastases cérébrales, toxicité cardiaque liée à l’utilisation du trastuzumab).
2.9.4 Traitement de la maladie RH- HER2- et HER2 faible expression

Veille scientifique :

Une étude à répartition aléatoire de phase III a évalué l’efficacité et l’innocuité du sacituzumab govitécan pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique triple négatif suivant deux lignes de traitement ou plus, dont au moins une pour une maladie métastatique (n = 468). Comparativement à la monochimiothérapie (éribuline, capécitabine, gemcitabine ou vinorelbine), le sacituzumab govitécan a prolongé significativement la survie sans progression (paramètre d’évaluation principal : 5,6 mois contre 1,7 mois; HR = 0,41 [IC 95 % 0,32 – 0,52], p < 0,0001) et la survie globale (12,1 mois contre 6,7 mois; HR = 0,48 [IC 95 % 0,38 – 0,59], p < 0,001). Les effets secondaires de grade 3 ou plus les plus fréquents (sacituzumab govitécan contre chimiothérapie) ont été la neutropénie (51 % contre 33 %), la leucopénie (10 % contre 5 %), les diarrhée (10 % contre < 1 %), l’anémie (8 % contre 5 %) et les neutropénies fébriles (6 % vs 2 %). (Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec).

 

Veille scientifique :

Une étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 2 :1) a évalué l’efficacité et l’innocuité du pembrolizumab pour le traitement de première intention des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique triple négatif (n = 847). Parmi les patientes qui exprimaient le PD-L1 (score combiné positif [SCP] ≥ 10), la combinaison du pembrolizumab et d’une chimiothérapie a prolongé significativement la survie sans progression (paramètre d’évaluation principal : 9,7 mois contre 5,6 mois; HR = 0,65 [IC 95 % 0,349 – 0,86], p = 0,0012) comparativement à la chimiothérapie seule. L’efficacité du pembrolizumab a été croissante avec l’enrichissement du PD-L1. Les effets secondaires de grade 3 ou plus ont affecté 68 % des patientes du groupe pembrolizumab/chimiothérapie contre 67 % du groupe placébo/chimiothérapie. (Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, inscrit aux listes des médicaments au Québec).

 

Veille scientifique :

L’étude à répartition aléatoire de phase III (assignation 2 : 1) et à devis ouvert DESTINY-Breast04 a évalué l’efficacité et l’innocuité du trastuzumab déruxtécan (T-DXd), en comparaison avec une chimiothérapie au choix du clinicien, pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique préalablement traitées, dont le HER2 est faiblement exprimé (IHC 1+ ou IHC 2+/HIS-). Parmi les 557 patientes à l’étude, 88,7 % étaient positives pour les récepteurs hormonaux (RH+) et 11,3 % étaient négatives (RH-). Chez les patientes RH+, le T-DXd a prolongé significativement la survie sans progression (SSP, paramètre d’évaluation principal) et la survie globale (SG, paramètre d’évaluation secondaire) en comparaison avec la chimiothérapie (SSP : 10,1 mois contre 5,4 mois, HR = 0,51 [IC 95 % 0,40 – 0,64], p < 0,001; SG: 23,9 mois contre 17,5 mois, HR = 0,64 [IC 95 % 0,48 – 0,86], p = 0,003). Le T-DXd a semblé procurer une efficacité similaire dans la population RH-. Toutefois, cette analyse a été réalisée sur une faible proportion des patientes à l’étude et est exploratoire. Les effets secondaires de grade 3 ou plus ont affecté 52,6 % des patientes du groupe T-DXd contre 67,4 % du groupe chimiothérapie. Une pneumopathie interstitielle ou une pneumonite, considérée comme liée au traitement, est survenue chez 12,1 % des patientes ayant reçu T-DXd. Un décès lié aux effets secondaires est survenu chez 3,8 % des patientes du groupe T-DXd contre 2,9 % du groupe contrôle. (Valeur thérapeutique reconnue par l'INESSS, non inscrit aux listes des médicaments au Québec).

 

3. Données probantes et discussion
3.1 Dépistage
3.1.1 Tomosynthèse mammaire et dépistage du cancer du sein

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a mandaté l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) pour déterminer si la tomosynthèse combinée à la mammographie devrait remplacer la mammographie pour le dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 50 à 69 ans dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) et chez les femmes âgées de moins de 50 ans et de 70 ans et plus.

Le remplacement d’un examen de dépistage par un autre dans le cadre d’un programme de dépistage existant serait justifié s’il permettait de maximiser les bénéfices pour les participants et de limiter les risques associés au dépistage. Dans le contexte du dépistage du cancer du sein, aucune étude repérée n’a évalué la mortalité et la morbidité associées au cancer du sein ni le surdiagnostic et les effets indésirables liés aux interventions découlant d’un résultat faux positif à la suite d’un examen de dépistage avec la tomosynthèse. À défaut de disposer de ces données cliniques, le présent rapport vise à déterminer si la tomosynthèse combinée à la mammographie permet d’améliorer la performance de la mammographie, principalement en augmentant le taux de détection des cancers, tout en réduisant les inconvénients liés aux taux de rappel faux positifs. Les indicateurs de performance portant sur l’utilisation de la tomosynthèse combinée à la reconstitution d’images bidimensionnelles (2D) synthétiques et la tomosynthèse seule sont aussi présentés.

Deux essais cliniques randomisés (ECR) dans lesquels les femmes étaient assignées aléatoirement à un dépistage avec l’une ou l’autre des stratégies ont été retenus [1, 2]. L’un des ECR, qui a publié une analyse intermédiaire de ses résultats, a recruté des femmes âgées de 50 à 69 ans qui recevaient un dépistage dans le cadre d’un programme de dépistage, alors que l’autre a inclus des femmes âgées de 40 à 49 ans à risque modéré ou élevé de cancer du sein. Quelques études prospectives [3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14], dans lesquelles chaque femme a eu un examen de tomosynthèse et de mammographie dans le cadre d’un programme de dépistage, ont aussi été sélectionnées, de même que plusieurs études rétrospectives [15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34]. Les études rétrospectives comprenaient une première cohorte de femmes qui avaient eu un examen de tomosynthèse combiné à une mammographie et une seconde cohorte de femmes qui avaient eu une mammographie. Comme les études rétrospectives sont davantage sujettes à des biais de sélection, la majorité des constats ont donc été formulés à partir des résultats des ECR et des études prospectives.

La sensibilité et la spécificité sont les paramètres de performance classiquement utilisés pour évaluer si un test diagnostique a une bonne capacité à discriminer les sujets malades de ceux qui ne le sont pas, mais l’obtention de ces données nécessite un suivi suffisamment long pour documenter, entre autres, les cancers d’intervalle, ce qui a été plutôt rare dans les études retenues. Les données disponibles sont donc insuffisantes pour se prononcer sur la sensibilité et la spécificité de la tomosynthèse combinée à la mammographie par rapport à la mammographie dans le contexte du dépistage du cancer du sein [6, 35].

Selon les études retenues, le taux de détection total des cancers est supérieur avec la tomosynthèse combinée à la mammographie par rapport à la mammographie lors du dépistage du cancer du sein, et ce, peu importe l’âge ou la densité mammaire des femmes. Les données disponibles ne permettent toutefois pas de déterminer dans quelle proportion ces cancers additionnels auraient causé des symptômes ou un décès chez les personnes atteintes [1, 2, 5, 8, 12, 13].

Les taux de rappel témoignent de la proportion des participantes au dépistage qui se verront proposer un suivi ou des examens complémentaires, voire une biopsie. Pour certaines d’entre elles chez qui les lésions s’avéreront bénignes, certains examens seraient jugés inutiles et pourraient générer de l’anxiété. Bien que les ECR aient montré des taux de rappel équivalents, les études prospectives ont obtenu des résultats divergents difficilement explicables [1, 2, 5, 7, 12, 13].

Les femmes chez qui l’examen de dépistage aura révélé une lésion suspecte voudront connaître la probabilité de se voir diagnostiquer un cancer à la suite du rappel et des examens supplémentaires, c’est-à-dire la valeur prédictive positive de rappel du test. Cette valeur est équivalente ou supérieure avec la tomosynthèse combinée à la mammographie par rapport à celle obtenue avec la mammographie [1, 2, 5, 7, 12, 13].

La tomosynthèse entraîne une exposition à la radiation similaire à celle de la mammographie. Ainsi, la tomosynthèse combinée à la mammographie entraîne une exposition à la radiation de deux à trois fois supérieure à celle de la mammographie, mais l’impact clinique de cette dose n’est pas connu [2, 5, 7, 10, 11, 12, 14].

La tomosynthèse combinée à la reconstitution d’images 2D synthétiques est une alternative à la tomosynthèse combinée à la mammographie, puisqu’elle permet de réduire l’exposition aux radiations. Des données additionnelles, comme des données sur les cancers d’intervalle, sont nécessaires pour se prononcer sur la performance de la tomosynthèse combinée à la reconstitution d’images 2D synthétiques par rapport à la mammographie [3, 4, 5, 17, 18, 19, 36].

Il est difficile, en raison des contextes organisationnels différents dans lesquels les ECR, les études prospectives et les études rétrospectives ont été menées, de juger de l’effet qu’aurait un remplacement technologique sur les taux de rappel, les taux de rappel faux positifs et les valeurs prédictives positives au Québec. De plus, certaines valeurs des indicateurs de performance du PQDCS sont relativement éloignées des valeurs obtenues pour la mammographie dans les études retenues, en ce qui a trait, par exemple, aux taux de rappel qui sont particulièrement élevés au Québec [37, 38]. Ces différences pourraient en partie s’expliquer par les normes de lecture de l’examen en Europe, soit la double lecture et le volume de lectures plus élevé annuellement, de même que par le contexte médico-légal nord-américain.

À ce jour, peu d’agences gouvernementales ou comité d’experts ont évalué la tomosynthèse dans le contexte du dépistage du cancer du sein. Au Canada, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs ne recommande pas l'utilisation de la tomosynthèse pour le dépistage du cancer du sein chez les femmes qui ne sont pas à risque accru [39]. Aux États-Unis, le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) et l’American College of Radiology (ACR) ont recommandé d’envisager la tomosynthèse lorsqu’un dépistage du cancer du sein est indiqué [40, 41, 42]. L’US Preventive Services Task Force (USPSTF) et le Norwegian Institute of Public Health ont conclu, en 2016 et 2017 respectivement, que les preuves étaient insuffisantes pour évaluer les avantages et les inconvénients de la tomosynthèse comme examen de dépistage primaire du cancer du sein [43, 44].

Plusieurs incertitudes demeurent quant à la valeur ajoutée associée à un remplacement technologique avec la tomosynthèse combinée à la mammographie pour le dépistage du cancer du sein, aux effets indésirables possibles ainsi qu’à la transférabilité des résultats de performance des études retenues au contexte de dépistage québécois. Par conséquent, l’INESSS ne recommande pas le remplacement de la mammographie par la tomosynthèse combinée à la mammographie pour le dépistage du cancer du sein au Québec.

Une réévaluation de la tomosynthèse combinée à la mammographie et de la tomosynthèse combinée à la reconstitution d’images 2D synthétiques seraient nécessaires lorsque de nouvelles données auront été publiées, notamment sur les cancers d’intervalle. La tomosynthèse combinée à la reconstitution d’images 2D synthétiques pourrait permettre de diminuer l’exposition aux radiations tout en maintenant une performance semblable à la tomosynthèse combinée à la mammographie. Des données additionnelles, idéalement dans un contexte de dépistage comparable à celui du Québec, sont nécessaires pour se positionner relativement à cette nouvelle technologie.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Tomosynthèse mammaire et dépistage du cancer du sein, INESSS, 2019.

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3.1.2 Dépistage en présence d’une densité mammographique élevée (BI-RADS D ou plus de 75 % parenchyme)

La densité mammographique fait référence à la composante fibroglandulaire du sein qui prend une apparence radio-opaque à la mammographie. La présence de tissu dense n’est pas anormale en soi et elle peut varier dans le temps. Les approches employées pour mesurer et définir la densité sont nombreuses et varient selon le mode d’évaluation (visuel, semi-automatisé ou entièrement automatisé), le type de paramètre évalué (aire ou volume) et la nature de la méthode (qualitative ou quantitative) [1]. Dans la pratique clinique actuelle, la densité mammographique est rapportée selon les critères de la 5e édition du système de classification BI-RADS (A : seins presque entièrement adipeux; B : densité fibroglandulaire éparse; C : densité hétérogène; D : seins extrêmement denses) [2]. Cette édition remplace une version antérieure (4e édition, 2003) dont les catégories, alors numérotées de 1 à 4, comprenaient un aspect quantitatif du contenu fibroglandulaire (< 25 %, 25-50 %, 50-75 % et > 75 %). La plupart des autres méthodes recensées ont un usage limité au domaine de la recherche.

Il importe de préciser que les estimations subjectives, de même que les mesures planimétriques basées sur une représentation bidimensionnelle du sein, sont des indicateurs imprécis du volume de tissu dense [2]. De ce fait, une certaine variabilité intra et inter-observateurs a été rapportée quant à l’interprétation de la densité mammographique avec le système BI-RADS [3, 4].

La distribution de la densité mammographique dans la population soumise au dépistage suit généralement la tendance suivante : 10 % des femmes ont les seins presque entièrement adipeux; 40 % présentent une densité fibroglandulaire éparse; 40 % présentent une densité hétérogène; et 10 % ont les seins extrêmement denses [2, 5, 6]. Un déclin de la densité mammographique se produit habituellement avec l’avancement en âge et l’accroissement de l'indice de masse corporelle.

Plusieurs études ont suggéré que la densité mammographique augmenterait, d’une part, le risque de développer un cancer du sein et réduirait, d’autre part, la sensibilité de la mammographie. Dans le but de déterminer si la densité mammographique représente un facteur de risque significatif et afin d’établir si celui-ci devrait justifier un dépistage personnalisé chez les femmes aux seins extrêmement denses, le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) a sollicité l'Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) pour réaliser un état des connaissances à ce sujet.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Densité mammaire et dépistage du cancer du sein, INESSS 2021

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3.2 Pathologie

3.2.1 Éléments requis dans le rapport de pathologie (à venir)

3.2.2 Évaluation des récepteurs hormonaux

Évaluation des RH pour les CCIS

Reprise de l'analyse des RH sur le même spécimen ou sur la pièce chirurgicale

3.2.3 Évaluation du statut HER2 (à venir)

3.2.4 Évaluation de l’indice Ki67

3.2.5 Tumeur triple négative ou faiblement RH + (1-10%)

Phénotype triple négatif et profil basal-like

Hormonothérapie adjuvante chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-

Test génétique BRCA1/2 chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-

3.2.1 Éléments requis dans le rapport de pathologie

À venir

3.2.2 Évaluation des récepteurs hormonaux

Évaluation des RH pour les CCIS

En 2010, l'ASCO/CAP s'abstenait d'émettre une recommandation formelle concernant l'évaluation du statut des récepteurs hormonaux (RH) chez les patientes atteinte d'un carcinome canalaire in situ (CCIS) [1]. Néanmoins, les experts ont reconnu la valeur du statut du récepteur œstrogénique (RO) en se basant sur les résultats (rapportés sous la forme d'abrégé) d'une analyse rétrospective de l'étude clinique NSABP B-24 qui a évalué l’efficacité du tamoxifène après une chirurgie mammaire conservatrice suivie d’une radiothérapie [3]. Publiés en 2012, les résultats démontrent que l'effet bénéfique du tamoxifène est restreint aux patientes RO [4]. L'étude révèle aussi que l'évaluation combinée des RH (RO et RP) n'est pas plus prédictive que celle du statut des RO. Le NCCN recommande également l'évaluation du statut RO pour tous les cas de CCIS [41].

Bien qu’il soit approprié d’utiliser la pièce biopsique pour évaluer le statut des RH sur les carcinomes infiltrants, une étude rétrospective de tous les cas de CCIS diagnostiqués sur une période de 2 ans à l’hôpital Johns Hopkins suggère qu’il serait plus avantageux et mieux justifié d’utiliser la pièce chirurgicale pour l’analyse des RH sur les CCIS [6]. D’abord, il n’existe aucune circonstance selon laquelle une patiente avec un diagnostic de CCIS pourrait recevoir une hormonothérapie néoadjuvante; peu importe le résultat de la biopsie, la patiente est orientée directement vers une résection chirurgicale. De plus, 1) un résultat négatif pour les RH sur le spécimen biopsique ou 2) la présence d’une composante infiltrante sur la pièce chirurgicale vont inévitablement nécessiter la reprise du test sur la pièce chirurgicale [1].

Reprise de l’analyse des RH sur le même spécimen ou sur la pièce chirurgicale

Selon l’ASCO/CAP, il est préférable d’utiliser le spécimen biopsique pour l’analyse du statut des RH. Une reprise sur la pièce chirurgicale est toutefois nécessaire lorsque la biopsie n’est pas représentative (type histologique et grade) de la tumeur à la résection [1]. Une reprise peut également être envisagée sur le même spécimen ou sur la pièce chirurgicale :

1) en l'absence de marquage pour RO et RP, lorsque la tumeur est de type tubulaire, lobulaire, mucineux ou lorsque le score Nottingham est de 1;

2) en présence d’une tumeur RO- mais RP+ (pour écarter la possibilité d'un résultat faux négatif pour RO ou faux positif pour RP).

3.2.3 Évaluation du statut HER2

À venir

3.2.4 Évaluation de l’indice Ki67

En 2016, l’ASCO a publié ses lignes directrices concernant l’utilisation de biomarqueurs pour guider les décisions thérapeutiques dans le traitement du cancer du sein infiltrant [19]. Selon ces recommandations, l’indice de marquage Ki67 ne devrait pas être employé pour déterminer si une chimiothérapie (CT) adjuvante est indiquée ou non. La décision de l’ASCO est principalement basée sur le manque de données justifiant l’utilité clinique de Ki67 comme marqueur pronostique pour orienter la décision concernant l’administration d'une CT adjuvante. En effet, même si les résultats de plusieurs études appuient le rôle de Ki67 comme marqueur pronostique dans les cas de cancer du sein, l'utilité clinique est limitée par l’absence de preuve de la validité analytique du test immunohistochimique pour Ki67 [20]. Depuis sa formation en 2009, l'International Ki67 in Breast Cancer Working Group a publié plusieurs articles concernant la standardisation des différentes étapes de l’analyse de l’indice Ki67 [21, 2223]. Malgré certaines améliorations, les auteurs sont d’avis que l’indice Ki67 ne doit pas être utilisé pour la pratique clinique avant la standardisation complète du test [23]. Conformément à l’ASCO, le NCCN ne recommande pas l’évaluation de l’indice Ki67 [41].

Bien que l’estimation de la prolifération cellulaire par immunohistochimie pour Ki67 soit controversée, le comité d’experts de la conférence internationale de St-Gall suggère son utilisation pour faciliter la distinction entre les tumeurs de type luminal A et luminal B (HER2-) et ainsi orienter la décision thérapeutique [43]. Suivant cette recommandation, l’indice Ki67 (exprimé en pourcentage de cellules tumorales marquées) est interprété en fonction du seuil défini selon les valeurs locales du laboratoire. Les experts ont convenu qu’un seuil dans l’intervalle 20-29 % était jugé acceptable. Donc, si un laboratoire obtient une valeur médiane de l’indice Ki67 de 20 % chez les patientes RH+, toutes les valeurs ≤ 10 % seront jugées clairement faibles et celles ≥ 30 % clairement élevées. Ces valeurs sont en accord avec les résultats d’une méta-analyse qui a exploré la valeur pronostique de différents seuils pour l’indice Ki67 à partir de données extraites d’études publiées entre 1996 et 2015 et portant sur plus de 60 000 patientes [25]. Les auteurs révèlent qu’un seuil arbitraire d’au moins 25 % permet d'observer une différence statistiquement significative dans le pronostic des deux groupes séparés par ce seuil. La recommandation du comité d’experts de la conférence internationale de St-Gall a été retenue par l'ESMO [42].

Lorsqu’ils ont été interrogés, les experts du Québec ont répondu majoritairement que l’indice Ki67 ne faisait pas partie, de routine, du rapport de pathologie de leur établissement. Toutefois, près des deux tiers d’entre eux pensaient que l’indice Ki67 les aiderait à mieux distinguer les tumeurs luminal A et luminal B pour mieux déterminer la pertinence d’une CT adjuvante. Un rapport produit par l'INESSS révèle aussi que « Malgré une certaine variabilité inter-laboratoires, les milieux hospitaliers québécois qui offrent le test soutiennent qu'il est facile pour un anatomopathologiste de fournir un résultat approximatif (< 10 % = clairement faible; > 30 % = clairement élevé) qui soit utile au clinicien » [26]. Dans ce rapport portant sur le contexte d’utilisation du test Oncotype DXMD (ODX) pour fins de décision thérapeutique, l’INESSS suggère la mise sur pied d’une évaluation prospective de la faisabilité d’utilisation d'un test immunohistochimique standardisé pour Ki67 dans le but de faciliter la sélection des patientes pour qui un test ODX est nécessaire. En complément avec les autres critères clinicopathologiques usuels, l’indice Ki67 (clairement faible/élevé contre intermédiaire) pourrait donc permettre de distinguer les patientes pour qui le résultat du test ODX est prévisible de celles pour qui ce test présente une valeur ajoutée.

3.2.5 Tumeur triple négative

Phénotype triple négatif et profil basal-like
Hormonothérapie adjuvante chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-
Test génétique BRCA1/2 chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-

Une tumeur HER2- possédant 1-10 % de cellules RH+ ne doit pas être considérée comme une tumeur triple négative (TN). Le pronostic global des patientes dont la tumeur est faiblement RH+ (1-10 %) et HER2- est similaire à celui des patientes atteintes d’un cancer TN. L’efficacité de l’hormonothérapie (HT) chez ce groupe de patientes est toutefois incertaine. La fréquence comparable des mutations BRCA1/2 chez les patientes faiblement RH+/HER2- versus RH-/HER2- justifie la pertinence d'orienter ces patientes vers une consultation en génétique.

Phénotype triple négatif et profil basal-like

Une tumeur TN est définie à la suite de la détermination du statut des récepteurs hormonaux (RO, récepteur œstrogénique; RP, récepteur progestatif) et du statut HER2 au moyen de tests de routine validés en laboratoire clinique (IHC, immunohistochimie; ISH, in situ hybridization) et selon des recommandations établies. Le concept de tumeur basal-like est issu de l’analyse du profil d’expression génique de la tumeur, qui est à l’origine de la classification des cancers du sein en sous-types moléculaires distincts [27, 28]. La plupart des tumeurs basal-like sont TN, mais elles expriment aussi plusieurs gènes et protéines caractéristiques des cellules basales/myoépithéliales du sein normal [29]. Bien que la majorité des tumeurs TN possèdent un profil moléculaire basal-like, le transcriptome des tumeurs TN est hétérogène et le phénotype TN ne devrait pas être utilisé comme marqueur indirect du sous-type basal-like [29]. À défaut de la caractérisation du profil d’expression génique, l’identification indirecte du sous-type basal-like pour une tumeur TN peut être faite par la détection immunohistochimique des cellules tumorales qui expriment aussi CK5/6 et/ou EGFR [30, 31]. Cependant, il n’existe présentement aucune recommandation internationale de nature à guider l’utilisation/interprétation de ces marqueurs dans les cas de cancer du sein.

Hormonothérapie adjuvante chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-

Selon les recommandations publiées en 2010 par l'ASCO/CAP, le marquage par immunohistochimie des récepteurs hormonaux (RH) dans un minimum de 1 % des cellules tumorales doit être considéré comme positif [1]. Par conséquent, les patientes qui répondent à ce critère sont admissibles à un traitement hormonal. Toutefois, un doute persiste actuellement quant à l'efficacité de l'hormonothérapie adjuvante lorsque les niveaux d'expression des RH sont faibles (1-10 %). Les données publiées à ce jour concernant la valeur pronostique et prédictive de faibles niveaux d'expression (1-10 %) des RH par l'IHC, en l'absence d'amplification HER2, proviennent de l’analyse de sous-groupes d’études rétrospectives [32, 33]. Bien que leur effectif soit de petite taille, ces études ne montrent pas de différence significative quant à la survie globale, la survie sans récidive et la survie sans maladie entre les tumeurs faiblement positives (1-10 %) et les tumeurs négatives (< 1 %) pour l'expression des RH (voir tableau ci-dessous). D’autres études indiquent aussi que, sur la base de l’analyse du profil de l’expression génique, la majorité des tumeurs HER2- qui sont faiblement RH+ par IHC présentent un profil moléculaire qui s’apparente davantage au sous-type basal-like que luminal [34, 35]. Les données publiées par Raghav et coll. et Balduzzi et coll. indiquent que l'HT n'apporte aucun bénéfice de survie aux patientes dont la tumeur est faiblement RH+ en comparaison avec celles atteintes d’un cancer TN traitées de la même façon (voir tableau ci-dessous).

Des études prospectives randomisées comparant les données de survie de patientes 1-10 % RH+/HER2- avec et sans HT sont nécessaires afin de déterminer l’efficacité du traitement chez ce groupe de patientes. En attendant la publication de telles études, et puisqu’il est actuellement impossible d’exclure un avantage réel de l’HT chez ce groupe de patientes, les tumeurs contenant 1-10 % de cellules RH+ sont considérées comme positives [1]. Cependant, l’efficacité incertaine de l’HT en présence de valeurs RH jugées équivoques suggère la nécessité d’introduire également un traitement de chimiothérapie [43, 36]. L'ASCO/CAP recommande que la décision thérapeutique soit prise à la suite d'une discussion avec la patiente concernée afin que les risques et avantages de l'hormonothérapie soient pris en considération [1].

Données de survie chez les patientes faiblement RH+ (1-10%)/HER2- et RH-/HER2-

Étude

Sous-groupe

Survie globale

HR (IC 95 %); p

Survie sans récidive

HR (IC 95 %); p

Raghav et coll., 2012 [32]

a) RO/RP < 1 % (n = 897)
b) RO/RP 1-5 % (n = 241)
c) RO/RP 6-10 % (n = 119)

b vs a : 1,10 (0,84-1,44); p = 0,47
c vs a : 0,88 (0,60-1,31); p = 0,54

b vs a : 1,11 (0,88-1,41); p = 0,37
c vs a : 0,92 (0,65-1,30); p = 0,64

Balduzzi et coll., 2014 [33]

a) RO/RP < 1 % (n = 1 300)
b) RO/RP 1-10 % (n = 124)

a vs b : 1,50 (0,82-2,77); p = 0,192

SSM*  a vs b : 1,40 (0,92-2,12); p = 0,115

HR : rapport de risques instantanés (hazard ratio); IC : intervalle de confiance; n : nombre de patientes; RO : récepteur œstrogénique; RP : récepteur progestatif; SSM* : survie sans maladie; vs : versus.

Effet de l’hormonothérapie chez les patientes faiblement RH+ (1-10%)/HER2- et RH-/HER2-

Étude

Sous-groupe

Survie globale

Estimée sur 3 ans

Survie sans récidive

Estimée sur 3 ans

Raghav et coll., 2012 [32]

RO/RP < 1 % (n = 37)
RO/RP 1-10 % (n = 81)

0,93

0,92

p = 0,43

0,61

0,81

p = 0,10

Balduzzi et coll., 2014 [33]

RO/RP < 1 % (n = 59)
RO/RP 1-10 % (n = 51)

nd **

nd **

p = 0,305

SSM*  nd **

SSM*  nd **

p = 0,365

IC : intervalle de confiance; n : nombre de patientes; RO : récepteur œstrogénique; RP : récepteur progestatif; SSM* : survie sans maladie; nd** : valeur numérique non disponible (courbe de survie Kaplan-Meier).

Test génétique BRCA1/2 chez les patientes RH+ (1-10 %) et HER2-

Actuellement, les lignes directrices du NCCN recommandent que toutes les patientes atteintes d’un carcinome mammaire infiltrant TN et âgées de 60 ans ou moins au moment du diagnostic soient orientées vers une consultation en génétique et considérées pour un test BRCA1/2 [37]. Le comité d’experts de la conférence internationale de St-Gall ainsi que l’ESMO ont émis une recommandation similaire concernant les patientes âgées de moins de 50 ans [43, 38]. Par conséquent, l’application stricte de ces recommandations exclut de l’analyse génétique les patientes faiblement RH+. L’analyse d’une base de données prospective incluant toutes les patientes atteintes d’un cancer du sein orientées vers une consultation en génétique révèle l’absence de différence significative quant à l’incidence des mutations BRCA1/2 entre les tumeurs RH+ (1-9 %)/HER2- (n = 76) et TN (n = 238) [39]. L’'identification d'une mutation BRCA a un impact considérable sur 1) l'approche utilisée pour gérer la maladie, 2) la prévention du cancer de l'ovaire et 3) le dépistage d'une mutation BRCA chez les membres de la famille de la patiente [40]. Les carcinomes HER2- avec moins de 10 % de cellules RH+ devraient aussi être considérés pour un test BRCA1/2 ([39] et avis d’experts).

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Eiermann W, Bergh J, Cardoso F, Conte P, Crown J, Curtin NJ, Gligorov J, Gusterson B, Joensuu H, Linderholm BK, Martin M, Penault-Llorca F, Pestalozzi BC, Razis E, Sotiriou C, Tjulandin S, Viale G. Triple negative breast cancer: proposals for a pragmatic definition and implications for patient management and trial design. Breast 2012;21(1):20-26.

41.

National Comprehensive Cancer Network (NCCN). Breast cancer. Version 2.2017. Clinical Practice Guidelines in Oncology. Fort Washington, PA : NCCN; 2017. Disponible à : https://www.nccn.org/professionals/physician_gls/default.aspx.

42.

Senkus, E. et al. Primary breast cancer: ESMO Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and follow-up. Ann Oncol 26 Suppl 5, v8-30, doi:10.1093/annonc/mdv298 (2015).

43.

Coates, A. S. et al. Tailoring therapies—improving the management of early breast cancer: St Gallen International Expert Consensus on the Primary Therapy of Early Breast Cancer 2015. Annals of Oncology 26, 1533-1546, doi:10.1093/annonc/mdv221 (2015).

3.3 Évaluation
Imagerie préopératoire
3.3.1 Système de classification

Les données probantes concernant ce sujet n'ont pas été examinées.

3.3.2 Évaluation mammaire

Échographie du sein controlatéral

Les avis sont partagés quant à l’utilité de prescrire systématiquement une échographie controlatérale lors du bilan initial de la maladie. Bien qu’environ le tiers de tous les cancers controlatéraux synchrones soient occultes à la mammographie, mais détectés à l’échographie, l'avantage clinique d’en faire la recherche d’emblée par échographie n’a pas été évalué dans une étude clinique.

Le cancer du sein bilatéral synchrone est une condition relativement peu fréquente. Dans les études rétrospectives répertoriées par Holm et coll. (méta-analyse discutée ici), les taux d’incidence des cancers bilatéraux synchrones ont varié entre 0,74 % et 3 % (16 études, 7 982 cas/623 072 patientes au total [1,28 %]) [1]. Considérant que le sein controlatéral est examiné par mammographie chez toutes les patientes, une revue de la littérature scientifique a été effectuée avec l’objectif de recenser les études rapportant la proportion des patientes atteintes d’un cancer du sein controlatéral occulté par cet examen, mais détecté par échographie.

Deux petites études prospectives et deux études rétrospectives qui ont mesuré la capacité de l’échographie à détecter des cancers controlatéraux synchrones occultes à la mammographie ont été répertoriées (tableau ci-dessous). L’échographie a permis de déceler environ 80 % à 90 % des cancers controlatéraux, et près de la moitié de ces cancers n’avaient pas été détectés par mammographie [2], [3], [4]. C’est donc environ le tiers des cancers controlatéraux qui ont été détectés uniquement par échographie (30 % et 42 %), ce qui représente des proportions de 2,7 % et 2,8 % de toutes les patientes recrutées dans les études prospectives et de 0,54 % de celles incluses dans l’étude rétrospective de Kim et coll. Les proportions de cancers controlatéraux infiltrants ont été variables selon les études; ces estimations sont toutefois basées sur un faible nombre de patientes présentant une telle atteinte.

Principaux résultats des études qui ont évalué la capacité de l’échographie à détecter un cancer synchrone dans le sein controlatéral occulté par la mammographie

Étude et devis

Proportion de ptes avec cancer bilatéral synchrone1

Cancers controlatéraux

Écho [+]
(fraction et % des cancers controlat.)

Écho [+] et mammo [-]
(fraction et % des cancers controlat.)

Écho [+], mammo [-]
(fraction et % de la cohorte totale)

Écho [+], mammo [-] et infiltrant
(fraction et % de la cohorte totale)

Total

Mammo [+]

Mammo [-]

Total

CCIS

Infiltrant

Kim et coll. 2008 [3]
Rétrospective

36/2 419 (1,5 %)

28/312
90 %

15/31
48 %

13/31
42 %

13/312
42 %

8/31
26 %

5/31
16 %

13/2 4192
0,54 %

5/2 4192
0,21 %

Berg et coll. 2004 [2]
Prospective

10/111 (9 %)

8/10
80 %

5/10
50 %

3/10
30 %

3/10
30 %

nd

nd

3/111
2,7 %

nd

Moon et coll. 2002 [4]
Prospective

15/201 (7,5 %)
(19/289 lésions)

15/193
79 %

7/19
37 %

8/19
42 %

8/193
42 %3

2/19
11 %

6/19
32 %

8/2894
2,8 %

6/2894
2,1 %

Leblond et coll. 2016 [5]
Rétrospective
ABRÉGÉ

11/360 (3,1 %5)

s. o.5

 

s. o.5

 

11/3605
3,1 %

11/3605
3,1 %

CCIS : carcinome canalaire in situ; controlat. : controlatéral(aux); mammo : mammographie; nd : non disponible; pop. : population; ptes : patientes; s. o. : sans objet.
1.  Pour être incluses, les études devaient rapporter au moins 10 cas de cancer bilatéral synchrone.
2. Les résultats de mammographie et d’échographie n’étaient disponibles que pour 31 des 36 patientes présentant un cancer bilatéral synchrone.
3. Proportions rapportées sur le nombre de lésions cancéreuses et non sur le nombre de patientes. Au total, 289 lésions cancéreuses ont été diagnostiquées chez 201 patientes et 19 lésions cancéreuses controlatérales chez 15 patientes.
4. Proportions de lésions écho [+], mammo [-] (et infiltrantes) rapportées sur le nombre total de lésions (289).
5. Le sein controlatéral des patientes incluses ne présentait aucune lésion détectable par palpation ou mammographie. Seuls les cancers controlatéraux infiltrants ont été considérés.

Dans leur abrégé présenté au congrès annuel de l’American Roentgen Ray Society (ARRS) en 2016, Leblond et coll. rapportent que la densité mammaire de 9 des 11 femmes chez qui un cancer controlatéral infiltrant a été diagnostiqué était de grade C ou D selon l’échelle de l’American College of Radiology (tableau ci-dessus; [5]). Cela représente une proportion de 4,1 % de toutes les femmes de la cohorte dont la densité mammaire était de grade C ou D. Le temps additionnel nécessaire pour faire l’examen échographique du sein controlatéral a été de 3,1 min (+/- 4,9 min). Les données concernant les coûts n’ont pas été présentées, mais les auteurs concluent que l’échographie du sein controlatéral chez les patientes présentant une lésion BI-RADS 5 est un examen dont le rapport coût-efficacité est favorable, qui change la prise en charge oncochirurgicale et qui justifie l’effort supplémentaire consenti.

La recherche de littérature n’a relevé aucune étude ayant évalué si l’échographie bilatérale systématique se traduit en un avantage de survie. Bien que la détection précoce du cancer du sein soit un facteur pronostique reconnu, aucune donnée probante ne permet de vérifier si les examens de suivi post-traitement auraient pu permettre de détecter la tumeur controlatérale dans un court délai. La présence d’une tumeur controlatérale synchrone est toutefois un facteur de mauvais pronostic de survie globale. En effet, la méta-analyse de Holm et coll. réalisée à partir de 9 études rétrospectives ayant rapporté des résultats ajustés en fonction de divers facteurs pronostiques a montré que le risque de mortalité était accru de 37 % chez les patientes atteintes d’un cancer du sein bilatéral synchrone par rapport à celui des patientes atteintes d’un cancer unilatéral (HR = 1,37 [IC 95 % 1,24-1,50], p < 0,0001; n [cas de cancer bilatéral] = 3 631; I2 = 27,2 %) [1]. Les auteurs ont présenté plusieurs analyses de sensibilité qui ont donné des résultats similaires.

Au Québec, les avis sont partagés quant à l’utilité de faire systématiquement une échographie du sein controlatéral chez les femmes qui ont reçu un diagnostic de cancer du sein; un peu plus de la moitié des cliniciens ne la prescrivent pas d’emblée (rencontre de consensus).

En présence d’une maladie de stade I à IIIA, le NCCN inscrit à la liste des examens initiaux l’échographie mammaire « lorsque nécessaire », sans plus de détails (recommandations de catégorie 2A; [6]). Cette mention ne s’applique pas aux maladies de stade 0. Selon l’ESMO, l’échographie bilatérale figure parmi les tests recommandés lors du bilan initial (recommandation non gradée; [7]).

Références
1.

Holm, M., Tjonneland, A., Balslev, E. & Kroman, N. Prognosis of synchronous bilateral breast cancer: a review and meta-analysis of observational studies. Breast Cancer Res Treat 146, 461-475, doi:10.1007/s10549-014-3045-0 (2014).

2.

Berg, W. A. et al. Diagnostic accuracy of mammography, clinical examination, US, and MR imaging in preoperative assessment of breast cancer. Radiology 233, 830-849, doi:2333031484 [pii]

3.

Kim, M. J. et al. Bilateral synchronous breast cancer in an Asian population: mammographic and sonographic characteristics, detection methods, and staging. AJR Am J Roentgenol 190, 208-213, doi:190/1/208 [pii]

4.

Moon, W. K., Noh, D. Y. & Im, J. G. Multifocal, multicentric, and contralateral breast cancers: bilateral whole-breast US in the preoperative evaluation of patients. Radiology 224, 569-576, doi:10.1148/radiol.2242011215 (2002).

5.

Leblond, M. A., Hogue, J. C., Pinault, S., Provencher, L. & Duchesne, N. Is Contralateral Breast US in Pre-op Staging Worthwhile? ARRS Annual Meeting 2016, Los Angeles Abrégé #3295 (2016).

6.

National Comprehensive Cancer Network (NCCN). Breast cancer. Version 3.2017. Clinical Practice Guidelines in Oncology. Fort Washington, PA : NCCN; 2017. Disponible à : https://www.nccn.org/professionals/physician_gls/default.aspx.

7.

Senkus, E. et al. Primary breast cancer: ESMO Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and follow-up. Ann Oncol 26 Suppl 5, v8-30, doi:10.1093/annonc/mdv298 (2015).

3.3.3 IRM préopératoire

Les principales indications de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer ont fait l’objet d’un avis publié par l’INESSS [1] et d’un outil interactif, pratique et convivial, destiné aux cliniciens. La pertinence de réaliser une IRM mammaire dans les situations cliniques suivantes a ainsi été évaluée. Il est suggéré de consulter les documents originaux pour obtenir de l’information supplémentaire sur les fondements des recommandations.


Adénopathie axillaire sans tumeur primitive repérée à l’imagerie mammaire conventionnelle

Mise en contexte : Dans de rares cas, une patiente peut présenter une adénopathie axillaire métastatique sans qu’on ait pu repérer la source primitive du cancer. Si l’examen clinique des seins et l’imagerie mammaire conventionnelle ne peuvent repérer de tumeur primitive, on présume généralement que l’adénopathie axillaire est causée par un cancer primitif au sein ipsilatéral [15]. En raison d’une meilleure sensibilité, l’IRM offre un potentiel supplémentaire de détection d’une tumeur primitive occulte à l’imagerie conventionnelle. Lorsque la tumeur a été prouvée histologiquement, la planification chirurgicale peut être faite de façon standard [15, 16]. Si aucune tumeur n’est trouvée avec l’IRM, le traitement local proposé peut être une irradiation du sein complet ou une mastectomie [16].

En résumé

  • La preuve de la performance et de l’effet de l’IRM mammaire sur la prise en charge des patientes atteintes d’une adénopathie axillaire sans tumeur primitive identifiée repose sur quelques études rétrospectives de petite taille dont les résultats sont regroupés dans deux revues systématiques [17, 18, 19]. La faible qualité des études primaires disponibles s’explique en partie par la faible incidence des cancers du sein occultes.
  • L’une des deux revues systématiques a rapporté que l’IRM mammaire détecte une lésion suspecte dans environ 72 % des cas (7 études) et que cette lésion s’avère maligne dans 85 % à 100 % des cas [17].
  • La sensibilité de l’IRM mammaire pour détecter un cancer du sein occulte à l’imagerie conventionnelle serait supérieure à 90 % et la spécificité serait très variable d’une étude à une autre, passant de médiocre à relativement bonne [17].
  • Selon une revue systématique, la réalisation d’une chirurgie conservatrice du sein est possible chez environ 35 % des patientes (de 21 % à 60 %) qui présentent une lésion suspecte à l’IRM (en l’absence de métastases à distance) [17].
  • L’effet de l’IRM mammaire sur les résultats cliniques des patientes (récidive, survie) demeure toutefois incertain [20].

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein  Adénopathie axillaire sans tumeur primitive repérée à l’imagerie mammaire conventionnelle, INESSS, 2018 [2].

Bilan précédant une mastectomie prophylactique

Mise en contexte : La mastectomie bilatérale prophylactique est une option qui s’offre aux femmes à haut risque de cancer du sein, notamment celles qui sont porteuses d’une mutation BRCA1/2 [16], afin de diminuer substantiellement (≥ 90 %) leur risque de développer la maladie [21, 22]. Certains recommandent également une IRM mammaire dans les quelques mois précédant la chirurgie afin de réduire le risque de découverte d’un cancer occulte à l’imagerie conventionnelle [23, 24]. Le diagnostic préopératoire d’une tumeur infiltrante permettrait la réalisation d’une biopsie des ganglions sentinelles et d’éviter potentiellement un curage axillaire secondaire à la découverte d’une telle tumeur sur pièce de mastectomie.

En résumé

  • La preuve de la valeur de l’IRM préopératoire pour diminuer le risque de diagnostiquer un cancer occulte sur pièce de mastectomie prophylactique (controlatérale ou bilatérale) et pour modifier la prise en charge des patientes repose sur trois études rétrospectives [25, 26, 27]. Au total, il y a eu dans ces trois études 388 mastectomies réalisées après une IRM récente et 421 mastectomies réalisées sans IRM.
  • Deux des trois études analysées ont inclus un groupe de patientes qui n’ont pas eu recours à une IRM avant la mastectomie prophylactique [25, 27]. Chez ces patientes, le risque de diagnostiquer un cancer occulte infiltrant sur pièce de mastectomie a été de 2 %. Le risque de découvrir un cancer infiltrant métastatique est encore plus faible, mais il est impossible à déterminer à partir des seules données présentées dans les études retenues.
  • Lorsqu’une IRM préopératoire est réalisée avant une mastectomie prophylactique, le risque résiduel de découvrir un cancer infiltrant véritablement occulte (insoupçonné) dans la pièce de mastectomie a varié entre 0 % et 1,5 % [25, 26, 27].
  • À de rares occasions, l’IRM préopératoire a permis d’éviter un curage axillaire postmastectomie prophylactique (jusqu’à 1,5 % des mastectomies dans une des études retenues) [25, 27]. Par contre, il n’est pas impossible que l’effet de l’IRM soit plus important que celui rapporté dans ces études.
  • Lorsque le résultat d’une IRM préopératoire est négatif, la probabilité qu’un cancer occulte infiltrant soit découvert dans une pièce de mastectomie prophylactique est pratiquement nulle (valeur prédictive négative de 99,6 %; de 98 % à 100 %; 252 mastectomies) [25, 26, 27].
  • La valeur prédictive négative élevée de l’IRM pour les cancers infiltrants laisse supposer qu’elle peut être utilisée pour sélectionner les patientes admissibles à une mastectomie prophylactique sans biopsie des ganglions sentinelles.
  • L’IRM préopératoire génère un nombre considérable de biopsies inutiles, de même que des biopsies des ganglions sentinelles inutiles. Il n’est pas établi clairement si l’avantage de détecter un cancer occulte infiltrant par IRM avant une mastectomie prophylactique l’emporte sur les inconvénients liés aux examens diagnostiques additionnels générés (biopsies, tests d’imagerie, biopsie des ganglions sentinelles).
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM préopératoire sur les résultats cliniques des patientes qui ont opté pour une mastectomie prophylactique.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Bilan précédant une mastectomie prophylactique, INESSS, 2018 [3].

Maladie de Paget du mamelon

Mise en contexte : La maladie de Paget du mamelon est une condition rare qui compte pour 0,5 à 4,3 % des cancers du sein [28] et qui consiste en la présence de cellules néoplasiques dans l’épiderme du complexe aréolomamelonnaire (aussi appelée plaque aréolomamelonnaire ou PAM) [29]. Le diagnostic est généralement établi à la suite de manifestations cliniques. La maladie de Paget est dans la vaste majorité des cas (plus de 90 %) associée à une néoplasie mammaire sous-jacente qui peut être un carcinome in situ et (ou) infiltrant généralement d’origine canalaire [30]. La multicentricité ou la multifocalité des carcinomes sous-jacents est fréquente, dans une proportion allant de 32 % à 41 % [31].

La mastectomie a longtemps été considérée comme le traitement de référence compte tenu de la multifocalité potentielle [32]. Cette option demeure toujours valable [16]. Cependant, des données ont montré qu’il est aussi possible d’obtenir un contrôle local de la maladie à l’aide d’une chirurgie conservatrice suivie d’une radiothérapie de la totalité du sein [33]. L’approche conservatrice demeure toutefois controversée compte tenu de la sous-estimation possible associée à la mammographie pour la détection des carcinomes et de leur caractère multifocal ou multicentrique [34]. L’IRM étant plus sensible que l’imagerie conventionnelle, elle pourrait être utile avant d’envisager une chirurgie conservatrice du sein.

En résumé

  • Compte tenu de la faible incidence de la maladie de Paget, la preuve de la valeur diagnostique de l’IRM pour définir l’étendue de la maladie et repérer une tumeur sous-jacente repose uniquement sur quelques études de très petite taille et de nature rétrospective [28, 32, 35, 36, 37, 38]. La preuve de l’effet de l’IRM sur la prise en charge chirurgicale mammaire des patientes est encore plus faible.
  • L’imagerie conventionnelle (mammographie et échographie) et l’IRM combinées ne permettent pas d’exclure avec fiabilité la présence d’un cancer sous-jacent, mais l’IRM améliore la sensibilité de l’imagerie conventionnelle.
  • Selon quatre études, l’IRM permettrait de repérer un cancer du sein sous-jacent à une maladie de Paget dans au moins la moitié des cas pour lesquels la mammographie était normale (25 cancers sur un total de 37 IRM) [28, 32, 35, 36]. Par contre, cette découverte n’entraîne pas nécessairement une modification de la prise en charge chirurgicale mammaire, notamment lorsque la localisation du cancer sous-jacent est rétroaréolaire.
  • Deux études montrent que l’IRM permet de repérer un cancer sous-jacent localisé à distance de la plaque aréolomamelonnaire (PAM) dans 11 % et 17 % des cas de maladie de Paget qui présentent une mammographie normale (2 patientes sur un total de 15 IRM) [32, 36].
  • Selon deux études, les patientes atteintes d’une maladie de Paget chez qui on suspecte la présence d’un cancer sous-jacent à la mammographie ne semblent pas bénéficier de l’ajout d’une IRM (10 patientes au total) [28, 35].
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM mammaire sur les résultats cliniques des patientes atteintes de la maladie de Paget.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Maladie de Paget du mamelon, INESSS, 2018 [4].

Résultats discordants entre l’examen clinique et l’imagerie conventionnelle dans le cas d’un cancer diagnostiqué

Mise en contexte : Pour les femmes chez qui un cancer du sein a été nouvellement diagnostiqué, la détermination de l'étendue locale de la maladie est un facteur crucial dans le choix de la thérapie la plus appropriée. La taille de la tumeur primitive et la présence ou l'absence d’une atteinte multifocale ou multicentrique sont des éléments importants lorsque la chirurgie conservatrice du sein est envisagée [39]. Une évaluation précise de l’étendue de la tumeur avant chirurgie est nécessaire afin d’optimiser les résultats de la chirurgie conservatrice du sein et de réduire le nombre de procédures chirurgicales requises pour éliminer la tumeur [40]. Lorsqu’il y a discordance entre les résultats de l’examen clinique, de la mammographie et de l’échographie, l’IRM pourrait être utile pour l’évaluation préopératoire [41].

En résumé

  • Dans les situations où la taille tumorale semble plus grande à l’examen clinique qu’à l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie), l’IRM a une estimation souvent plus exacte (± 2 cm) de la taille tumorale que l’imagerie conventionnelle (1 étude rétrospective; n = 61) [41].
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM préopératoire sur les résultats cliniques (par exemple survie, récidives) des patientes chez qui on observe des discordances entre l’examen clinique et l’imagerie conventionnelle.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Résultats discordants entre la mammographie et l’échographie ou entre l’examen clinique et l’imagerie conventionnelle dans le cas d’un cancer diagnostiqué, INESSS, 2018 [5].
 

Atteinte multifocale

Mise en contexte : En combinaison avec la multicentricité, la multifocalité serait l’une des principales causes d’exérèse incomplète lors d’une chirurgie conservatrice du sein [42, 43]. Le diagnostic de multifocalité est important pour la prise en charge du cancer du sein, en particulier en ce qui concerne le choix de la chirurgie [44]. L'imagerie par résonance magnétique se révèle plus sensible que l’imagerie conventionnelle pour détecter la multifocalité [43, 45]. Le National Comprehensive Cancer Network [16] ainsi que l’American College of Radiology [46] indiquent que l’IRM préopératoire peut être utile pour déterminer l’étendue d’un cancer du sein et détecter la présence d’une atteinte multifocale. Cependant, en raison du taux élevé de faux positifs, l’IRM n’est probablement pas la technique de première ligne idéale pour diagnostiquer la multifocalité. Son rôle pour évaluer une tumeur multifocale préalablement détectée par l’imagerie conventionnelle (histologiquement prouvée ou non) est davantage intéressant.

En résumé

  • En ce qui concerne l'atteinte multifocale repérée à l’imagerie conventionnelle, l’IRM complémentaire confirme dans la plupart des cas la présence de la lésion multifocale, mais elle permet de l’exclure dans certains cas (3 cas d’exclusion sur un total de 21 cas rapportés dans 1 étude prospective et 1 rétrospective) [47, 48].
  • Chez des patientes qui ont les seins cliniquement denses chez qui on a suspecté une atteinte multifocale ou multicentrique selon l’imagerie conventionnelle, l’IRM a modifié la prise en charge chirurgicale dans 32 % des cas (1 étude rétrospective; n = 66) [41].
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM préopératoire sur les résultats cliniques (par exemple survie, récidives) des patientes qui présentent une atteinte multifocale selon l’imagerie conventionnelle.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Atteinte multifocale, INESSS, 2018 [6].

Carcinome lobulaire infiltrant

Mise en contexte : Le carcinome lobulaire infiltrant (CLI) est la deuxième forme la plus commune de tumeur maligne du sein après le carcinome canalaire infiltrant (CCI). Il compte pour environ 10 % de tous les cancers du sein infiltrants [49]. Le CLI est plus fréquemment multifocal [50], multicentrique et bilatéral que le CCI [51]. Les cellules cancéreuses du CLI croissent en file indienne au lieu de former une masse [49]. Par conséquent, il est non seulement plus difficile de détecter un CLI par mammographie, mais aussi beaucoup plus compliqué de déterminer avec exactitude son étendue [52]. L’IRM est plus efficace que la mammographie et l’échographie pour la stadification préopératoire et la détermination de l’étendue de la maladie. Elle permet aussi de détecter des lésions ipsilatérales ou controlatérales additionnelles, ce qui entraîne souvent des changements dans la prise en charge chirurgicale des patientes atteintes [53].

En résumé

  • L’IRM mammaire préopératoire permet de montrer, chez 15 % à 47 % des patientes atteintes d’un CLI, une lésion index significativement plus étendue qu’avec l’imagerie conventionnelle (3 études rétrospectives [n = 187]) [54, 55, 56].
  • L’IRM mammaire préopératoire permet de détecter, chez 11 % à 35 % des patientes atteintes d’un CLI, une nouvelle lésion maligne ipsilatérale occulte à l’imagerie conventionnelle (1 méta-analyse [n = 146], 1 étude prospective [n = 106] et 6 études rétrospectives [n = 432]) [54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61].
  • Chez les patientes atteintes d’un CLI, l’IRM mammaire préopératoire détecte dans 0 % à 9 % des cas une lésion controlatérale occulte à l’imagerie conventionnelle (1 méta-analyse [n = 206] et 4 études rétrospectives [n = 267]) [55, 56, 57, 60, 62].
  • La probabilité de découvrir une malignité additionnelle (ipsilatérale ou controlatérale) avec l’IRM est augmentée lorsque la tumeur index est un CLI plutôt qu’un autre type histologique (2 études rétrospectives [n = 1 476]) [59, 63].
  • Le nombre de CLI visibles et (ou) mesurables est plus important avec l’IRM qu’avec l’imagerie conventionnelle [41, 52, 62, 64]. À l’imagerie conventionnelle, la mesure de la taille d’un CLI, lorsque visible, est plus souvent différente de la taille observée par anatomopathologie comparativement à celle d’une tumeur non CLI, alors qu’à l’IRM cela ne semble pas être le cas [41].
  • Une étude prospective (n = 165) n’a pas trouvé que l’IRM avait davantage de valeur complémentaire pour la mesure de la taille tumorale des CLI par rapport aux non-CLI chez des patientes admissibles à une chirurgie conservatrice du sein [40].
  • L’IRM préopératoire induit un changement de prise en charge (justifié ou non) chez 20 % à 54 % des patientes atteintes d’un CLI (8 études primaires [n = 387] et 1 méta-analyse [n = 160]) [55, 56, 57, 60, 65, 66, 67, 68, 69].
  • Selon une méta-analyse (n = 160), une étude prospective (n = 44) et deux rétrospectives (n = 138), l’IRM préopératoire induit un changement de prise en charge justifié chez 20 % à 52 % des patientes atteintes d’un CLI, et un changement injustifié chez 0 % à 3 % d'entre elles [55, 57, 60, 68].
  • Parmi trois études (1 prospective [n = 119] et 2 rétrospectives [n = 1 078]), aucune n’a rapporté de différence statistiquement significative dans le taux de changement de prise en charge induit par l’IRM selon le type histologique [65, 67, 69].
  • Les patientes atteintes d’un CLI qui ont eu une IRM préopératoire sont, dans certaines études (1 méta-analyse [n = 766] et 2 études rétrospectives [n = 2 025]), plus susceptibles de subir une mastectomie primaire que celles qui n’ont pas eu d’IRM [54, 70, 71]. Cependant, l’IRM ne semble pas augmenter substantiellement le taux final de mastectomie (1 méta-analyse [n = 766] et 4 études rétrospectives [n = 2 843]) [54, 56, 70, 71, 72]. Il y a une faible preuve que l’IRM diminue le taux de réopération postchirurgie conservatrice du sein (1 étude rétrospective) [70], mais les résultats de trois autres études rétrospectives ne concordent pas avec ce résultat [54, 72, 73].
  • Une méta-analyse de données individuelles (n = 3 169) n’a pas permis de démontrer un effet différent de l’IRM sur la récidive locale selon le type histologique de la tumeur infiltrante [74]. Aucune autre étude sur les résultats cliniques à long terme des patientes atteintes d’un CLI n’a été repérée.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Carcinome lobulaire infiltrant, INESSS, 2018 [7].

Envahissement possible du muscle grand pectoral et de la paroi thoracique

Mise en contexte : L’évaluation de l’étendue des masses mammaires localisées postérieurement peut être difficile, tant à l’examen physique qu’à la mammographie, et elle peut être particulièrement compromise lorsque la tumeur est fixée au muscle sous-jacent ou que le sein est dense. Or, cette évaluation est importante, notamment pour la planification chirurgicale et pour la considération de la chimiothérapie néoadjuvante [75].

Si la tumeur s’étend jusqu’au muscle grand pectoral ou qu’elle l’envahit superficiellement, une partie du muscle sera retirée pour obtenir une marge postérieure négative. Si une large portion du muscle grand pectoral est envahie, la mastectomie radicale est nécessaire. Si l’extension de la tumeur atteint la paroi thoracique (côtes, muscles intercostaux, muscle dentelé antérieur), l'état de la patiente peut nécessiter une chimiothérapie et (ou) une radiothérapie néoadjuvante et une résection de la paroi thoracique [75]. Il est donc essentiel de bien évaluer l’étendue de la maladie de sorte que les traitements appropriés soient prodigués.

À cet égard, la performance de l’IRM pourrait être supérieure à celle de la mammographie, puisqu’elle a l’avantage de mieux définir les détails anatomiques et de produire des images sur plusieurs plans et des vues de la paroi thoracique. Elle est également capable de différencier les muscles de la paroi et de déterminer si la tumeur envahit seulement le muscle grand pectoral ou si elle touche le muscle dentelé et les muscles intercostaux [75]. Non seulement cette distinction est importante pour la planification de traitement, mais aussi pour la stadification.

En résumé

  • La preuve de la valeur diagnostique de l’IRM pour détecter un envahissement du muscle pectoral repose sur 2 études prospectives. L’une d’elles inclut seulement 19 patientes présentant une tumeur mammaire située postérieurement et soupçonnée d’envahir le muscle grand pectoral, mais elle est de bonne qualité méthodologique [75]. L’autre étude, dont l'échantillon est de plus grande taille (n = 299), porte sur une population difficile à définir [76].
  • Dans les 2 études disponibles [75, 76], la sensibilité de l’IRM pour la détection d’un envahissement du muscle pectoral est excellente (100 %; 10 envahissements confirmés au total) ainsi que la valeur prédictive négative (100 %).
  • Des résultats faux positifs ont cependant été rapportés (2 sur un total de 12 IRM positives) [75, 76], mais leur proportion pourrait diminuer si l’IRM était faite exclusivement chez des patientes dont la tumeur est suspectée d’envahir le muscle pectoral d'après la mammographie ou l’examen physique.
  • Aucune étude ne semble avoir comparé directement la performance diagnostique de la mammographie et (ou) de l’échographie à celle de l’IRM pour la détection de l’envahissement du muscle pectoral. Par contre, une étude suggère une évaluation plus exacte, par IRM, de l’étendue des tumeurs postérieures [75].
  • La modification de la prise en charge des patientes résultant de l’évaluation par IRM de l’envahissement du muscle pectoral n’est pas bien démontrée dans les études disponibles.
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM mammaire sur les résultats cliniques (survie, récidives) des patientes atteintes d’un cancer du sein suspecté d’envahissement des muscles de la paroi thoracique ou du muscle grand pectoral.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Envahissement possible du muscle grand pectoral et de la paroi thoracique, INESSS, 2018 [8].

Planification d’une réexérèse à la suite de l’obtention de marges chirurgicales positives


Mise en contexte : Chez les patientes atteintes d’un cancer du sein traitées par chirurgie conservatrice du sein, la présence de marges chirurgicales positives (tumeur résiduelle) signifie un risque accru de récidive locale en dépit de l’utilisation d’une radiothérapie adjuvante [77, 78, 79, 80]. Généralement, ces patientes doivent subir une nouvelle intervention chirurgicale dans le but d’obtenir des marges saines [16]. Il peut s’agir d’une chirurgie conservatrice du sein, dans la mesure où l’atteinte de cet objectif est possible. Autrement, une mastectomie devra être pratiquée.

Dans un contexte de marges chirurgicales positives ou serrées, l’IRM a été proposée comme outil d’appoint pour planifier le nouveau traitement chirurgical. Cette forme d'imagerie pourrait signaler la présence et indiquer l’étendue de la tumeur résiduelle, et elle révèlerait également des foyers additionnels de cancer occultes à l’examen clinique ou à la mammographie, qui pourraient requérir une mastectomie [81, 82].

En résumé

  • Quatre études rétrospectives [82, 83, 84, 85] traitent de la performance diagnostique de l’IRM mammaire pour la détection d’une tumeur résiduelle lorsqu'une biopsie-exérèse ou une tumorectomie révèle la présence de marges positives :
    • L’IRM est relativement peu fiable pour distinguer la présence ou non d’une tumeur résiduelle dans la cavité d’une exérèse initiale [82, 83, 84, 85].
      • L’IRM détecte de 54 % à 89 % des tumeurs résiduelles présentes dans la cavité d’une exérèse initiale.
      • La valeur prédictive d’un résultat d’IRM négatif (VPN) varie de 55 % à 69 %.
    • L’IRM permet de détecter des lésions malignes additionnelles distinctes du site de l’exérèse initiale chez environ 7 % à 9 % des patientes [82, 84].
    • La détection de lésions additionnelles suspectes distinctes du site de l’exérèse initiale entraîne, chez environ 15 % à 17 % des patientes, des procédures diagnostiques additionnelles dans le sein ipsilatéral. De 43 % à 67 % de ces lésions suspectes s’avèrent toutefois bénignes, d’où l’importance de procéder à une biopsie avant de modifier la prise en charge de la patiente [82, 84].
  • Deux études rétrospectives ont montré que l’IRM peut entraîner la modification de la prise en charge chirurgicale des patientes, notamment en détectant une tumeur résiduelle multifocale ou multicentrique insoupçonnée [82, 84].
  • Bien que l’utilisation de l’IRM avant une réexérèse puisse entraîner des changements dans la prise en charge des patientes, son effet global sur les résultats cliniques de ces patientes demeure incertain (non étudié).

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Planification d’une réexérèse à la suite de l’obtention de marges chirurgicales positives, INESSS, 2018 [9].

Patientes qui reçoivent une chimiothérapie néoadjuvante

Mise en contexte : Afin de déterminer quelles sont les patientes devenues admissibles à la chirurgie conservatrice du sein après une chimiothérapie (CT) néoadjuvante, on utilise fréquemment l’examen clinique, la mammographie et (ou) l’échographie. Toutefois, ces modalités d’imagerie anatomique différencient parfois difficilement la fibrose des tumeurs résiduelles [86, 87]. L’IRM a donc été proposée afin de détecter plus facilement la présence d’une tumeur résiduelle (absence de réponse complète) et de mesurer plus précisément son étendue [88, 89]. Cette estimation pourrait guider la décision quant à savoir si une chirurgie conservatrice du sein peut être tentée et aider à la planification du volume de résection pour atteindre des marges chirurgicales saines lorsqu’une chirurgie conservatrice du sein est envisagée [89].

En résumé
Performance diagnostique de l’IRM pour distinguer la présence d’une tumeur résiduelle d’une réponse complète histologique (pRC) après une CT néoadjuvante

  • L’IRM détecte la grande majorité des tumeurs résiduelles présentes après une CT néoadjuvante [88].
  • Lorsqu’une IRM indique la présence d’une tumeur résiduelle après une CT néoadjuvante, il y a dans la grande majorité des cas une tumeur résiduelle visible à l’examen anatomopathologique [88].
  • L’IRM a une capacité relativement faible pour repérer les patientes qui obtiennent une réponse histologique complète (pRC). La réponse au traitement est souvent sous-estimée chez ces patientes [88, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100].
  • Lorsque l’IRM montre une réponse tumorale complète (iRC), c’est-à-dire l’absence de tumeur résiduelle après une CT néoadjuvante, il s’agit dans plus du tiers des cas d’une surestimation de la réponse au traitement (faux négatifs) [88, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100].
  • Certaines études laissent croire que le sous-type moléculaire du cancer influe sur la capacité de l’IRM à distinguer correctement une tumeur résiduelle d’une pRC [91, 92, 94, 95, 96, 97, 100, 101, 102]. L’examen pourrait performer mieux chez les patientes qui ont une tumeur de sous-type triple négatif ou HER2-enrichi (non luminal) [92, 94, 95].

Capacité de l’IRM à mesurer avec précision la taille d’une tumeur résiduelle

  • D’après une revue systématique [103], il n’y a pas de biais systématique associé à la mesure de la taille de la tumeur résiduelle par l’IRM, c’est-à-dire qu’elle n’aurait pas plus tendance à sous-estimer ou à surestimer la taille. Néanmoins, la sous-estimation et la surestimation de la taille anatomopathologique surviennent et les limites d’agrément entre l’IRM et l’anatomopathologie (± 3,8 cm) montrent des écarts qui peuvent être cliniquement importants.
  • Des données laissent croire que la mesure de l’IRM serait plus discordante par rapport à celle de l’anatomopathologie dans les cas de tumeurs luminales (RH+) et dans les cas de rehaussements tumoraux de morphologie non masse [91, 97, 100, 101, 102].

Comparaison de l’IRM avec la mammographie

  • Selon une revue systématique [88], il y a une bonne preuve que la mammographie est moins exacte que l’IRM pour distinguer une tumeur résiduelle d’une pRC.

Comparaison de l’IRM avec l’échographie

  • Il n’est pas clairement établi que l’IRM est supérieure à l’échographie pour l’évaluation de la réponse tumorale après une CT néoadjuvante [88, 99, 100, 103, 104].

Effet de l’IRM sur la prise en charge et les résultats cliniques des patientes

  • Il n'y a pas suffisamment de preuves pour conclure que l'IRM améliore la sélection des patientes en vue de la chirurgie conservatrice du sein après une CT néoadjuvante [105, 106, 107].
  • L’effet de l’utilisation de l’IRM post-CT sur les résultats cliniques des patientes ne semble pas avoir été étudié.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Patientes qui reçoivent une chimiothérapie néoadjuvante, INESSS, 2018 [10].

Seins denses

Mise en contexte : La mammographie constitue l’examen de routine pour établir le diagnostic et la stadification locale des cancers du sein. Cependant, il est bien reconnu que la sensibilité de la mammographie diminue avec l’augmentation de la densité mammaire [108, 109]. Contrairement au sein graisseux, le sein dense a une forte composante fibroglandulaire radio-opaque qui rend certaines lésions difficiles à repérer sur les clichés mammographiques. L’échographie devient alors incontournable pour préciser l’analyse des lésions [110]. Dans le cas des cancers détectés dans des seins denses, une IRM complémentaire pourrait s’avérer utile pour détecter des foyers malins additionnels (foyers multifocaux, multicentriques ou controlatéraux) [108], ce qui améliorerait potentiellement la planification chirurgicale pour les patientes admissibles à la chirurgie conservatrice du sein [111].

En résumé

  • Chez les patientes qui ont les seins denses, l’IRM préopératoire a permis de découvrir des lésions malignes additionnelles ou plus étendues occultes à l’imagerie conventionnelle dans environ 6 % à 40 % des cas (8 études dont 2 prospectives) [58, 59, 63, 112, 113, 114, 115, 116]. Cette proportion est fonction des examens préalables, de la sélection des patientes pour l’IRM et de la définition d’une tumeur additionnelle.
  • Chez les patientes qui ont les seins denses, l’IRM préopératoire :
    • induit un changement de prise en charge (justifié ou injustifié) dans environ 32 % à 46 % des cas (1 étude prospective [n = 119] et 3 rétrospectives [n = 807]) [48, 65, 69, 116];
    • induit un changement de prise en charge justifié dans 29 % à 32 % des cas et induit un changement de prise en charge injustifié dans 11 % à 12 % des cas (1 étude prospective [n = 119] et 1 rétrospective [n = 65]) [48, 69].
  • L’IRM induit plus fréquemment un changement de prise en charge chez les patientes qui ont les seins denses que chez les patientes dont les seins sont non denses lorsqu’elle est utilisée de routine après une mammographie seule (1 étude rétrospective [n = 582]) [116].
  • Il ne semble pas y avoir de preuve de l’effet de l’IRM préopératoire sur les résultats cliniques (survie, récidives) des patientes qui ont les seins denses.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Seins denses, INESSS, 2018 [11].

Jeune âge au diagnostic

Mise en contexte : Environ 7 % de tous les cancers du sein sont diagnostiqués avant l'âge de 40 ans, et moins de 4 % des cas féminins sont diagnostiqués avant l'âge de 35 ans [117]. Une jeune femme âgée de moins de 35 ans présente habituellement un risque plus élevé de récidive et un pronostic global moins favorable qu’une femme plus âgée et postménopausée. Chez la jeune femme, le cancer du sein a tendance à être plus agressif, de plus haut grade et plus avancé au moment du diagnostic [118].

De plus, les seins des jeunes femmes sont souvent plus denses que ceux des femmes plus âgées, ce qui amène des difficultés diagnostiques à la mammographie [119, 120]. L’échographie est rapportée comme étant un examen diagnostique plus sensible que la mammographie chez les patientes âgées de moins de 45 ans [121] ou qui ont les seins denses [122]. Il a été proposé que l’imagerie par résonance magnétique est plus sensible que l’imagerie conventionnelle pour détecter les cancers multifocaux et multicentriques et les cancers controlatéraux [45, 123, 124, 125].

En résumé

  • Chez 6 % à 31 % des patientes atteintes d’un cancer du sein âgées de moins de 50 ans, l’IRM préopératoire de routine permet de détecter des lésions malignes additionnelles (ipsilatérales ou controlatérales) ou une tumeur index plus étendue [63, 112, 113, 114].
  • Cinq études (2 prospectives [n = 801] et 3 rétrospectives [n = 1 252]) rapportent des résultats contradictoires quant à l’effet de l’âge sur la probabilité de découvrir avec l’IRM un cancer additionnel occulte à l’imagerie conventionnelle [58, 63, 112, 113, 114]. Néanmoins, les 2 études prospectives disponibles indiquent une probabilité accrue (mais significative dans 1 seule étude) chez les patientes de moins de 50 ans comparativement aux plus âgées.
  • L’IRM induit un changement de prise en charge chez 29 % et 30 % des patientes âgées de moins de 50 ans (2 études rétrospectives [n = 239]) [65, 126] et chez 36 % des patientes âgées de moins de 40 ans (1 étude rétrospective [n = 98]) [117]. Il n’y a pas de preuve que ces proportions sont significativement plus élevées que celles observées chez les patientes plus âgées.
  • Chez les patientes âgées de moins de 56 ans, l’IRM préopératoire ne modifie pas le taux de mastectomie finale (ECR POMB [n = 440]) [127]. Chez les plus jeunes patientes (< 40 ans), une augmentation du taux de mastectomie finale a été rapportée par une étude rétrospective (n = 246) et démentie par une autre étude (multicentrique, n = 197) [72, 128].
  • Il y a des résultats contradictoires quant à l’effet de l’IRM sur le taux de réopération des patientes plus jeunes :
    • Selon 1 ECR (POMB, n = 440), l’IRM diminue le taux de réopération chez les patientes de moins de 56 ans initialement admissibles à une chirurgie conservatrice du sein (n = 285) [127];
    • Selon 1 ECR (COMICE, n = 1 623) mené chez des patientes initialement admissibles à une chirurgie conservatrice du sein, l’absence d’effet de l’IRM sur le taux de réopération ne change pas selon leur âge (< 50 ans contre ≥ 50 ans) [129];
    • Les patientes de 40 ans et moins qui ont eu une IRM ne sont pas moins souvent réopérées après une chirurgie conservatrice du sein que les patientes qui n’ont pas eu d’IRM (1 étude rétrospective [n = 116]) [72].
  • Une méta-analyse (n = 3 169) de quatre études dont un ECR (COMICE) a rapporté que l’âge de la patiente ne modifie pas l’effet de l’IRM sur la survie sans récidive locale à 8 ans [74].

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Jeune âge au diagnostic, INESSS, 2018 [12].

Cancer HER2 positif

Mise en contexte : Un cancer de statut HER2 positif est associé à des caractéristiques tumorales plus agressives et à un pronostic plus sombre [130, 131]. De plus, l’atteinte multifocale ou multicentrique est plus commune parmi ces cancers que parmi ceux dont le statut est HER2 négatif [132, 133]. La sensibilité de l’IRM pour la détection d’une atteinte multifocale et multicentrique est plus élevée que celle de l’imagerie conventionnelle [134]. Pour cette raison, il a été proposé que l’effet de l’IRM préopératoire sur la prise en charge chirurgicale serait optimisé si elle était réalisée chez les patientes de statut HER2 positif [132, 133]. En effet, la découverte d’une atteinte multifocale ou multicentrique compromet souvent la chirurgie conservatrice du sein.

En résumé

  • Selon une étude rétrospective (n = 1 102) et une étude prospective (n = 685), l’IRM détecte des lésions ipsilatérales malignes additionnelles (occultes à l’imagerie conventionnelle) dans 22 % et 23 % des cas de cancer HER2 positif, respectivement [58, 59].
  • La proportion de patientes chez qui l’IRM fait une découverte maligne additionnelle (ipsilatérale ou controlatérale) ne diffère pas selon le statut HER2 (2 études rétrospectives et 1 prospective) [58, 59, 114].
  • Selon deux études rétrospectives (n = 1 078), la probabilité qu’une IRM préopératoire induise un changement de prise en charge n’est pas plus élevée chez les patientes atteintes d’un cancer HER2 positif que chez celles atteintes d’un cancer HER2 négatif [65, 67].
  • Il ne semble pas y avoir de preuves que l’IRM préopératoire améliore les résultats cliniques à long terme (récidives, survie) des patientes atteintes d’un cancer HER2 positif.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Cancer HER2 positif, INESSS, 2018 [13].

Cancer triple négatif

Mise en contexte : Le cancer triple négatif présente souvent des caractéristiques bénignes ou indéterminées à l'imagerie par mammographie et échographie [135, 136], ce qui souligne le besoin d’outils d’imagerie additionnels facilitant le diagnostic précoce [135]. Il a été proposé que l’IRM mammaire pourrait être la modalité d'imagerie la plus précise pour le diagnostic du cancer du sein triple négatif, car elle montre des caractéristiques de tumeurs malignes qui peuvent ne pas être repérées en utilisant la mammographie ou l'échographie [137].

En résumé

  • La valeur diagnostique ajoutée de l’IRM préopératoire par rapport à l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie) n’est pas clairement établie dans la littérature concernant les patientes atteintes d’un cancer triple négatif :
    • Selon une petite étude rétrospective (n = 41 cas de cancer triple négatif), l’IRM bilatérale a permis de repérer plus de lésions malignes additionnelles (ipsilatérales et controlatérales) que la mammographie bilatérale [134]. Toutefois, la différence de sensibilité entre l’IRM bilatérale et l’échographie bilatérale n’est pas statistiquement significative.
    • Selon une très petite étude rétrospective (n = 12 cas de cancer triple négatif), l’IRM n’a pas repéré de tumeur multifocale ou multicentrique non détectée par l'imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie) [138].
  • Selon une étude rétrospective (n = 93 cas de cancer triple négatif parmi 918 patientes), l’IRM génère plus souvent des changements dans la prise en charge chirurgicale des patientes atteintes d’un cancer triple négatif comparativement aux patientes atteintes d’un autre sous-type de cancer du sein [67].
  • Selon une étude de cohorte rétrospective qui a porté sur près de 400 patientes atteintes d’un cancer triple négatif, l’absence d’IRM préopératoire est associée à un risque de récidive plus élevé [139]. Cette étude comporte toutefois certaines limites méthodologiques.

Pour plus de détails, veuillez consulter le document Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Cancer triple négatif, INESSS, 2018 [14].

Références
1.

Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Méthode. Avis régidé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Methode.pdf.

2.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Adénopathie axillaire sans tumeur primitive repérée à l’imagerie mammaire conventionnelle. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Adenopathie-axillaire.pdf.

3.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Bilan précédant une mastectomie prophylactique. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Bilan-precedent-mastectomie-prophylactique.pdf.

4.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Maladie de Paget du mamelon. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Maladie-de-Paget_du-mamelon.pdf.

5.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Résultats discordants entre la mammographie et l’échographie ou entre l’examen clinique et l’imagerie conventionnelle dans le cas d’un cancer diagnostiqué. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Resultats-discordants-mamographie-echographie.pdf.

6.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Atteinte multifocale. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Atteinte-multifocale.pdf.

7.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Carcinome lobulaire infiltrant. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Carcinome-lobulaire-infiltrant.pdf.

8.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Envahissement possible du muscle grand pectoral et de la paroi thoracique. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Envahissement-possible-muscle-grand_pectoral-paroi-thoracique.pdf.

9.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Planification d’une réexérèse à la suite de l’obtention de marges chirurgicales positives. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Planification-reexerese-suite-obtention-de-marges-chirurgicales-positives.pdf.

10.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Patientes qui reçoivent une chimiothérapie néoadjuvante. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Patientes-qui-recoivent-une-chimioth%C3%A9rapie-neoadjuvante.pdf.

11.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Seins denses. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Seins-denses.pdf.

12.

Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Principales indications de l’IRM mammaire dans le contexte de l’investigation et de la planification du traitement du cancer du sein – Jeune âge au diagnostic. Avis rédigé par Cathy Gosselin. Québec, Qc : INESSS; 2018. Disponible à : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Oncologie/IRM_sein/INESSS_IRM-Jeune-age-au-diagnostic.pdf.

13.

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3.3.4 Évaluation axillaire

L’échographie axillaire est recommandée pour les patientes pour qui un traitement systémique néoadjuvant est envisagé ainsi que pour celles qui présentent une tumeur de stade T3-4 ou un ganglion axillaire palpable.

Pour les patientes présentant un cancer du sein infiltrant de stade cT1-2, l’évaluation de l’aisselle par échographie axillaire d’emblée n’est pas nécessaire, mais représente une option. Si l’échographie décèle un ganglion anormal, une biopsie devrait être faite. Si des métastases sont détectées dans le ganglion biopsié, la conduite à adopter est controversée. Certains chirurgiens considèrent qu’il faut procéder à un curage axillaire, même si l’atteinte n’est pas palpable. D’autres pensent que le critère de non palpabilité rend les patientes admissibles à une prise en charge selon les études ACOSOG Z0011, IBCSG 23-01 et AMAROS. L’étude de Morrow et coll. (2017) appuie cette dernière option (détails ci-dessous; [1]).

Enjeux de l’échographie axillaire chez les cas de stade cT1-2N0

Chez les patientes atteintes d’une maladie de stade cT1-2N0, les études ACOSOG Z0011 (appelée Z0011 par la suite), IBCSG 23-01 et AMAROS ont montré qu’en présence d’une atteinte axillaire décelée à l’examen du ganglion sentinelle, le curage axillaire pouvait être évité sans compromettre la survie ou le contrôle de la maladie, sous certaines conditions (études présentées et discutées dans la section Exérèse du ganglion sentinelle : présence de métastases) [2, 3, 45]. Dans ces études, le critère d’admissibilité préopératoire concernant l’aisselle était l’absence d’une atteinte à l’examen clinique (palpation). La pertinence de l’échographie axillaire à l’évaluation préopératoire est donc remise en question dans ce contexte (rencontre de consensus).

L’enjeu en ce qui concerne l’échographie axillaire chez ces patientes est qu’en y ayant recours, on introduit un paramètre de décision qui n’était pas prévu aux protocoles des études Z0011, IBCSG 23-01 et AMAROS. Cela fait en sorte que, lorsqu’une atteinte axillaire non palpable est découverte à l’échographie, et confirmée comme maligne à la biopsie, la plupart des chirurgiens consultés sont d’avis qu’il faut procéder à un curage axillaire, même si plusieurs d’entre eux conviennent que cette procédure est probablement inutile pour une certaine proportion des patientes. Cette position ne fait toutefois pas l’unanimité car pour d’autres, il faut adhérer de façon stricte aux critères d’admissibilité de l’étude de référence, qui est, en l’occurrence, de baser la décision sur la palpabilité. Il faut aussi ajouter qu’au Québec, dans plusieurs centres, le résultat d’échographie axillaire est déjà disponible lors de la première consultation avec le chirurgien. Le statut axillaire étant un élément important à considérer pour la prise de décision concernant l’administration d’une thérapie néoadjuvante, la disponibilité du résultat d’échographie lors de la première visite permet au chirurgien d’avoir tout en main pour prendre la décision sans que la patiente doive être revue en radiologie.

Protocole de Z0011 sans tenir compte de l’imagerie axillaire

D’un point de vue méthodologique strict, il n’y a pas lieu de considérer des critères non prévus aux protocoles des études Z0011, IBCSG 23-01 ou AMAROS pour décider si une patiente peut être prise en charge en fonction de ces études. En d’autres mots, les résultats d’échographie axillaire pourraient en principe être ignorés, et il n’y aurait aucune raison de penser que les patientes admises uniquement en fonction du critère de palpabilité aient globalement un fardeau axillaire plus important que celles qui ont participé aux études Z0011, IBCSG 23-01 et AMAROS.

Dans une étude prospective publiée récemment (2017), Morrow et coll. rapportent les résultats d’une cohorte de patientes admissibles à l’étude Z0011 qui ont été traitées au Memorial Sloan Kettering Cancer Center sans tenir compte de l’imagerie axillaire, sauf dans certaines exceptions (n = 793) [1]. Dans ce centre, l’imagerie de l’aisselle n’était pas réalisée de routine, mais des résultats étaient parfois disponibles pour les femmes référées de l’extérieur. Lorsque des résultats d’imagerie axillaire étaient disponibles et qu’une atteinte était décelée, mais non palpable, la conduite était la suivante ([1]; communication personnelle) :

  • En présence de 1-2 ganglions axillaires anormaux à l’imagerie, une exérèse du ganglion sentinelle était réalisée et les critères de Z0011 étaient appliqués.
  • En présence de 1-2 ganglions axillaires anormaux à l’imagerie et d’un résultat de biopsie à l’aiguille positif (déjà disponible), une exérèse du ganglion sentinelle était réalisée et les critères de Z0011 étaient appliqués.
  • En présence de ≥ 3 ganglions axillaires anormaux à l’imagerie, une biopsie à l’aiguille du ganglion le plus suspect était effectuée. Si le résultat était négatif, une exérèse du ganglion sentinelle était réalisée et les critères de Z0011 étaient appliqués. Si le résultat était positif, un curage axillaire était fait d’emblée.

Le nombre exact de patientes pour qui une échographie axillaire était disponible ainsi que la proportion qui présentait ≥ 1 ganglion anormal n’ont pas été rapportés. Toutefois, la cohorte de Morrow et coll. incluait 242 patientes qui ont fait l’objet d’une publication antérieure; 25 % d’entre elles avaient ≥ 1 ganglion anormal à l’échographie (n = 61) [6]. Dans ce groupe de patientes (n = 242), 70 % avaient pu éviter le curage axillaire selon les critères de Z0011.

Le temps de suivi médian a été de 29 mois. Chez les patientes qui ont eu une exérèse du ganglion sentinelle sans curage axillaire (n = 663; 84 % de la cohorte totale), le taux de survie sans événement à 5 ans a été de 93 %. Aucune patiente n’a eu une récidive ganglionnaire isolée, 4 ont eu une récidive à la fois au sein et ganglionnaire (3 n’avaient pas reçu de radiothérapie) et 4, une récidive à la fois ganglionnaire et à distance (localisation axillaire : 1 patiente). Le taux de récidive ganglionnaire total a été de 1,2 % (8/663). Aucune récidive ganglionnaire n’est survenue chez les femmes qui ont eu un curage axillaire. Le taux de récidive ganglionnaire à 5 ans de la cohorte totale a été de 1,4 %. À titre de comparaison, le taux de récidive régionale à 5 ans du groupe exérèse du ganglion sentinelle de Z0011 a été de 1,1 %, et le taux de récidive axillaire à 5 ans du groupe radiothérapie axillaire d’AMAROS a été de 1,19 % [2], [4]. Il est à noter que parmi les patientes pour qui les champs de radiothérapie étaient connus (n = 484), 21 % ont reçu une radiothérapie régionale (inclusion des ganglions de niveau III et supraclaviculaires, avec ou sans la chaîne mammaire interne), un taux similaire à celui observé dans l’étude Z0011 (19 %) [1, 7]. Bien qu’une plus grande proportion de ces patientes présentaient des facteurs de mauvais pronostic, les auteurs soulignent que celles traitées sans radiothérapie régionale ne représentaient pas un groupe uniquement composé de femmes avec pronostic favorable (environ la moitié des femmes présentaient un envahissement lymphovasculaire et 45 %, un envahissement extracapsulaire microscopique à l’examen des ganglions sentinelles).

Les forces de cette étude sont le devis prospectif, le grand nombre de patientes et le fait que la vraisemblance des résultats puisse être évaluée puisqu’elle se veut une étude de validation de Z0011. Elle présente toutefois certaines limites pour l’interprétation. D’une part, ces données proviennent d’un seul centre à grand volume chirurgical, qui est globalement peu représentatif de l’ensemble des centres québécois. En revanche, les résultats obtenus sont relativement similaires à ceux de l’étude Z0011, qui était multicentrique. D’autre part, le suivi médian est de 29 mois, ce qui est relativement court. Cependant, dans l’étude Z0011, bien que le délai médian avant la récidive régionale ait été de 48 mois, seulement 7 événements régionaux ont été observés au total dans les deux groupes après près de 10 ans de suivi médian [4]. Aucune donnée de survie globale n’est disponible pour le moment.

Fardeau axillaire pathologique chez les patientes présentant une lésion axillaire à l’échographie, mais non palpable

La littérature rapportant une association entre le statut axillaire préopératoire et le fardeau pathologique après curage a été examinée afin d’évaluer si les patientes présentant une lésion axillaire à l’échographie sont nécessairement atteintes d’un fardeau axillaire plus important que celui des femmes admises dans les études Z0011, IBCSG 23-01 et AMAROS.

Douze études rétrospectives rapportant le bilan pathologique des atteintes axillaires en fonction des résultats de l’échographie, de la biopsie et de l’examen des ganglions sentinelles ont été répertoriées. Les détails de chaque étude sont rapportés dans le premier tableau qui suit, et le deuxième tableau ci-dessous présente un sommaire de l’ensemble des résultats. Les résultats de l’étude Z0011 sont ajoutés dans les tableaux comme référence car plusieurs des études retenues ont rapporté leurs résultats en fonction des critères d’admissibilité de cette étude (première ligne des tableaux, en bleu).

Les résultats de ces études indiquent qu’une cohorte composée uniquement de patientes dont l’échographie est négative a un fardeau axillaire globalement plus favorable que celui des patientes de l’étude Z0011 (tableau ci-dessous; ≤ 2 gg atteints : 95 % à 99 % contre 79 %; ≤ 3 gg atteints : 98 % contre 86 %) [8, 9, 10, 11]. En contrepartie, une cohorte composée uniquement de patientes dont l’échographie et la biopsie sont positives a un fardeau axillaire globalement plus important que celles de l’étude Z0011 (≤ 2 gg atteints : 37 % à 54 % contre 79 %; ≤ 3 gg atteints : 29 % à 65 % contre 86 %) [8, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18]. Si l’on choisit le critère pathologique de ≤ 2 ganglions atteints pour considérer le fardeau axillaire similaire ou inférieur à celui des femmes admises dans Z0011, ces derniers résultats suggèrent qu’environ 35 % à 55 % des patientes présentant une atteinte axillaire soupçonnée à l’échographie et confirmée à la biopsie, mais non palpable, pourraient bénéficier d’une prise en charge selon Z0011. Par contre, la question à laquelle ces études ne répondent pas est à savoir si l’examen des ganglions sentinelles chez ces patientes aurait permis de bien repérer celles pour qui le curage axillaire était la meilleure option. À cet égard, les résultats de Morrow et coll. suggèrent une réponse affirmative à cette question (voir section Protocole de Z0011 sans tenir compte de l’imagerie axillaire; [1]).

Par ailleurs, il importe de garder en tête que les comparaisons faites entre les études dans cette sous-section sont indirectes. Aussi, certaines des patientes présentant un faible fardeau axillaire (≤ 2 ganglions atteints) pourraient tout de même ne pas avoir été admissibles à l’omission du curage axillaire en raison de la présence d’un envahissement extracapsulaire macroscopique, de ganglions fixés ou de la décision de procéder à une mastectomie (ces détails n’étaient pas toujours disponibles dans les études).

Bilan pathologique des atteintes axillaires en fonction des résultats de l’échographie, de la biopsie et de l’examen du ganglion sentinelle obtenus chez des patientes atteintes d’une tumeur de stade cT1-2

Étude1

Caractéristiques de l’aisselle des ptes incluses

Atteinte ganglionnaire axillaire à la pathologie

 

Palpation

US

Bx

ggS

≤ 2 gg

> 2

≤ 3

> 3 gg

 

Giuliano et coll. 2011 et 2016 [4, 5]
ACOSOG Z0011
Groupe curage axillaire
n = 343

[-]

nd

nd

s. o.2

79 %

21 %

86 %

14 %

 

Zhu et coll. 2016 [8]
n = 176

[-]

[-]

s. o.3

[+ et -]

99 %

1,1 %

---

---

 

Moorman et coll. 2014 [9]
n = 879

[-]

[-]

s. o.3

[+ et -]

96 %

4,2 %

---

---

 

Kramer et coll. 2016 [10]
n = 1 548

[-]

[-]

s. o.3

[+ et -]

95 %

5,1 %

---

---

 

Schipper et coll. 2013 [11]
n = 266 aisselles

[-]

[-]

s. o.3

[+ et -]

---

---

98 %

2,3 %

 

Dihge et coll. 2016 [14]4

n = 125

[+ et -]

[-]

s. o.3

[+]

--- 

 ---

86 %

14 %

 

Zhu et coll. 2016 [8]
n = 151

[-]

[+]

[-]

[+ et&n